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In Memoriam

par L’iena rabbioso

Publie le jeudi 11 janvier 2018 par L’iena rabbioso - Open-Publishing

Il y a eu un temps où téléphoner à quelqu’un avait une certaine importance.
Il y a eu même un temps, où si le téléphone sonnait, c’était soit une erreur de numéro soit une mauvaise nouvelle.

Maintenant, le téléphone sonne, et une voix mécanique vous incite à rappeler un numéro pour une raison que vous avez déjà oublié car vous savez que c’est un robot.

Il y a eu un temps où des sauvageons brûlaient avec un briquet le truc en plastique qui contenait les pièces de monnaies.

Il y a eu un temps où un appel téléphonique était important.

Il y a eu un temps où toutes les cabines téléphoniques publiques ont été taguées, défoncées, c’était un peu avant que les cabines téléphoniques publiques ne disparaissent, en ne laissant comme seules cibles les voitures de faibles envergure, Les BMW étant à l’abris dans les quartiers protégés.

Et oui, je n’arrive pas à m’en souvenir, mais il à eu un temps des cabines téléphoniques publiques.

Un temps où passer un coup de fil était assez important, comme la grand-mère qui voulait savoir si on passera ce week-end ou non.

Je n’arrive pas à être nostalgique de ce temps, car déjà à cette époque l’obsession d’avoir SA voiture, SA maison, SON téléphone à touches, avait contaminé toute la société.

Je refuse cette nostalgie, car les années 1980 qui furent les miennes pré figuraient le monde actuel.

Sauf que dans les années 1980, le problème n’était pas le dérèglement climatique mais une éventuelle troisième guerre mondiale (nommée M.A.D. Comme mutual assured destruction, ou en français Destruction Mutuelle Assurée) entre l’URSS et les USA, et que l’église catholique diffusait l’information que les préservatifs étaient troués, que le SIDA était une punition, donc ces années 1980 étaient des années merdiques, et je pense être de cette génération qui ne pourra jamais regretter le passé.

Je lis que l’informatisation des services publiques posent des problèmes.
Le problème est en fait que il n’y a plus personne au bout du fil.

Je vois des gens qui n’ont pas assez d’argent pour payer à la caisse, et doivent annuler certains articles comme des Bounty ou des bonbons au chocolat, et que la caissière est habituée, et qu’il suffit de repasser le code barre pour annuler l’article.

Ma mémoire ne se souvient pas de jours heureux.
J’ai appris rapidement que la France était en CRISE, très tôt dans les années 1980.

Maintenant il paraît que tout va mieux, que le chômage baisse et la bourse monte.

C’est possible.

Mais la dernière chose que je dirais, c’est « c’était mieux avant », et la première chose que je dirais aux chefs d’entreprises : « j’aurais aimé un monde sans vous ».

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