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La compétitivité libérale : cancer de l’économie !

par LE BRIS RENE

Publie le dimanche 14 janvier 2018 par LE BRIS RENE - Open-Publishing

LETTRE HEBDO DE RENE N° 86

LA COMPETITIVITE LIBERALE : CANCER DE L’ECONOMIE

" Les temps modernes " que l’on peut voir sur des chaines de
télévision montre bien la logique du productivisme et le mépris
pour la classe salariale !

Et bien il est temps de passer du film à la réflexion pour élaborer
d’autres perspectives économiques !

Les sociétés occidentales mais aussi les pays dits émergents
fonctionnent avec le maître mot : la compétitivité économique.

Rappelons la définition officielle :
" Elle désigne la capacité d’un secteur économique, d’un territoire
(pays, bassin économique...), d’une entreprise, à vendre et fournir
durablement un ou plusieurs biens ou services marchands sur un
marché donné en situation de concurrence.
Elle s’évalue au travers de la dynamique des parts de marché.
Elle résulte de la capacité A ETRE COMPETITIF sur les prix,
à proposer régulièrement des innovations et des services
additionnels " ( Wikipédia ).

Nous savons depuis Marx et autres économistes que ce système
économique est basé sur des capitaux constants ( les investissements)
et les capitaux variables ( la force du travail ). Que pour maintenir le
taux de profits, avec le système de concurrence, les capitalistes peuvent
soient investir davantage, soient baisser les charges salariales ( salaires
directs et indirects). Les innovations technologiques permettent
de produire davantage en un minimum de temps mais aboutissent
à des crises de surproduction. S’ajoute à cela l’interpénétration
des capitaux dans le secteur financier avec les conséquences que
l’on connait en terme de spéculations et de détournements fiscaux.

Lors de la campagne présidentielle de 2012, le Cercle de
l’Industrie émettait dans une tribune au Monde des propositions
aux candidats parmi lesquelles celles-ci éclairantes :

 La compétitivité, UNE PRIORITE ABSOLUE. Celle des entreprises
suppose celle de l’Etat. Il est certes nécessaire de poursuivre les
objectifs d’assainissement des finances publiques. Mais certaines
décisions du gouvernement agissent directement sur le fonctionnement
de l’industrie. Les candidats doivent s’assurer que de telles mesures
favorisent la relance de la COMPETITIVITE industrielle et ne freinent
pas la croissance. Le premier ministre devrait en recevoir la mission et
en devenir le garant.

Suit des propositions sur l’innovation, la formation, l’enseignement
supérieur, les filières, l’énergie et l’environnement.
Mais signalons les propositions ciblées sur le rapport Capital/Travail :

" Le dialogue social. Face à la crise, la France doit développer le
dialogue social AU NIVEAU DE CHAQUE BRANCHE ET DE CHAQUE
ENTREPRISE. Les accords collectifs pour adopter l’équilibre salaire-
emploi-temps de travail AUX EVOLUTIONS DE L’ACTIVITE sont
à privilégier ; le système de chômage partiel est à améliorer ".

Et voilà donc les ordonnances sur la loi travail ! Bravo Macron !

" Le coût du travail. Le niveau élevé des cotisations sociales
EMPLOYEURS pèse sur la COMPETITIVITE industrielle.
Les politiques de solidarité nationale relatives à la famille et,
pour partie, celles relatives à la santé devraient être assumées
par l’ensemble de la collectiivité. Le transfert d’une partie de
ces cotisations sur d’autres assiettes fiscales SERA BENEFIQUE
POUR NOTRE COMPETITIVITE. Les politiques d’allègement
des charges doivent soutenir de manière efficace les emplois des
secteurs confrontés à la concurrence internationale ".

Voilà le programme à venir pour le gouvernement MACRON !
On peut compter encore sur Berge et Mailly pour accompagner
des mesures qui vont accentuer l’appauvrissement des salariés !

Mais HOLLANDE avait déjà pris des orientations pour satisfaire
l’appétit du Cercle de l’Industrie : Le pacte pour la croissance,
LA COMPETITIVITE et l’emploi : ce pacte vise à redonner aux
entreprises qui opèrent en France les moyens de se repositionner
de manière offensive et durable dans LA COMPETITION
INTERNATIONALE, tout en concourant à LA COMPETITIVITE
de l’économie nationale.

Notons qu’en 2016, le comité de pilotage du CICE estimait à une fourchette entre 50 000 à 100 000 emplois les effets des mesures prises. Nous connaissons la réalité aujourd’hui, une fourchette entre 5 à 7 millions de privés d’emploi selon que l’on compte des temps partiels imposés ou pas !

Notons aussi que la recherche de COMPETITIVITE à tout prix conduit à la
surexploitation de ressources humaines ( exemple actuel chez Peugeot ), à la
surexploitation des ressouces naturelles ( dans le domaine de l’agriculture
notamment ).

Notons enfin qu’avec le numérique, la robotisation va accentuer les crises
capitalistes avec des conflits sociaux de plus en plus aigus, voir ce qui se
passe en Chine, mais avec un pouvoir dictatorial qui étouffe toute
contestation !

Les guerres économiques vont donc s’accentuer. Outre les effets sur les budgets sociaux et la marginalité d’investissements pour des biens communs, les
guerres pour le contrôle des matières premières ( capital constant ) amènent
des générations de peuples à des traumatismes irréparables. Sans parler
du réchauffement climatique qui va obliger des populations à quitter leurs
racines et donc accentuer des réactions terroristes dans le monde !

Pour garder leur marge de profits dans cette COMPETITION ECONOMIQUE
et préserver les marges bénéficiaires pour les actionnaires, les multinationales
n’hésitent pas à saborder des entreprises sans se soucier du déséquilibre
économique des territoires.

Dans cette société où du côté patronal, l’on peut empoisonner des personnes
en toute impunité, du côté des ouvriers, la moindre incartade pour la
défense de leurs droits est durement sanctionnée. Lire à ce propos l’exemple
de l’affaire SAFT décrit dans le livre à lire : "un monde à gagner " écrit par
Marie Laure DUFRESNE-CASTETS, avocate en droit du travail. Comme
pour l’Amiante hier, les compteurs Linky demain, il faudra encore bien
des luttes pour que la qualité de nos vies soit préservée !

Mais alors vous, que proposez vous ? On a vu où menait le bolchévisme !
Le marché est une réalité ! Vous êtes des doux rêveurs et vous seriez au
pouvoir, ce serait une catastrophe économique ! Regardez aujourd’hui
le Vénézuela !
Voilà ce que l’on peut entendre des responsables politiques de droite et
sociaux démocrates, des éditorialistes économiques des grands médias comme
France 2 ou BFMTV !

Et bien, ce sera pour la prochaine lettre hebdo !
René LE BRIS - 14/01/2018 - CANAL Blog