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70 ans du honteux démantèlement de la Sécurité Sociale !

par JO

Publie le dimanche 21 janvier 2018 par JO - Open-Publishing
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NDLR : Et l’on affirme aujourd’hui que c’est la porte à droite "la sortie" ?

Un rappel historique de 70 ans du honteux démantèlement de la Sécurité Sociale

1/Autant que je me souvienne, après 1945 on ne parlait pas de mutuelles complémentaires, seule la sécurité sociale existait : soins et médicaments étaient remboursés. L’humain était vraiment pris en considération -la Sécurité Sociale et le système des retraites furent créés par le ministre communiste Ambroise Croizat assisté du haut fonctionnaire Pierre Laroque.

" Le problème est que l’anniversaire de la célébration du 70ème anniversaire de la Sécurité Sociale est médiatisé par ceux qui s’inscrivent dans le sillage de 70 ans de démantèlement de la Sécurité sociale. Et qu’une fois encore, la gauche (sic) au pouvoir comme l’a fait la droite par le passé d’ailleurs, utilise la figure de Pierre Laroque. Or, faut-il le rappeler, et malgré tout le travail qui a été fait, Pierre Laroque était un haut fonctionnaire d’Ambroise Croizat, le bâtisseur. Cette utilisation relève de la manipulation. Cela permet d’une part de ne pas évoquer les actions des communistes dont celles d’Ambroise Croizat et de François Billoux, Ministre de la Santé de l’époque. Et d’autre part d’effacer la notion même de construction collective de la Sécurité sociale.

Car celle-ci est une fabrication du peuple de France. - Ambroise Croizat est à Alger avec le général De Gaulle. Il va alors s’emparer de cette phrase du CNR : « Nous combattants de l’ombre exigeons une véritable démocratie sociale impliquant un plan de sécurité sociale qui permettra de donner des moyens d’existence à tous ceux qui ne peuvent se les procurer par le travail avec gestion par les intéressés. - Ambroise Croizat est le grand oublié de l’Histoire parce qu’il est communiste. Et qu’on ne veut pas attribuer une conquête aussi énorme que celle-ci à un communiste.

 il est utile de rappeler que les États-Unis créent le syndicat FO en France pour casser l’unité ouvrière - Après, c’est une avalanche de plans successifs : les plans Barre, Dufoix, Juppé, Raffarin… On établit les franchises, on dérembourse les médicaments, on instaure le forfait hospitalier et on arrive aujourd’hui à une situation où près de 30% des Français ne peuvent pas, renoncent ou hésitent à se soigner pour des raisons financières. C’est 70 ans de casse du système de protection sociale. Et au fond, ces commémorations sont une vaste fumisterie, d’une hypocrisie terrible.

 Et de garder en tête ses paroles : « Jamais nous ne tolérerons qu’un seul des avantages de la Sécurité sociale soit mis en péril. Nous défendrons à en perdre la vie et avec la plus grande énergie cette loi humaine et de progrès. » Afin que la Sécurité sociale ne soit pas une coquille vide livrée au privé mais qu’elle reste ce que ces femmes et ces hommes de la Libération ont voulu qu’elle soit : un vrai lieu de solidarité, un rempart contre la souffrance, le rejet et l’exclusion." Michel Etiévent historien

70 ans de réformes et de plans de redressement

1945. Les ordonnances des 4 et 19 octobre posent trois principes : « Une organisation unique, un financement solidaire par prélèvement sur les revenus et une gestion par les partenaires sociaux. »

1946. Le préambule de la Constitution proclame que la Nation « garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs ». Reconnaissance des régimes spéciaux.

1956. Mise en place du minimum vieillesse.

1967. Les risques sont répartis en trois caisses (maladie, vieillesse, famille). Des taxes sur le tabac et l’alcool sont affectées à la Sécu.

1980. Création d’un secteur d’honoraires libres pour les médecins.

1982. L’âge légal de la retraite est abaissé de 65 à 60 ans.

1988. Le Revenu minimum d’insertion (RMI) est institué pour les plus de 25 ans. Remplacé en 2009 par le Revenu de solidarité active.

1991. Création de la Contribution sociale généralisée (CSG). 1993 : La durée de cotisation pour une retraite à taux plein passe à 40 ans.

1996. La réforme Juppé permet au Parlement de voter des lois de financement de la Sécurité sociale.

1999. Création de la couverture maladie universelle (CMU).

2003. Réforme des retraites.

2004. Instauration du médecin traitant et du forfait de un euro par acte médical et de biologie.

2010. L’âge légal de départ à la retraite est relevé de 60 à 62 ans, de 65 à 67 ans pour une retraite à taux plein. Un dispositif de départ anticipé au titre de la pénibilité est créé.

2014. Allongement de la durée de cotisation et création du compte pénibilité.

2015. Les allocations familiales sont modulées en fonction des revenus. Instauration prochaine d’une « protection universelle maladie ».

La Marseillaise, le 3 octobre 2015

2/ Qu’en est-il aujourd’hui : les firmes pharmaceutiques engrangent d’énormes bénéfices grâce entre-autre, il faut le dire, à la curieuse évolution du système de remboursements sécu/mutuelle de médicaments et même de certains actes.

Pour ne prendre qu’un exemple : l’aspirine dans sa forme basique n’est plus remboursé. Ce qui n’est pas le cas, présenté sous des noms et formes différentes et par adjonction de composants, c’est très rentable pour ces firmes...

Et des faits : Dans le cadre d’un traitement du cholestérol, il a été déconseillé de poursuivre la prise de -simvastatine- en raison de nombreux troubles que ce médicament peut provoquer. Nota : un voisin, qui présentait ces symptômes "effets indésirables", m’a fait part du conseil que lui avait prodigué une amie pharmacienne : "remplacer simvaSTATINE *par un complément alimentaire naturel". Remplacé par un traitement composé d’un actif d’origine naturelle bien toléré -Arterin-, prix en pharmacie = 36 euros, et bien que ne présentant pas de tels risques n’est pas remboursé...

Nota : "L’industrie pharmaceutique va bien, très bien même. Grâce aux Français, leurs plus fidèles clients au monde, mais d’abord grâce à un intense et efficace travail de l’ombre auprès des autorités politiques et sanitaires et des médecins. Si la santé des laboratoires est renforcée par ces pratiques, ce n’est pas le cas de celle des patients. - une facture de 34 milliards d’euros en 2014. Soit 2,7 % de plus que l’année précédente, dont 20 milliards pris en charge par la Caisse nationale d’assurance maladie" Reporterre 10/02/2016

Wikipédia : "Le lobbying de l’industrie pharmaceutique s’efforce d’influencer les prescriptions des médecins" Est-ce normal ? Bien sûr que non, mais, dans quelle société vivons-nous...

"Des médicaments qui nous soignent ou qui nous empoisonnent ? On peut parfois se poser la question... - Une émission diffusée sur France Culture dénonce le business immoral auquel se livrent les laboratoires pharmaceutiques. - Les multinationales de cette industrie sont plus puissantes que des états, alors que les fonctionnaires chargés d’évaluer les médicaments n’ont pas les moyens de le faire... - Des anti-dépresseurs peuvent rendre criminels ou suicidaires, des médicaments contre la ménopause sont cancérigènes, des antidiabétiques génèrent des problèmes cardiaques... si les médicaments comportent des effets négatifs, les labos vont tout faire pour ne pas en parler" AgoraVox 08/11/2017

Merci à mon ami JMB. pour ce memorendum, combien remarquable pour plus de pédagogie de l’oubli !

Il nous reste encore à écouter nos chanteurs Humanistes : “Je ne suis qu’un cri” Jean Ferrat ! “Résistes ! Face à ce monde égoïste” des regrettés Michel Berger/France Gall ! (Youtube)

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