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Capitalisme et Impérialisme ne sont-il pas les deux faces d’une même pièce ?

par Lepotier

Publie le samedi 3 mars 2018 par Lepotier - Open-Publishing
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Malgré la crise mondiale qui continue de faire rage et de ravager la planète, socialement, économiquement et écologiquement, c’est une vague régressive et ultra-réactionnaire qui continue de dominer la vie politique, à l’échelle planétaire, également.

Selon les pays elle prend différentes formes de démagogie populiste ou de prétendu social-libéralisme, selon ce qui est le plus adapté, localement, pour obtenir la soumission des peuples, des nations, et en premier lieu, de leur classe ouvrière.

En France le « macronisme » est la forme qu’à pris cette ultra-réaction, en surclassant toutes les autres, lors de la dernière joute électorale, même si cette dernière a été en grande partie désertée par l’électorat populaire.

La question de savoir s’il existe encore un moyen de s’opposer à cette déferlante et de construire au moins l’embryon d’une alternative reste donc posée, et même avec de plus en plus d’acuité, à mesure que la réaction avance dans tous les domaines, et notamment sur le plan social.

Dans cette même période il apparaît de plus en plus évident que la France, non seulement n’est pas située à l’écart des conflits internationaux, mais y prend une part active et contribue grandement, avec les USA, à attiser les feux guerriers sur la planète.

Cela était déjà apparu une première fois avec la part prépondérante qu’elle avait pris dans le conflit en Libye.

Mais le discours de l’époque selon lequel elle était sensée devoir se défendre contre une supposée « barbarie » venue du tiers-monde commence à apparaître pour la duperie qu’il était déjà, au vu, notamment, des résultats de cette intervention.

Néanmoins, même en partie démasqué, ce discours fonctionne encore suffisamment pour entretenir les divisions communautaires en France et obtenir un consensus de fait pour la prolongation de l’interventionnisme impérialiste français à travers le monde.

Que ce soit en Libye ou ailleurs, cet interventionnisme ne se développe jamais que dans le sillage de l’interventionnisme impérialiste US, ou avec son accord, comme une sorte de concession « régionale » accordée par le numéro 1 à l’un de ses vassaux et allié indéfectible.

Compte tenu des forces de plus en plus dérisoires restant à l’opposition à cette machine de guerre, avançant à la fois localement sur le plan social, et internationalement, pour broyer la résistance des peuples néo-colonisés, la question se pose de savoir sur quel objectif tenter de mobiliser ces maigres forces restantes pour organiser un début de résistance, sinon une contre-offensive.

Faut-il organiser en priorité des actions de solidarité avec les luttes des peuples néo-colonisés ou bien faut-il se consacrer exclusivement à tenter de politiser les quelques luttes revendicatives qui se produisent encore sporadiquement en métropole ?

Ou bien encore, peut-on se contenter de bricoler un peu d’agit-prop sur chaque front, en dispersant les restes d’énergies et sans faire de lien réel entre ces actions ?

Auquel cas, on obtient aucune avancée décisive sur aucun des fronts, et surtout, on ne construit rien de durable et d’enraciné, en dépit de l’énergie déployée.

Au lieu de grandir, nos forcent s’érodent, au fil des ans, plus qu ’elles ne se renouvellent. C’est ainsi qu’elles se sont dispersées, divisées et finalement réduites à peu de choses, sinon à l’illusion et à la complaisance. Le mouvement semble avoir confondu division et multiplication !

Un fait essentiel devrait pourtant unir au moins les marxistes-léninistes : le fait que nous vivions encore dans la période de domination impérialiste, dans la phase impérialiste du capitalisme, c’est à dire celle de la domination du capitalisme financier sur toutes les autres formes de capitalisme.

Or cela signifie quoi ?

« La suprématie du capital financier sur toutes les autres formes du capital signifie l’hégémonie du rentier et de l’oligarchie financière ; elle signifie une situation privilégiée pour un petit nombre d’Etats financièrement « puissants », par rapport a tous les autres. »

http://www.marx.be/fr/content/iii-le-capital-financier-et-loligarchie-financiere

A l’époque de Lénine les puissances impérialistes étaient au nombre de cinq : Allemagne, Grande-Bretagne, France, États-Unis et Japon, qui émergeait, comme les USA, mais à une échelle moindre, au cours de la première guerre mondiale. Évidemment, au moment même où Lénine écrivait ces lignes, il fallait aussi compter la Russie tsariste, comme puissance impérialiste « émergente », mais déjà sur le point de sombrer, en tant que telle, donc.

Le principe même de la domination impérialiste reste donc celui d’ « un petit nombre d’États », aujourd’hui comme hier, et la concentration du capital financier aidant, cela ne peut guère changer, sauf à réduire ce nombre, encore. Des puissances économiques régionales émergent, mais même si elles ne sont pas forcément des néo-colonies au premier degré, ce sont des puissances vassalisées, et qui doivent leur développement relatif à leur suzerain US, dans bien des cas. Elles peuvent être intégrées dans un maillage de « participations croisées », comme nous l’explique Lénine, mais ne constituent pas par elles-même des pôles impérialistes à proprement parler.

Bien évidemment, il n’y a pas de situation fixe, et précisément on voit le cas de la Chine, après une période essentiellement « comprador » sous domination financière US, réussir à constituer le second pôle financier mondial et devenir le challenger numéro 1 de son maître US, encore lui-même largement numéro 1, toutes catégories confondues.

De sorte que si les USA ont réussi à vassaliser leurs trois comparses européens, après avoir réduit le Japon à son périmètre insulaire et à son secteur de développement essentiellement industriel, ils se trouvent maintenant confrontés à cette puissance montante qu’il ont en fait contribuer à créer, déjà, pour abattre l’URSS, entre autres manœuvres impérialistes.

Le nombre des puissances impérialistes réellement correspondantes à la définition marxiste-léniniste reste donc limité à six : USA, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Japon, auxquelles vient donc s’ajouter le challenger chinois, carrément sur la deuxième marche du podium, en réalité.

Autrement dit, si les rapports de force ont bien changés, et plusieurs fois, depuis l’époque de Lénine, le nombre, étrangement, reste le même, et sauf pour la Chine, les concurrents aussi.

Comme on l’a encore vu et étudié récemment, en fonction des critères léninistes eux-même, il est tout à fait impossible d’adjoindre la Russie à cette liste, malgré son importance géostratégique et le rôle qu’elle joue sur la scène internationale.

Cela a donc suscité des polémiques, et même des polémiques assez violentes, mais elles n’ont fait que mettre au grand jour la démarche anti marxiste-léniniste des tenants de cette affirmation.

Certains en sont même à présenter la Russie actuelle comme l’agresseur déjà en marche contre l’ « occident », et même s’ils prétendent à une « neutralité », en pratique cela équivaut à inverser les rôles, la Russie étant, à court terme, l’un des objectifs essentiels à abattre, pour l’impérialisme.

En pratique, toujours, cela équivaut non seulement à renoncer à combattre l’impérialisme, mais en fait à combattre directement dans son camp, ce que certains ont entrepris délibérément, sur le terrain, en Syrie, notamment.

En dehors des pôles impérialistes actuels et des pays néo-colonisés ou vassalisés, il existe donc encore un certain nombre de pays aux parcours diverses, dont la Russie, et à différents stades du développement capitaliste, en fonction de leur histoire, qui refusent de subir le joug impérialiste.

Ici encore, le but de l’article est de résumer la situation et non de reprendre, cas par cas, l’analyse du développement de chaque pays. Il est clair que ces situations, que l’on peut qualifier d’intermédiaires, sont complexes et variées et comprennent des aspects de différents stades du développement capitaliste, comme c’est encore le cas de la Chine, du reste, malgré une nette évolution vers une économie financière impérialiste.

Il est également clair que le destin de ces pays, faute d’une lutte prolétarienne conséquente et d’une direction politique prolétarienne des luttes, est soit de succomber au néo-colonialisme, soit de se transformer eux-mêmes en pôles impérialistes, comme ce fut le cas de la Chine.

Il est clair que dans ces pays le prolétariat doit à la fois combattre pour ses revendications sociales et contre l’intégration de leur pays au maillage économique impérialiste. C’est une situation particulièrement difficile, mais s’appuyer, même tactiquement, sur la volonté impérialiste de démembrement de ces pays pour combattre leur bourgeoisie nationale, c’est, assurément, une stratégie contre-productive, et, à terme, suicidaire. On a jamais vu le « socialisme » se construire à l’ombre des baïonnettes US, qui ne peuvent apporter que la désolation et la mort, selon leur nature de classe, plus que jamais révélée par toutes leurs récentes interventions.

Une alliance stratégique du prolétariat avec la bourgeoisie nationale est-elle encore possible dans ces pays ? Il n’y a évidemment pas de solution universelle à ce problème. La seule règle reste toujours de préserver et de renforcer l’autonomie des organisations prolétariennes, lorsqu’elles existent, et de construire le meilleur rapport de forces possible.

Dans ce type de contexte, la lutte pour l’indépendance nationale reste assez longtemps l’objectif prioritaire mais dans une certaine limite, comme on l’a vu, car la bourgeoisie nationale n’a pas la capacité de maintenir cette indépendance très longtemps et suit inévitablement l’une ou l’autre alternative, soit la soumission au néo-colonialisme, le plus souvent, soit le développement d’un nouveau pôle impérialiste.

Dans le cas de la bourgeoisie nationale-bureaucratique maoïste, ce fut donc une succession et une combinaison des deux aspects, via la phase comprador « Deng Xiaoping ».

Dans les métropoles impérialistes, comme la France, la question du rapport entre indépendance nationale et socialisme se pose évidemment de façon tout à fait différente. Même s’il s’agit d’une métropole vassalisée, comme la France l’est par rapport aux USA, il n’y a évidemment aucune alliance à envisager avec une éventuelle bourgeoisie « nationale », qui en tant que telle, n’existe plus, et il n’y a évidemment pas le moindre progressisme à imaginer plus d’ « indépendance » pour le pôle impérialiste français, qui ne serait jamais qu’une restauration et/ou une extension de son pouvoir néo-colonisateur.

De plus, la bourgeoisie elle-même n’y voit aucun intérêt et cherche plutôt une meilleure intégration dans le maillage impérialiste US. Sa conception « nationale » n’est jamais que celle de ses intérêts financiers et ils ne concordent jamais, en fin de compte, avec ceux des travailleurs, systématiquement sacrifiés sur l’autel de la mondialisation.

Il ne reste donc rien d’une « indépendance nationale » française qui serait encore à « défendre », ou même à reconquérir dans le cadre du système capitaliste.

L’intégration de la France dans l’UE n’est qu’un aspect du maillage qui la relie à l’impérialisme US. C’est même un aspect par lequel elle y défend relativement sa place et ses intérêts, avec ses autres comparses européens, par rapport à leur suzerain US, et il n’y a pas le moindre avantage social à gagner, pas la moindre parcelle d’indépendance à « reconquérir » à l’en faire sortir, dans le cadre du capitalisme.

Par contre il apparaît évident qu’une tentative de construire une alternative réellement socialiste et prolétarienne suppose un développement économique suffisamment endogène et autonome par rapport à l’impérialisme et donc une réelle indépendance nationale.

De sorte que si le mot d’ordre d’indépendance nationale a un sens, ce ne peut être que comme complément et condition de la construction d’une alternative socialiste.

Dans ce cadre il est indispensable, mais dans ce cadre seulement. Il devrait donc faire partie intégrante d’un programme d’alternative socialiste prolétarienne, reposant sur une planification économique équilibrée entre forces productives et besoins sociaux réels.

Le fait qu’un tel développement économique rende nécessaire l’utilisation d’une unité de compte monétaire évaluée en valeur-travail, c’est aussi ce que l’on a vu au cours d’études et de débats précédents. Cela entraînera donc, de fait, comme conséquence, mais seulement comme conséquence, une rupture avec le système monétaire européen.

Poser le principe de cette rupture comme mot d’ordre préalable, parler de « sortie de l’Euro » comme condition préalable ou comme une avancée en soi, et non comme conséquence d’une réalisation économique socialiste, cela n’a aucun sens, sauf à engendrer des désordres économiques supplémentaires et inutiles, par dessus la crise.

Il en va de même, comme on l’a vu, pour tous les mots d’ordres tendant à faire croire qu’il serait possible de regagner une indépendance quelconque, dans le cadre du capitalisme, par la rupture avec tel ou tel organisme ou institution internationale. Ce genre de rupture formelle ne réduirait en rien, quoiqu’il en soit, la capacité répressive de l’impérialisme.

La seule rupture utile, pour les prolétaires de France, est celle d’avec le capitalisme, pour la construction du socialisme prolétarien.

Néanmoins, le développement d’une économie socialiste ne signifie pas pour autant un système totalement autarcique, qui n’est ni possible ni souhaitable. La construction du socialisme nécessite et implique échange et solidarité avec les autres peuples en lutte contre l’impérialisme. Cela peut donc aussi concerner des nations en voie de résistance contre l’impérialisme, même si pas nécessairement déjà engagées sur la voie prolétarienne du socialisme.

C’est en ce sens qu’il peut y avoir, à l’échelle internationale un front commun de fait entre le prolétariat des métropoles impérialistes et la partie la plus avancée des bourgeoisies nationales et nationales-bureaucratiques. L’affaiblissement des métropoles impérialistes est leur intérêt commun.

De plus, bon nombre de prolétaires de France ont des origines où des liens avec des pays où se déroulent des conflits attisés par l’impérialisme, et notamment l’impérialisme français. Il y a donc souvent un lien direct entre leur situation de prolétaire et les ravages de l’impérialisme. Ils sont donc les mieux placés pour comprendre qu’impérialisme et capitalisme sont les deux faces d’une même pièce.

C’est aussi par le biais des guerres impérialistes que se trouve maintenue la pression terroriste sur les métropoles. Loin de desservir les intérêts des impérialistes cette pression leur est utile à tous points de vue, à la fois comme prétexte pour leurs guerres et comme moyen de dominer, aussi bien par cette terreur elle-même que par les lois d’exception qui en découlent, le prolétariat et les couches populaires des métropoles.

C’est aussi une autre façon de comprendre qu’impérialisme et capitalisme sont les deux faces d’une même pièce et que l’on ne peut, d’un point de vue marxiste-léniniste, combattre l’un sans combattre l’autre.

Il fut longtemps considéré que la lutte de solidarité anti-impérialiste était en quelque sorte une activité d’un niveau politique inférieur à la lutte anti-capitaliste et au mieux un moyen d’avancer de la première à la seconde.

Ce qui est carrément, en réalité, faire bon marché de l’enseignement de Lénine sur le stade encore actuel du capitalisme qui est précisément celui de l’impérialisme.

Alors que c’est évidemment d’abord dans ses formes arrivées à ce stade que le capitalisme doit être combattu, fondamentalement, à notre époque, en comprenant qu’à partir de là les formes moins évoluée s’effondreront d’autant plus facilement sous la poussée du mouvement général qui emportera le tout.

Alors que tant que les citadelles et bases impérialistes des métropoles resteront debout elles auront les moyens de faire régner leur ordre sur la planète et de réprimer la moindre tentative d’indépendance, ou à tout le moins d’essayer avec la dernière énergie, comme on le voit déjà aujourd’hui par leur acharnement à se maintenir en Syrie en dépit de leur défaite sur l’essentiel des fronts.

Les luttes de libération nationale dans le tiers monde ont bien un rôle stratégique essentiel, mais elles ne pourront aboutir pleinement et durablement qu’en arrivant au stade de la transition socialiste, également. Et cela n’est réellement possible que si au moins un maillon essentiel des citadelles impérialistes commence à céder sous la poussée du prolétariat organisé autour d’une alternative révolutionnaire socialiste.

Ce n’est donc que dans la perspective du socialisme prolétarien que les luttes anti-impérialistes prennent véritablement leur sens, même si les stratégies sont différentes entre métropoles et pays du tiers-monde.

De même, sans y intégrer les luttes de solidarité anti-impérialistes, sans mettre en évidence dans notre agit-prop le lien qui les unit aux objectifs sociaux anti-capitalistes, les luttes anti-capitalistes elles-mêmes perdent leur signification et ne sont plus perceptibles comme ouvrant réellement une alternative politique dans la situation de crise systémique actuelle et de guerre impérialiste rampante sur la planète.
Ce que nous devons développer, c’est un processus de résistance globale, intégrant ces diverses aspects de la lutte, où il apparaît donc constamment que capitalisme et impérialisme sont les deux faces d’une même pièce, et le plus souvent, actuellement, du même dollar !
La question de passer de la résistance à la contre-offensive se posera donc ensuite, si, et seulement si, ce premier pas est effectué.
"C’est pourquoi l’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir."

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1859/01/km18590100b.htm
Actuellement, la question du premier pas de la résistance globale est celle qui se pose, concrètement.

Lepotier

SOURCE :
https://nousnesommesriensoyonstout.wordpress.com/2018/03/03/capitalisme-et-imperialisme-sont-les-deux-faces-dune-meme-piece/

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Messages

  • MARX tout en haïssant le capitalisme parce qu’engendrant violence économique et tyrannique, et répétitions de cataclysme . Il citait aussi qu’à son corps défendant le capitalisme, mais il n’y pouvait rien courant après son dogme, était aussi une fabrique de Révolutionnaires ! L’histoire l’a suffisamment démontré et persistera car son existence court encore vers d’autres ou tentatives de cataclysmes !

    • J’avoue ne pas très bien comprendre le sens de votre intervention...

      Pourriez vous préciser ?

      Lepotier

    • Autre mécompréhension, pourquoi avoir supprimé une question posée portant sur l’"ultra-capitalisme chinois" et les "actions impérialiste chinoises en Mer de Chine du Sud", postée sous le pseudo "Albert 1", alors que la réponse était :

      "Ce sont évidemment des symptômes de la mutation du capitalisme chinois en nouvelle puissance impérialiste, et donc la seconde, après les USA, d’après sa capacité financière, soit pès de 17% du total de la capitalisation boursière mondiale, quand les USA font à eux seuls 40%.

      Par comparaison, la France c’est 2,3% et la Russie à peine 0,5%.

      La finance US reste donc hégémonique, même si la Chine continue de monter.

      France, Allemagne et Grande-Bretagne restent des satellites des USA mais ils sont aussi exportateurs de capitaux et ont donc leurs propres zones d’influence impérialiste, tout comme la Chine, qui concurrence notamment la France en Afrique.

      Ce n’est pas le cas de la Russie, qui exporte très peu de capitaux productifs, et encore même moins qu’elle n’en importe.

      Ce qui fait que l’"alliance" Chine-Russie est totalement déséquilibrée et tend à faire de la Russie une semi-colonie chinoise, en réalité.

      C’est pourquoi les efforts stratégiques actuels de la Russie pour résister à l’encerclement militaire et économique US doivent être soutenus.

      Il s’agit d’une résistance de type national bourgeois, mais qui reste progressiste, dans le contexte actuel, face aussi bien à l’agressivité US que face à la montée de la puissance économique et financière chinoise.

      De ce côté, une bonne part des défenses russes restent braquées vers la Chine, contrairement à ce que l’on pourrait penser d’après les sourires diplomatiques :

      https://youtu.be/dKWTllDcuH0

      La Russie est constamment obligée de chercher des "compromis" avec les uns et les autres, pour simplement survivre.

      Elle essaye simplement de le faire en position relativement bonne, en utilisant ses seuls atouts valides, à savoir forces armées et matière premières. Elle s’allie par priorité aux autres bourgeoisies nationales qui sont en situation similaire, comme l’Iran.

      De fait elle se trouve devenir l’épine dorsale d’un axe de résistance des bourgeoisies nationales qui survivent encore sur la planète, y compris celles qui sont les héritières de l’URSS, comme Cuba ou la Corée du Nord, ou celles qui s’en sont inspiré, comme le Venezuela.

      Cet axe de résistance n’est pas à confondre avec ce que devrait être la résistance prolétarienne, mais actuellement, de résistance prolétarienne réellement organisée et efficace, il n’y en a point !

      Le cas échéant, si elle parvient à se constituer, la question de son rapport avec cet axe de résistance nationale bourgeoise se posera, mais le premier pas d’une telle résistance prolétarienne reste à faire.

      C’est le sens de cet article.

      Lepotier

      Voir aussi :
      https://nousnesommesriensoyonstout.wordpress.com/2018/02/21/limperialisme-nest-pas-un-complot-cest-un-systeme-economique-a-la-base-du-capitalisme-mondialise/

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