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FETE A MACRON le 5 mai : Quid du lien avec les quartiers populaires ?

par Christian DELARUE

Publie le lundi 7 mai 2018 par Christian DELARUE - Open-Publishing
4 commentaires

FETE A MACRON le 5 mai : Quid du lien avec les quartiers populaires ?

D’aucuns ont pu observer ce lendemain du 5 mai 2018 (grande fête à Macron) que les habitants des quartiers populaires étaient relativement absents de cette grande manifestation.Difficile à dire. Est-ce que cela se repère aisément un habitant des quartiers populaires ? Faut-il beaucoup de Noirs et d’ Arabes ? De quel type ? Faut-il un grand nombre de femmes voilées ? Sans doute pour partie mais pas absolument. Admettons néanmoins que les « quartiers populaires » soient restés relativement hors de la manifestation. Bien que l’on puisse faire erreur, cela pose la question des liens entre espaces territoriaux et sociaux.

Les « quartiers populaires » ne concernent pas que les familles immigrées ou issues de l’immigration. Ils sont divers : multicolores (blancs et non blancs) et multi-ethniques (soit une diversité culturelle et d’origine). Il ne faut donc ni accepter la racialisation externe (venant du FN ou de la droite), ni celle interne, en réaction. C’est Michel Kokoref qui exprimait cette tendance ainsi : « Tout se passe comme si la racialisation « par le haut » s’inversait dans un processus d’ethnicisation « par le bas ». Cependant, on ne saurait pour autant »ethniciser les rapports sociaux« dans les »quartiers de relégation" comme le disait jadis Jean-Marie DELARUE.

Comme militant antiraciste et engagé jadis sur cette question spatiale, sociale et culturelle (je travaillais alors aux HLM ), je me suis très longtemps appuyé sur cette question sur l’ouvrage désormais ancien - 1991 - de Jean-Marie DELARUE « Banlieues en difficultés : la relégation » ( 1) . J’y ai ajouté plus tard Michel Kokoreff (invité à Rennes par Michèle Fougeron présidente du MRAP 35) sur la subjectivité active et les liens sociaux dans ces QP. On a tendance - moi aussi parfois - à oublier cet aspect.

Ordinairement, les QP concentrent les phénomènes d’exclusion et ceux du mal-vivre des grands ensembles. Deux aspects donc.

 Les quartiers évoquent au plan SPACIAL un milieu urbain assez dégradé et des logements peu spacieux (HLM) à franchement insalubre fort différent des lotissements des classes plus aisées (sans parler de l’habitat du 1% d’en-haut). Retour ligne manuel
 Au plan SOCIO-ECONOMIQUE la population des QP concerne les classes sociales modestes et pauvres soit les plus dominées au plan économique et social (2), qu’ils s’agissent des nationaux ou de simples résidents, d’ athées ou de croyants, de métropolitains ou de « domiens » (issus des DOM-TOM) ou de migrants ACP, etc.

Deux autres aspects encore  : On trouve, en plus de la forte domination économique et sociale et du mal-habitat, un grand nombre de victimes du sexisme et du racisme, victimes que l’on retrouve certes aussi au sein des « classes moyennes » (je n’aime guère cette expression mais la stratification socio-économique existe véritablement du fait du rapport social de solvabilité face aux marchés, surtout quand les services publics sont rabougris) et même au-dessus encore (au sein des classes dominantes).

Ces deux formes d’oppression sont endogènes et exogènes ce qui signifie qu’elles sont intra-espace communautaire et extra-espace communautaire. Il y a cumul. S’agissant du racisme, l’accent est souvent mis par les acteurs (de mobilisation intra-espace communautaire) contre le « racisme d’Etat » et le silence est souvent fait contre les intégrismes religieux, notamment celui musulman.

Quels liens ? Marcher ensemble ou marcher séparément.

Les « quartiers populaires » interviennent publiquement via divers organes de représentation avec lesquels nous pouvons être partiellement en désaccord. Soit nous arrivons - c’est fonction des discours tenus, des compromis possibles - à marcher ensemble soit nous marchons séparément contre un ennemi commun : le capitalisme financier par exemple avec ses déclinaisons variables qui frappent différemment les fractions du peuple-classe multicolore.

Christian DELARUE

« La force des quartiers populaires : de l’indifférence à l’engagement » - Christian DELARUE - BELLACIAO
http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=48866

1) Plan du livre « Banlieues en difficultés : la relégation » de Jean-Marie DELARUE -Ed Syros Ten 1991

1- Des habitants tenus en lisièreRetour ligne automatique
2 - Les politiques publiques et les quartiersRetour ligne automatique
3 - Quelle stratégie ? Citoyenneté plus trilogie du 4.Retour ligne automatique
4 - L’urbain, le social, l’économique.Retour ligne automatique
5 - Cultiver la ressemblance, cultiver la différence.Retour ligne automatique
6 - Jalons pour la mise en oeuvreRetour ligne automatique
7 - Les réalisateurs

2) On trouve aussi des pauvres et des couches sociales modestes en habitat peu confortable en milieu rural. N’oublions pas au passage les agriculteurs pauvres . Il n’y a pas que les gros agriculteurs défendus par la FNSEA .

Messages

  • La colonisation des quartiers populaires par les intégristes religieux musulman.

    1) Préalable théorique sur l’analyse d’un tel processus

    Le processus est d’intensité variable selon les espaces. La nécessité d’une critique juste et pertinente oblige à souligner des différences dans l’emprise culturelle hypertextile

    Evoquer un processus de colonisation ne signifie pas qu’il s’agit d’un processus exclusivement exogène car il est mixte, endogène (d’ici) et exogène (venu d’ailleurs) .

    2) Le processus de colonisation est double

    car il y a, à la fois,

     d’une part 1) « invasion culturelle » (cf Paulo Freire et l’imposition d’une nouvelle culture qui vient soutenir la vision des dominants aux dominés et justifier l’ordre mis en place par eux) de type « contrainte intégriste religieuse à l’hypertextile » (voile et tunique cache-cul pour les femmes, notamment celles réellement ou supposément musulmanes) voire « campagnes d’hidjabisation » forcée et

     d’autre part 2) « colonisation du monde vécu  » par diffusion idéologico-religieuse d’une forte sous-culture sexyphobique et sexoséparatiste qui formate fortement tant le corps que les esprits des femmes surtout mais des hommes aussi

    Christian DELARUE

    Le paradigme de la colonisation - IRESMO-
    https://iresmo.jimdo.com/2018/04/22/le-paradigme-de-la-colonisation

  • La colonisation des quartiers populaires par les intégristes religieux musulman.

    1) Préalable théorique sur l’analyse d’un tel processus

    Le processus est d’intensité variable selon les espaces. La nécessité d’une critique juste et pertinente oblige à souligner des différences dans l’emprise culturelle hypertextile

    Evoquer un processus de colonisation ne signifie pas qu’il s’agit d’un processus exclusivement exogène car il est mixte, endogène (d’ici) et exogène (venu d’ailleurs) .

    2) Le processus de colonisation est double

    car il y a, à la fois,

     d’une part 1) « invasion culturelle » (cf Paulo Freire et l’imposition d’une nouvelle culture qui vient soutenir la vision des dominants aux dominés et justifier l’ordre mis en place par eux) de type « contrainte intégriste religieuse à l’hypertextile » (voile et tunique cache-cul pour les femmes, notamment celles réellement ou supposément musulmanes) voire « campagnes d’hidjabisation » forcée et

     d’autre part 2) « colonisation du monde vécu  » par diffusion idéologico-religieuse d’une forte sous-culture sexyphobique et sexoséparatiste qui formate fortement tant le corps que les esprits des femmes surtout mais des hommes aussi

    Christian DELARUE

    Le paradigme de la colonisation - IRESMO-
    https://iresmo.jimdo.com/2018/04/22/le-paradigme-de-la-colonisation

  • est ce que - juste pour Christophe Delarue- Bella ciao ne pourrait pas mettre "ajout" à la place de "commentaire". Ca fait bizarre qu’un auteur d’article commente sa prose...