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Du mouvement social

par Ernest London

Publie le vendredi 25 mai 2018 par Ernest London - Open-Publishing

Nous repostons aujourd’hui ce compte-rendu d’un ouvrage de David Graeber dans lequel il évoque le mouvement Occupy Wall Street mais qui parle tout autant de la contestation actuelle, en France ou ailleurs. Lecture indispensable !

" Le terreau le plus fertile pour la révolution, dans n’importe quel pays, est une population de diplômés, pauvres et au chômage, c’est-à-dire une population de jeunes débordant d’énergie et disposant de beaucoup de temps, ayant toutes les raisons d’être en colère et un accès à l’historique de la pensée radicale. Aux États-Unis, la génération née à la fin des années 70, est la première dans l’histoire du pays à envisager un niveau de vie inférieur à celui de ses parents. Le système des prêts étudiants est l’outil de contrôle ultime des tous les aspects de leur destinée."

" Le gouvernement américain a appliqué la tactique habituelle pour supprimer les mouvements démocratiques : discréditer la légitimité morale en créant intentionnellement du désordre public, projetant une image potentiellement violente afin d’effrayer les classes moyennes. Il a usé d’une brutalité terroriste, par des attaques ciblées contre des civils, pour semer la terreur à des fins politiques, pour montrer que participer à Occupy pouvait mener à des blessures physiques."

"David Graeber oppose ses arguments à l’ironie défensive des discours progressistes qui reprochent aux mouvements radicaux en général d’être animés par des idéaux hors d’atteinte. Cette partie historique est sans aucun doute la plus originale de cet ouvrage. Il assume le refus de faire partie du système politique car celui-ci n’est pas démocratique, mais basé sur une corruption institutionnalisée imposée par la force. La souveraineté populaire des Pères fondateurs est limitée au choix de ses gouvernants parmi une élite. Il démontre un véritable déni de l’histoire de la démocratie américaine qui en a altéré la notion même. "

La lecture de ce texte résolument optimiste est salutaire car David Graeber définit des enjeux importants avec une grande clarté et surtout les montre à notre portée immédiate.

Compte-rendu complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 : https://bibliothequefahrenheit.blogspot.fr/2017/02/comme-si-nous-etions-deja-libres.html#more

COMME SI NOUS ÉTIONS DÉJÀ LIBRES
David Graeber
Traduction Alexie Doucet
270 pages – 22 euros.
Éditions Lux – Collection « Instinct de liberté » – Montréal – avril 2014

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