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LES MIGRANTS

Publie le jeudi 14 juin 2018 par Open-Publishing

Le refus du gouvernement italien d’accueillir des migrants doit nous imposer de nous poser des questions au-delà de l’urgence à ne pas les laisser mourir, justement pour éviter une hécatombe annoncée.
30/ Les migrations (04/06/2018).
Pour certains des protagonistes, il est de bon ton de soutenir les vagues migratoires venues du sud vers les pays européens, comme une sorte d’accomplissement de BA sans se soucier des conséquences pour les migrants et les populations qui les accueillent.
La pensée correcte instaurée sur ce sujet par la gauche béate et la droite catho-centriste, n’autorise pas la pause dans ce mouvement et encore moins la saine réflexion qui permettrait de construire autre chose de plus efficace et surtout de voir et démasquer les forces à la manœuvre.
Sur ce dernier point il est tout de même intéressant de noter la convergence d’accord des mouvements Orange (1) et du patronat pour la « liberté de circulation » des migrants. Les premiers qui veulent construire des états communautaristes à la manière anglo-saxonnes, les seconds parce qu’ils voient dans ces migrants une main d’œuvre instruite et précaire donc corvéable au moindre coût et dans de moindres conditions. Cette base politico-économique du mouvement de soutien aux migrations devrait nous interroger, nous communistes.
Par principe, nous ne sommes pas opposés la libre-circulation des personnes. De plus, compte-tenu des méfaits du capitalisme mondialisé sur certaines régions de la planète, il est compréhensible que des personnes aillent chercher ailleurs une meilleure vie et en fassent profiter ceux qui sont restés au pays.
Alors que nous défendons le projet communiste (1) dans tous les pays au fur et à mesure des révolutions à construire pour en finir avec cette obligation à la migration pour survivre, les tenants des mouvements Orange, souhaitent et renforcent ce mouvement pour leur projet politique communautariste de Société Ouverte (2). Projet qui, faut-il le rappeler, défend une vision libérale de l’économie et de la circulation des idées … pour autant que celles-ci ne remettent pas en cause le système capitaliste et ne fassent pas obstacle à son évolution linéaire. Ce qui explique l’anticommunisme de ce mouvement et le fait qu’il s’en tienne à des revendications sociétales, qui, par nature, visent à modifier les archaïsmes idéologiques qui empêchent l’adhésion de la classe moyenne au libéralisme et donc constituent un frein idéologique et donc politique à cette évolution linéaire du capitalisme.
Dans les conditions actuelles :
Est-ce une bonne chose de laisser venir ces migrants (et même de les encourager comme certaines ONG le font) alors même que nous n’avons pas de quoi les recevoir dignement (logements, travail digne, …) ?
Est-ce correct de laisser venir ces migrants alors que nous savons que certains ne pourront pas rester du fait des lois sur l’asile ?
Est-ce une bonne chose de transformer ceux qui restent malgré tout, sans papiers, en travailleurs précaires à bas coût dont les patrons profitent ?
Est-ce une bonne chose d’imposer un « vivre-ensemble » difficile entre des migrants et une population locale déjà précarisée présupposée raciste qui n’a pas les moyens de gérer correctement ces arrivées qui rajoutent à la précarité ambiante ?
Est-ce une bonne chose de piller les pays d’origine de leurs ressources humaines instruites et jeunes qui pourraient plus apporter à leur pays si des dictateurs locaux à la solde des gouvernements occidentaux n’imposaient pas un régimes anti-démocratique ?
Est-ce une bonne chose d’entretenir des gouvernements à notre botte, dans ces pays d’origine parce qu’ils défendent les intérêts économiques et politiques de grandes entreprises et de nos gouvernements face à la concurrence d’autres puissances ?
Est-ce une bonne chose de laisser ces entreprises continuer à contrôler et piller les ressources de ces pays d’origine et nos gouvernements de les défendre (contrôle et pillage qui sont les causes de la misère de ces pays et donc, des vagues migratoires vers l’Europe) ?
Est-ce une bonne chose que ces pays d’origine ne puissent pas contrôler, exploiter leurs matières premières et en partager les richesses avec leur population mettant fin ainsi aux vagues migratoires forcées ?

C’est pour cela que nous devons être critiques vis-à-vis de ceux qui soutiennent cette migration et même, pour certains, l’appellent de leurs vœux. Volontairement ou non, ils permettent à un système capitaliste néo-colonial de perdurer.
Il faut être très critique et ne pas toujours voir des héros chez certains qui ont vite fait de se montrer en train de faire leur BA tout au long de la route migratoire mais, n’assurent pas le suivi c’est-à-dire la prise en charge quotidienne des migrants une fois qu’ils sont établis à leur point de chute.
Il ne faut pas non plus toujours voir de héros dans des ONG qui assurent ce suivi, mais ne se soucient pas des répercussions de la venue des migrants sur les populations locales déjà précarisées par le système capitaliste. Alors même que nous connaissons les conséquences politiques de ces répercussions subies par ces populations locales ; comme si l’opposition et la division entre celles-ci et les migrants étaient recherchées comme un moyen de faire régner l’ordre capitaliste, partant du principe que les réactions négatives de ces populations locales sont par essence racistes, pro-FN.

(1) Le projet communiste qui, faut-il le rappeler, n’a rien à voir avec le projet anglo-saxon communautariste construit sur des bases racistes et/ou religieuses loin de la conception de classe que nous défendons. Ce projet communautariste est un moyen, pour la bourgeoisie de maintenir la division du prolétariat. Nous n’avons donc aucun intérêt à faire alliance avec ceux qui défendent un tel projet même sous couvert de lutte antiraciste et même nous avons intérêt à les combattre pour maintenir l’unité du prolétariat.
(2) Les mouvements Orange font référence aux Révolutions Oranges ou dites Colorées qui, en Europe, ont mis à bas les régimes des pays de l’ex-bloc soviétiques (Victor Orban a participé à un tel mouvement en Hongrie, même si maintenant il dénonce Georges Soros pour gagner son autonomie vis-à-vis de ce mouvement). Plus largement, ils font référence aux mêmes type de mouvements qui se développent dans d’autres pays du monde avec toujours, comme objectif, de s’opposer à ce qui semble être du « communisme » ou des états de type « démocraties populaires » aux yeux de tenants de ces mouvements, même si cela n’est pas vrai (Vénézuela, Nicaragua, Brésil, …).
Ces mouvements se réfèrent aux principes de la Société Ouverte défendu par le milliardaire spéculateur Georges Soros. C’est-à-dire :
 mise en place de sociétés capitalistes libérales sur le plan économique, idéologique et politique mise en place de sociétés communautaristes , comme seul moyen culturel et cultuel de contrôler les populations qui auraient des velléités de révoltes ou de révolution et donc d’assurer la division dans les peuples pour maintenir le capitalisme
 opposition à tout ce qui fait obstacle à ce modèle, y compris par l’organisation de mouvements pacifistes ou violents
 anticommunisme y compris jusqu’à qualifier de communiste des gouvernements qui ne le sont pas, tout simplement parce qu’ils défendent un nationalisme populo-social qui contrôlent ses matières premières et donc, font obstacles à la libre exploitation de celles-ci par des groupes étrangers, ce qui est contraire au libéralisme
Sur ces bases Georges Soros et d’autres milliardaires financent, via des institutions ou des organismes officiels ou des fondations des mouvements pour porter des gouvernements amis au pouvoir.
La base sociale du noyau actif et militant de ces mouvements est principalement formée de jeunes de la classe moyenne urbaine intellectuelle :
 Jeunes car pas encore déformés par des idées et donc ne pas être en capacité de contester, sur la base d’un vécu, les idées de la Société Ouverte (idées qui leur sont toujours présentées de façon positive, comme ferait un gourou dans une secte). Jeunes aussi parce que force d’avenir et avec les conditions physique à tenir des affrontements.
 Classe moyenne car acceptant le système capitaliste libérale dont elle a des miettes.
 Urbaine car sa concentration géographique lui donne une capacité de mobilisation et de propagande plus forte de par la densité des villes.
 Intellectuelle car mieux formée donc, plus apte à comprendre et faire passer les idées en même temps qu’elle a plus d’ascendant sur d’autres de par cette aura intellectuelle. Sans compter que le fait de ne pas travailler laisse plus de place à une disponibilité militante sans conséquence financière (ce qui n’est pas vrai des travailleurs qui feraient grève).
Ce qui ne veut pas dire que c’est cette base sociale qui prendra les rênes du pouvoir. En géniale ce sont des vieux briscards de la politique qui le font. Mais cette base sociale servira de réservoir de cadre politique et à soutenir le nouveau pourvoir « démocratique » en cas de réaction populaire.