Balle Populaire / C’est l’heure de l’mettre !

La Grande Caravane Publicitaire Qui Nous Informe, chargée de certitudes et d’injonctions, se mouvait lourdement, traçant les cercles de sa raison cléricale sur les ronds-points de la seule politique possible... La France se modernisait et les quelques retardataires qui protestaient sur le chemin, n’étant rien, n’existaient pas. Lorsque soudain...

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Le Capital, gorgé de sa propre soif et plein de sa propre faim sans limites, exploitait toutes les failles et béances ouvertes à lui. Il y avait dans sa crise encore, des opportunités gigantesques à creuser. Toute la société était devenue un vaste centre commercial, dont les rayons achalandés communiquaient les uns avec les autres grâce à un réseau routier spécialement dédié à Lui. Lorsque soudain...

Le gouvernement, composé de jeunes gens vieillis dans les fûts de nos chaînes, imposait sa loi comme le Verbe divin tombe des cieux. C’était un Conseil d’Administration, chargé de redistribuer le butin pris aux pauvres aux bandits du Grand Chemin, le seul, l’unique, celui édicté par les Tables de Bruxelles, et duquel s’écarter était de l’ordre de l’inimaginable hérétique... Le gouvernement gouvernait comme on lui disait. Lorsque soudain...

La bourgeoisie, toute entière baignant dans cet univers, se prélassait dans un confort dont l’origine comme l’avenir incertain s’ignoraient avec majesté. Il n’y avait plus rien au-dessous, tout était contenu en elle, et elle pensait tout contenir. Lorsque soudain...

Lorsque soudain, les éditocrates ne surent plus que penser ni dire face au déferlement du peuple oublié, le Capital ferma ses rideaux à l’approche des gueux qui bloquaient les voies du profit, le Pouvoir sidéré, abasourdi, fit sous lui, le bourgeois trembla. La balle, populaire, était cette fois dans leur camp, et tout ce beau monde ne savait qu’en faire...

Alors, avec tout ce vide en face, comme dit l’autre, ce grand oublié : c’est l’heure de l’mettre !

« L’heure de l’mettre »