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Crise des gilets jaunes : les directions syndicales passent à côté de l’histoire

Publie le jeudi 6 décembre 2018 par Open-Publishing
8 commentaires

L’ensemble des organisations syndicales de salariés se sont retrouvées jeudi 6 décembre pour un premier échange sur la situation sociale liée à la crise des gilets jaunes. Au cours de la réunion, elle n’ont réussi à s’accorder que sur un communiqué de presse minimaliste et non paraphé par Solidaires.

 

Malgré une crise sociale, doublée cette semaine d’une crise politique avec un Premier ministre sur un siège éjectable, les organisations syndicales font le service minimum. Ce jeudi 6 décembre les secrétaires généraux des syndicats CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, FSU, UNSA et Soldiaires se sont rencontrés pour la première fois depuis le début de la crise des gilets jaunes. L’initiative en revient à la CFDT et la CGT. Une première demande de réunion de Solidaires au lendemain du 17 novembre était restée lettre morte.

Le résultat est pour le moins léger. Un communiqué long de vingt lignes, signé par l’ensemble des organisations à l’exception de l’Union syndicale Solidaires. Au-delà des formules consacrées et consensuelles sur « l’expression d’une colère légitime  » des gilets jaunes et le rappel des demandes syndicales déjà anciennes de « politiques publiques permettant de la justice sociale », pas grand-chose. Les signataires du texte notent que « le gouvernement, avec beaucoup de retard, a enfin ouvert les portes du dialogue  », et indiquent qu’ils s’y engageront avec leurs propres propositions « en commun chaque fois que cela sera possible ». Pas vraiment un grand élan unitaire.

Par cette déclaration, les syndicats français mettent leurs pas dans le sillon tracé par le leader de la CFDT qui avait proposé un rôle d’intermédiaire entre le gouvernement et la colère des gilets jaunes en suggérant le 18 novembre la mise en place d’un « Pacte de la transition écologique ». Et ce en faisant fi du rejet de toute représentation, exprimé par le mouvement des gilets jaunes. En résonance avec les demandes de l’exécutif appelant à la responsabilité des « corps intermédiaires », la déclaration unitaire « dénonce toute forme de violence dans l’expression des revendications  », sans même évoquer celles commises par les forces de maintien de l’ordre.

 

L’action en ordre dispersé

 

Si la CFDT n’a pas exclu, en entame de réunion, des actions communes, les débats ont vite tourné court. La CGT, par la voix de Philippe Martinez, a annoncé qu’elle avait pris ses responsabilités en appelant – unilatéralement de fait – à une journée de grève interprofessionnelle le 14 décembre, laissant libre à chacun le choix de la rejoindre. A l’exception de Solidaires favorable à une journée commune de grève générale, la discussion sur des perceptives de mobilisation n’a pas rebondi. Il est vrai que les lignes syndicales divergent fortement. Si la CGT et Solidaires semblent vouloir mobiliser les salariés pour peser sur l’exécutif, ni le nouveau secrétaire général de Force ouvrière, ni les autres organisations n’appellent à descendre dans la rue ou à se mettre en grève dans les entreprises dans cette période de crise gouvernementale.

L’action large et unitaire au sommet des confédérations étant totalement paralysée, c’est du côté des fédérations professionnelles que des appels à augmenter le rapport de force face au gouvernement apparaissent. À partir de dimanche soir, les fédérations des transports de la CGT et de Force ouvrière lancent un appel à la grève. Des débrayages dans des raffineries et chez les dockers ont déjà été lancés par la fédération CGT des industries chimiques qui appelle les militants CGT à ne pas rester spectateurs. Les fédérations CGT de l’agroalimentaire, des cheminots, des mines-énergie, du commerce et des services ont appelé à ce que chacun « contribue dans son domaine d’action à développer le rapport de force sur les revendications sociales et économiques ».

À la sortie des locaux de la CFDT où se tenait la réunion syndicale de ce matin, les signataires n’ont fait aucune déclaration officielle. Seul Solidaires, non-signataire du texte commun, a évoqué une prise de position qui n’est « pas à la hauteur des enjeux ».

https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/crise-des-gilets-jaunes-les-directions-syndicales-passent-a-cote-de-lhistoire-12062734

2018 12 06 Déclaration commune des organisations syndicales

Messages

  • Ils ont juste conclu que les violences doivent cesser.
    Comment on a fait en 36 et en 68 pour gagner ?
    Ils sont déjà prêt à signer avant d’avoir rencontré Macron.
    Pire que l’accord de Grenelle.
    Tout comme les politiques, les syndicats ont oublié qui ils représentent !
    Vive l’Europe de la destruction des peuples et de l’avènement du capitalisme libéral mondial.

    • Tout à fait d’accord avec vous ! Martinez Berger et FO trahissent leurs propres militants . Départs massifs à venir ! La soupe est très bonne quand on regarde ce que deviennent les responsables syndicaux : Notat , Chérèque , Mailly , Thibaud inaudible depuis sa retraite dorée ...Ces syndicats ne vivent que des subventions d’Etat , c’est à dire de nous . Aussi s’arrangent-ils systématiquement pour ne pas faire grève en même temps pour éviter de déstabiliser les gouvernements ....
      Une close REVOCATOIRE devrait être inscrite dans leur charte quand ils ne font pas le boulot et ne répondent pas à l’appel de leurs militants . Honte à eux !

  • Je ne participe jamais aux sottises du type "journée sans tabac" ou "sans bagnole" et autres rituels ... Mais je suis quand même contaminé car aujourd’hui je propose 6 mois sans écologie ! Justice climatique et justice environnementale sont des concepts qui n’ennuient jusqu’à la nausée... L’appel face à la fin du monde d’Aurélien BARRAU me fout plus la trouille que le RN et toutes les meutes de skinheads de Franchouille ! Les taxes carbone sont des impôts indirects aussi dégueulasses que tous les autres, même si elles font kiffer Hulot et ses sponsors ! Et la Renault Zoé est une arnaque pure et simple, éhontée, symbole du macronisme encore plus ridicule qu’Angot ou Benalla !!!
    Par pitié, je vous supplie de renoncer à ces radotages pendant 6 mois et de vous concentrer sur les questions clefs = pouvoir d’achat, justice fiscale, partage des richesses, éradication de la pauvreté, grève totale, ...etc.

  • Une INFO. de démenti formellement de la CGT qu’elle n’a pas signé cette proposition émanant de la CFDT ! Attention aux fausses nouvelles du pouvoir et consorts !

    • JOclaude la CGT a bel et bien signé cet torchon :

      Déclaration des organisations syndicales CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, et FSU

      Les organisations syndicales CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, et FSU se sont retrouvées ce jeudi 6 Décembre pour échanger sur l’actualité sociale.

      Elles rappellent que, depuis des mois, face aux inégalités sociales et territoriales, elles ont réclamé des politiques publiques permettant de la justice sociale. Elles rappellent aussi que, depuis des mois, elles ont appelé le gouvernement à les écouter à travers un véritable dialogue social.

      Aujourd’hui, dans un climat très dégradé, la mobilisation des gilets jaunes a permis l’expression d’une colère légitime. Le gouvernement, avec beaucoup de retard, a enfin ouvert les portes du dialogue.

      Nos organisations s’y engageront, chacune avec ses propres revendications et propositions, en commun chaque fois que cela sera possible. Les sujets du pouvoir d’achat, des salaires, du logement, des transports, de la présence et de l’accessibilité des services publics, de la fiscalité doivent trouver enfin des débouchés concrets, créant les conditions sociales d’une transition écologique efficace parce que juste.

      Le dialogue et l’écoute doivent retrouver leur place dans notre pays. C’est pourquoi nos organisations dénoncent toutes formes de violence dans l’expression des revendications.

      La CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l’UNSA, la FSU appellent le gouvernement à garantir enfin de réelles négociations. Cela suppose qu’elles soient larges, ouvertes et transparentes, au niveau national comme dans les territoires.

      Paris, le 6 décembre 2018

  • Source : Communiqué Syndical NDLR : Pour bien préciser pas de confusion et faux- fuyants !

    Réunion des confédérations syndicales du 6 décembre

    Le comité régional CGT d’Occitanie a décidé de ne pas donner suite à la proposition de la CFDT d’une réponse commune favorable de toutes les organisations syndicales y compris patronales à la demande de concertation formulée par Edouard Philippe.

    C’est en pleine cohérence avec cette position que l’UD CGT de Haute- Garonne ne partage pas la tenue de cette réunion des confédérations syndicales de ce 6 décembre. En effet, dans le contexte actuel cette réunion assimile la CGT à la forme de syndicalisme actuellement rejeté à juste titre par les salariés.

    L’UD CGT de Haute Garonne dénonce le communiqué unitaire publié à l’issue de la réunion des confédérations syndicales de ce jeudi 6 décembre.

    Ce communiqué valorise le concept creux de dialogue social en lieu et place de la négociation sous le contrôle démocratique du rapport de force des salarié-e-s. Ce communiqué salue les « porte s du dialogue ouvertes par le gouvernement » alors que les mesures annoncées sont de nature à satisfaire le MEDEF mais pas les salarié-e-s !

    Pire, ce communiqué répond à l’appel au calme demandé par Macron qui tente d’étouffer les légitimes mobilisations et revendications des salarié-e-s et de la jeunesse ! Ainsi, ce communiqué désavoue et porte atteinte à nos camarades d’Air France aujourd’hui licenciés, à nos camarades cheminots, de l’Energie , de la Poste, au secrétaire général de l’UD du Lot trainé devant la justice …, comme aux centaines de militant-es qui sont victimes de la justice de classe et de la répression patronale !

    L’UD CGT Haute- Garonne continuera de dénoncer et de combattre la vraie violence qui est celle d’une classe dominante contre le monde du travail !!

    Toulouse, le 6 décembre 2018