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Écologie : une nouvelle religion contre les catégories populaires

par Séquano-Dionysien Rouge

Publie le mardi 15 janvier 2019 par Séquano-Dionysien Rouge - Open-Publishing
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Si le combat écologiste est incontournable pour bâtir une société plus juste, il devient en France un instrument politique au service de l’élite contre les masses populaires. Les voeux de la nouvelle année du Président de la République ont illustré une nouvelle fois cette utilisation de la rhétorique de l’environnement pour imposer sa politique. La gauche, plus divisée que jamais, peine à apporter une réponse politique cohérente.

Macron et l’écologie

Pris dans l’engrange de la violence, des manifestations des gilets jaunes et des déclarations gouvernementales, la gauche oublie d’interroger son propre rapport aux classes populaires et à la question environnementale.

L’écologie serait-elle devenue la cause des élites contre le peuple ? Dans une France désormais déchristianisée, la bourgeoisie, petite et grande, a semble-t-il trouvé un nouveau credo pour faire respecter l’ordre social. Avec ses nouveaux prédicateurs, son dogme, ses excommunications, l’Écologie se mue en Église. Comme l’« infâme », elle maintient la société en l’état en diffusant une peur du lendemain par des sermons moralisateurs.

Et devinez qui sont les nouveaux « pêcheurs » ? Les catégories populaires bien entendu, sacrifiées sur l’autel d’une planète qui sert de prétexte à toutes les injustices.

La crise des gilets jaunes révèle cette tartufferie idéologique qui s’est enracinée depuis plusieurs années déjà. Le mouvement, qui ne cesse de prendre de l’ampleur, regroupe toutes ces catégories populaires oubliées, méprisées, qui ne bénéficient ni de la mondialisation comme les métropoles ni des milliards des politiques de la ville comme leurs banlieues. Cette France qui subit justement depuis des semaines des torrents de commentaires méprisants des journalistes et des responsables politiques qui couvrent d’opprobres ces « beaufs » incapables de perdre quelques euros de pouvoir d’achat pour sauver le climat.

Cette dichotomie entre les besoins des catégories populaires et l’écologie est un serpent de mer de la vie politique française depuis plusieurs années. C’est par exemple le cas sur la question de l’automobile en ville, entre des bobos soucieux des rejets des particules fines et les populations des alentours qui ont besoin de la voiture pour travailler. Autre exemple, le cas d’Europacity dans le Val-d’Oise : depuis des mois, la presse et les élus écologistes sont vent debout contre un projet attendu par des populations marginalisées et précarisées. Un investissement de 3 milliards d’euros, avec un immense centre commercial, des cinemas et des hôtels qui doit créer 10 000 emplois dans une zone sinistrée de l’île de France. Mais à quelques kilomètres de là à Paris, les amateurs de trottinettes électriques et de restaurants bio hors de prix préféreraient voir apparaître une ferme agroécologique sur ces 80 hectares. Haro sur Europacity, l’économie de ces territoires attendra.

C’est d’ailleurs un faux débat puisque les promoteurs prévoient une multitude de dispositifs pour limiter l’impact environnemental de leur établissement. Une opposition entre écologie et social qui est largement une vue de l’esprit. Que ce soit sur la taxation des carburants, l’automobile en ville ou Europacity, l’écologie est un prétexte aux élites pour maintenir leur « hégémonie culturelle » (Gramsci) et justifier que leurs problèmes sont moralement supérieurs et plus importants que la détresse des catégories populaires.

Une gauche divisée

Que peut répondre la gauche ? Depuis plusieurs années, la gauche et notamment la France Insoumise ont développé un programme et une rhétorique qui allient urgence environnementale et soucis des catégories populaires. La fameuse « planification écologique » défendue par Mélenchon pendant la campagne présidentielle devait précisément créer des milliers d’emplois et relancer l’industrialisation du pays dans des secteurs « verts ».

Mais cette stratégie est de moins en moins audible. Désormais quasiment hégémonique dans les grandes métropoles, la gauche peine à convaincre dans les territoires. Dans les sondages et les scrutins, les voix accordées aux différents partis de gauche cumulés représentent désormais à peine 30 % du socle électoral français. Quelle stratégie adopter : sauver les meubles ou tenter de reconquérir le pays ? Dans la première optique, l’écologie devient une priorité idéologique pour conserver les voix de la bourgeoisie urbaine. Dans la seconde stratégie, la question environnementale est remorquée à la question sociale pour correspondre aux attentes des catégories populaires.

Cette question stratégique taraude la gauche depuis maintenant des mois, avec déjà des dégâts : le départ de plusieurs cadres de la France Insoumise, dont Djordje Kuzmanovic, révèle la victoire des partisans d’une stratégie de « l’union de la gauche » (centré sur Paris et ses banlieues) face aux défenseurs d’une stratégie « populiste » (reconquérir les catégories populaires et les Français). Désormais isolé, François Ruffin ne devrait pas tarder à quitter un mouvement aux mains des « indigénistes » et des partisans d’une alliance avec Benoit Hamon.

C’est le combat à mort entre deux gauches : La première, qui sifflote « ma France » de Jean Ferrat, abreuvée de républicanisme et de marxisme, ne jure que par la question sociale, mère de toutes les injustices. La seconde, enfant bâtard de la social-démocratie des années 80 et du gauchisme universitaire américain, ne jure que par les droits des minorités, sexuelles ou ethniques. Le triomphe idéologique de la seconde sur la première est aussi une victoire géographique et sociologique : la bourgeoisie des villes sur les « beaufs » de province.

Dans ce basculement, l’écologie prend une place nouvelle : de levier pour la justice sociale (la « planification écologique ») elle devient un thème à part entière et de facto un outil de « distinction sociale ».

Un piège mortifère pour la gauche « canal historique », accusée d’être indifférente à l’urgence climatique (mais aussi au racisme, à l’homophobie…) parce qu’elle fait primer le social sur le sociétal.

Défendre l’écologie pour un authentique homme de gauche est désormais une gageure, condamné à servir d’idiot utile de la bourgeoisie. Mais s’il n’aborde pas la question, il sera accusé par le reste de sa famille politique d’être insensible à la question environnementale. Pauvres gilets jaunes…

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Messages

  • Il me parait urgent de combattre l’écologisme (millénarisme réactionnaire, paternaliste, autoritaire et néo puritain petit bourgeois) en se référant au marxisme qui préconise plutôt l’anthropocène communiste. Donc = casser la notion de transition écologique en attaquant les pseudos solutions proposées par l’idéologie petite bourgeoise.
    Notre PROGRAMME :
     1/ Pour le réchauffement climatique (CO2) = planter 980 milliards d’arbres, de préférence dans les zones chaudes-arides.
     2/ Pour relancer la bio diversité = En FRANCE : 9000 sovkhozes dans les 9000 plus petits villages, 900 en Guyane et 90 à Miquelon. Construire 1 ou 2 millions de km (j’ai écrit km, pas km2) de buttes de permaculture et de swales dans la nature et au bord des pâturages. NB : pour le monde multiplier ces chiffres par 100.
     3/ Pour réduire les particules fines toxiques = produire des milliards de m3 d’hydrogène et d’oxygène liquides sur des îles flottantes par des hydroliennes gigantesques / Lois contre les porte.containers et cargos qui polluent comme 55 millions de bagnoles (il y en a 60 000 !)
    Les solutions imbéciles, ou punitives, ou fascistes proposées par les écolos sont des escroqueries intellectuelles (facile à prouver).