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ISLAMOPHOBIE un terme ambigu

par Christian DELARUE

Publie le lundi 11 mars 2019 par Christian DELARUE - Open-Publishing
2 commentaires

ISLAMOPHOBIE est un terme ambigu

car il peut signifier, a raison, stigmatisation ou discrimination d’un musulman.e car musulman.e (essentialisme à la Zemmour) et cela est à combattre fermement.

Mais l’usage du terme peut aussi vouloir empêcher la critique de certain.es musulman.es (et pas d’autres) accusé.es de participer - en conscience ou non - aux contre-mouvements intégristes sexoséparatistes qui se déploient de par le monde.

La critique du voile hypertextile se rapporte souvent aux pratiques mondialisées des intégristes musulmans, pas aux femmes qui le portent librement ou pas.

De droite ou de gauche, on peut avoir conscience d’être coincé entre fascisme d’extrême-droite et intégrismes religieux souvent perçus comme de gauche s’agissant de l’islam non progressiste .

Tous les intégrismes religieux sont à combattre et l’accusation d’islamophobie peut n’être simplement que l’arme pour empêcher ce combat, tant à droite qu’à gauche !

CD

Messages

  • Par lui même le mot "islamophobie" n’est pas ambigu ... Par contre on peut diffamer quelqu’un en le traitant à tors d’islamophobe. Idem pour le mot antisémite qui est envoyé dans la poire de tous les militants qui soutiennent la cause des palestiniens. Idem pour "islamo-gauchiste" ou "idiot utile des islamistes" qui seront très souvent utilisés pour humilier de simples anti racistes. Les paranos et les pervers sont nombreux et souvent chargés de pondre des arguments massue putassiers ! La propagande ne fait pas dans la dentelle et ne se laisse pas étouffer par des scrupules, elle s’appuie sur l’ignorance crasse et la crédulité d’une partie du grand public ...

    • Faire reculer le racisme contre les musulmans

      Certains le nomme islamophobie et pas d’autres. La bataille des mots qui perdure permet d’éviter la reconnaissance d’un racisme profond. Le terme est en effet ambigu (1). Nombreux sont celles et ceux qui entendent pouvoir conserver la libre critique de cette religion, à l’identique des autres religions.

      Mais le terme islamophobie n’empêche pas - pour le Mrap - la critique (ou la défense) des religions dans tous leurs aspects (dogmes, institutions, etc.). Cette liberté ne doit pas cependant déboucher sur la haine des fidèles ou encourager les conflits inter-religieux. Ce à quoi certain.es répondent que des comportements issus de la religion peuvent - selon eux - mériter critiques sévères ou répétées et que cette sévérité ou cette répétition peut passer pour de la haine ou des rejets.

      Passons au racisme anti-musulmans. Car il n’en demeure pas moins qu’il existe en France des préjugés et une hostilité envers les musulmans. Cela débouche sur des discriminations fondées sur l’appartenance réelle ou supposée à la religion musulmane dans divers domaines.

      La liaison religion/intégrisme ou fondamentalisme/terrorisme cible essentiellement l’islam ce qui fait dire qu’il y a "un problème musulman". On ne dit pas la même chose pour les juifs ou les catholiques ou les protestants. Comme si eux aussi n’avaient pas leur branche intégriste ! Il importe de remettre en cause cette idée dangereuse de "problème musulman" car elle porte en elle de l’essentialisme ou de l’amalgame.

      Le musulman est en quelque sorte par définition un "autre " différent de "nous" car assimilé peu ou prou aux secteurs intégristes ou pire aux terroristes . Cet "autre" est donc infériorisé dans tous les domaines de la vie sociale et sociétale. Il y a refus de l’égalité.

      Ce qui est visé c’est, via la "théorie du grand remplacement" (Renaud Camus) ou celle de "l’islamisation de nos quartiers" (Riposte laïque), une remise en cause de la légitimité de la présence musulmane sur le territoire national.

      Les prétextes au racisme peuvent être biologiques, mais ils sont aujourd’hui plus souvent culturels, philosophiques ou religieux. Ce ne sont pas nécessairement des Arabes qui sont visés. Ce racisme est spécifique. Les mosquées ou les tombes musulmanes sont objets de tags tout comme les synagogues et les tombes juives.