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Pour en finir avec la finance et son monde

par Antoine Da Silva

Publie le lundi 30 septembre 2019 par Antoine Da Silva - Open-Publishing

L’arrivée du monarque Macron à la tête de l’Etat a, ce n’est une surprise pour personne, très largement poursuivi la destruction de notre modèle social, déjà bien entamée par ses glorieux prédécesseurs. Aujourd’hui, la finance est reine. Les vautours s’attaquent, jours après jours, aux entreprises françaises. Loin de nous l’idée ou la volonté de défendre des entreprises qui sont, à leur manière, coupables du malheur des travailleurs. Pourtant, et il est douloureux de le reconnaitre, nous sommes aussi dans l’obligation de soutenir parfois certains de nos groupes pour assurer l’avenir de centaines de milliers de travailleurs précarisés. Hors de quelques titres de presse, nul ne sait que le Groupe Casino fait l’objet d’attaques récurrentes de fonds vautours américains, le premier d’entre eux, le redoutable Muddy Waters et ses séides en France, notamment l’avocate Sophie Vermeille.

Quelques éléments de contexte. Le Groupe Casino est affaibli par sa dette. En bref, une proie facile pour des fonds activistes prêts à tout pour lui nuire. Leur mode de fonctionnement ? La vente à découvert, que nos banksters de Wall Street nomment communément « short selling ». Le but ? Parier sur la baisse d’un cours de bourse pour faire un maximum de bénéfices. Souhaiter le pire aux entreprises pour s’enrichir toujours plus, donc. Pour les novices, comme moi, je vous invite à lire ce court article explicatif, qui détaille facilement le principe. En bref, un objectif : spéculer. Spéculer toujours plus, pour gagner toujours plus. Et oui, ces pratiques sont parfaitement légales, à peine encadrées par une Autorité des Marchés Financiers (AMF) qui semblent parfaitement impuissantes -ou bien discrètement complices ?- de ces manœuvres malsaines.

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Des conflits entre actionnaires, riches et puissants me diriez-vous ? Oui. Mais pour autant, leurs guerres de riches ont des impacts très notables sur l’avenir des salariés. Quand des fonds activistes, dont la spécialité est de parier sur la baisse d’un cours (le fameux Muddy Waters, par exemple), s’attaquent à une entreprise, ils n’hésitent pas à divulguer de fausses informations ou à faire paniquer les petits actionnaires pour les encourager à vendre massivement leurs actions. Et, quand ils réussissent leurs coups et prennent peu à peu le contrôle des groupes, ils obligent la direction à prendre des mesures drastiques pour « adapter » le groupe à la concurrence, « réduire les coûts ». La suite, vous la connaissez : restructurations massives, plans sociaux, chômage de masse. Le politique, quant à lui, semble parfaitement incapable de contrer ce phénomène.

Au sein des entreprises, ce sont les syndicats qui prennent la parole pour défendre leurs entreprises et, surtout, leurs outils de travail. Au sein du Groupe Casino, Force Ouvrière a ainsi été particulièrement actif en réclamant des entretiens avec Bercy notamment. La centrale n’a eu de cesse de dénoncer les manœuvres du Muddy Waters et de son richissime PDG, Carson Block, en interpellant les pouvoirs publics pour les engager à « protéger les emplois ». Pour le moment, comme on pouvait s’y attendre, aucune réponse…

Et qu’on ne s’y trompe pas, le Groupe Casino n’est qu’une victime collatérale. Des dizaines d’autres entreprises françaises, comme Danone, en ont été victimes. Pour ce qui est des actionnaires, je ne m’inquiète pas, ils resteront riches. Ils continueront d’exploiter. Pour ce qui est des salariés, par contre, l’avenir s’annonce plus sombre.

Pour le plaisir, une petite séquence vidéo de l’avocate Sophie Vermeille, dont la journaliste oublie visiblement qu’elle est « avocate » pour la présenter comme « activiste » (le surnom que se donne les fonds vautours, qui se parent de la belle formulation de « fonds activistes »).