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Un féminisme accusé de contrôle du corps des femmes

par Christian DELARUE

Publie le dimanche 6 octobre 2019 par Christian DELARUE - Open-Publishing
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Un féminisme accusé de contrôle du corps des femmes et d’exclusion.

http://amitie-entre-les-peuples.org/Un-feminisme-accuse-de-controle-du-corps-des-femmes

L’accusation : Un certain féminisme souvent définit comme laique et républicain est accusé par un féminisme pro-voile ou pro-liberté de vouloir contrôler le corps des femmes, via des lois et une administration d’Etat, comme du temps des colonies. Et de les exclure. Elles veulent dévoiler les musulmanes !

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D’abord choisissons, avant d’aller plus loin, entre pro-voile et pro-liberté : les féministes pro-liberté sont pour la réciprocité textile : si hypertextile autorisé comme c’est le cas, sauf exceptions, alors l’hypotextile doit pouvoir l’être aussi. C’est là l’application de la liberté complète dans le cadre de la « réciprocité textile » ! Le principe de laïcité peut apporter des exceptions. Mais le principe reste.
De façon différente, les féministes dites « pro-voile » ne disent rien des femmes empêchées de se mettre seins nus au bord des piscines ou même ailleurs ! Grand silence ! La critique du contrôle du corps des femmes est alors faussée par unilatéralisme et une « non réciprocité textile ».

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A propos de la référence à l’histoire et au colonialisme, tout particulièrement à propos du dévoilement des musulmanes, il importe de dire et répéter que le voilage des femmes n’est pas spécifiquement musulman. Les juifs haredim veulent aussi des femmes couvertes. Les catholiques conservateurs poussaient pareillement jadis aux jupes longues et au port d’un foulard et ce jusqu’au milieu des années 60. Y compris pour aller se baigner, il fallait un accoutrement hypertextile. Il est donc non pertinent d’évoquer ici le colonialisme et ses méfaits, puisque le problème n’est manifestement pas spécifique à l’islam ni même à tout l’islam (que sa fraction réactionnaire).

Pour autant nombre de féministes républicaines - comme d’autres critiques de gauche - n’approuvent pas les méfaits du colonialisme. Alors que se passe-t-il ? C’est visiblement le rapport au temps présent est vu comme détaché du passé. Autrement dit, elles ne voient que trop bien que cette référence historique vise à empêcher la critique féministe ou laïque du voile et du voilement qui a son utilité émancipatrice. C’est donc vain pour elles d’avancer cette référence. Et c’est parceque c’est vain qu’elles continuent, que ces féministes laiques ne cèdent pas.

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Hors critique du féminisme ci-dessus, mais comme antiraciste cette fois-ci, il convient de répéter aussi que ce n’est pas nécessairement la religion musulmane qui est visée spécifiquement, et ce même si au cas d’espèce il s’agit d’une musulmane. Il convient d’aller au-delà des apparences !
Car ce sont toutes les religions et mêmes tous les intégrismes religieux poussant à placer les femmes sous hyper-textile qui sont soumis à la critique du voilement. Il n’y a pas que l’intégrisme musulman a être sévèrement sexyphobique.

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Le voilement aurait plusieurs significations subjectives mais ce qui domine largement et qui est de très grande importance pour les forces intégristes sexyphobiques c’est surtout le recouvrement hypertextile des corps féminins . Les femmes qui ne restent pas à la maison doivent sortir sous hypertextile. Il est hors de question pour ces forces militant pour un hyper-patriarcat de s’habiller librement, pas même le voile un jour et rien un autre.

Deux niveaux  : Il y a d’ailleurs pire que l’intégrisme religieux sexyphobique qui mène des campagnes d’hidjabisation - s’agissant de l’islam - il existe un intégrisme religieux sexoséparatiste plus dur encore qui veut lui garder les femmes à la maison, sans qu’elles sortent. Les deux formes peuvent se combiner si les sorties sont exceptionnelles et accompagnées du frère et du mari et sous hypertextile.

Christian DELARUE

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