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Retraites : le spectacle syndical en marche !

par Lepotier

Publie le samedi 11 janvier 2020 par Lepotier - Open-Publishing
3 commentaires

Retrait de l’âge pivot ou prétendu « retrait » du projet, le spectacle syndical est en marche au service du Capital !

« Dans une lettre envoyée aux organisations syndicales, samedi 11 janvier, le Premier ministre annonce que le gouvernement retire provisoirement l’âge pivot de l’avant-projet de loi sur les retraites. Les modalités de financement de cette réforme des retraites seront fixées en avril à l’issue de la conférence de financement où participeront les syndicats. Si cette conférence se solde par un échec, c’est le gouvernement qui décidera, par ordonnance. »

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/retraite/reforme-des-retraites-le-gouvernement-retire-provisoirement-l-age-pivot-de-l-avant-projet-de-loi_3780509.html

CFDT contre CGT ??? « Retrait de l’âge pivot » ou « retrait » du projet, la question décisive reste celle du financement, qui, pour le système, ne doit pas déborder les limites imparties par le Capital, et qu’aucun des acteurs actuels, tous partis et syndicats inclus, n’entendent nullement remettre en cause.

La pseudo "lutte de classe" cégétiste fait entièrement partie du spectacle médiatique pour tenter de valoriser politiquement les pseudos "concessions" prétendument "arrachées" par la tout aussi pseudo "résistance" de la CFDT...

Au final tout ce petit monde se retrouvera pour "négocier" le bout de gras du financement sans toucher réellement à un seul cheveu des revenus du Capital.

Et les prolos seront encore d’autant plus les dindons de la farce que toute la classe politique et syndicale aura encore trouvé le moyen de sauver la face et de réaffirmer son rôle dans le spectacle qu’organise en permanence le Capital pour survivre à sa propre crise.

Toute cette affaire est encore un cas typique et remarquable où les critères d’analyse marxistes-léninistes et situationnistes se recoupent quasi parfaitement !

Les critères « syndicalistes révolutionnaires » et anarcho-syndicalistes restent ceux de l’illusion d’une pseudo « lutte de classe » qui ferait l’économie d’une réelle stratégie politique, d’une réelle organisation politique révolutionnaire.

Dans le contexte de la pseudo « lutte de lignes » entre CFDT et CGT, cette voie « syndicale » a déjà atteint ses limites et participe désormais à la consolidation du rempart du système, en lui servant de nouvelle caution « de gauche » !

LEPOTIER

PS IMPORTANT >>>

En fonction des éléments d’information actuellement disponibles dans les médias, quel que soit le compromis « négocié », in fine, s’il reste dans les limites imparties par le Capital , il ne fera donc que compenser un problème insoluble par un autre…

Rallonger la durée du travail, que ce soit par l’âge de départ ou le nombre d’années pour une retraite « complète », cela ne change rien >>> dans un cas comme dans l’autre, avec la société et les carrières actuelles, très peu de travailleurs arriveront à compléter avant un âge canonique.

>>>Il faut donc fixer à la fois un âge légal assez bas à partir duquel liquider obligatoirement sa retraite, et donc fixer en même temps un système de « retraites planchers » pour les carrières incomplètes, et suffisantes pour une vie décente.

>>>Cela exige de taper dans les revenus du Capital, sous la forme de cotisations patronales plus élevées pour les grosses boites qui font des super-bénéfices.

Il faut donc sortir « par le haut » de la fourchette imposée >>>

« …d’un niveau de 13,8 % du PIB en 2022, les dépenses de retraite pourraient s’accroître légèrement jusqu’en 2040 (14,1 %), mais dans le seul scénario de croissance basse, tandis qu’elles atteindraient entre 11,8 % du PIB dans l’hypothèse de croissance la plus forte (une croissance de 1,8 % l’an), soit une réduction de 2 points de PIB, (de l’ordre de la progression enregistrée entre 2002 et 2017) et 13,8 % du PIB dans le scenario de croissance le moins dynamique (une croissance annuelle de 1 %).
Dans les scénarios intermédiaires (1,3 % et 1,5 % de croissance) les dépenses publiques de retraite dans le PIB passeraient respectivement à 13 % du PIB et 12,5 % du PIB (soit un recul de 0,8 point de PIB et de 1,3 point de PIB). »

https://www.senat.fr/rap/l19-140-324/l19-140-32413.html

Ce n’est pas du tout la stratégie actuelle des syndicats, qui restent donc tous dans la Kollaboration de classe, au delà de leur pseudos « divergences de lignes », en réalité un pur spectacle pour endormir le prolétariat, y compris par le leurre d’un "retrait total" qui ne règle donc en rien la question de fond d’une retraite décente à un âge qui permette encore de profiter un peu de la vie, tant qu’à faire !

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Messages

  • berger, macron deux larrons qui marchent ensemble, le traitre aux travailleurs et le traitre à la France, main dans la main . Et la fille de maman avocate de la jaunatre cfdt (pas confonde ce jaune pisse avec le jaune des "vrais français"))

    Berger salue la décision du gouvernement de revenir sur l’#AgePivot
    Tiens, Tiphaine Auzière, la fille de Brigitte #Macron est avocate de la CFDT
    On rétablit l’esclavage et on négocie le poids des chaînes en famille
    #greve11janvier #GiletsJaunes #Retraites

    https://twitter.com/AiphanMarcel/status/1216104136577552384

    • La direction de la CFDT rejoint le bloc bourgeois !

      Ce qui devait arriver arriva ! Sans surprise !

      La CFDT, à Paris ou en province, n’était guère restée dans un syndicalisme d’opposition à Macron et ce pour le simple fait qu’elle était favorable à une retraite universelle à points, mais un dispositif différent de celui de Macron-Philippe. Le problème c’est que ce n’est pas la CFDT qui va imposer sa version, soit disant « bonne » . Elle ne pourra qu’avaliser la version de Macron-Philippe moyennant ce qu’elle nomme à chaque fois une « conquête » et qui correspond en fait à ce que le gouvernement veut bien céder à la rue, aux grévistes et aux autres syndicats qui eux ne cèdent pas si aisément ou jamais.

      La CFDT - sa base comme sa direction - doit persuader le monde du travail salarié, hommes et femmes, de toute origine, nationaux ou résidents, qu’elle agit pour la défense des intérêts matériels et moraux de ce monde, soit plus de 80% du pays. Ils et elles font globalement ce qu’ils peuvent en ce sens, mais dans le cadre d’une orientation générale qui place la négociation au coeur du dispositif. On peut écrire des pages et des pages d’orientation, c’est la négociation qui est la marque, la pierre de touche.

      Mais , la CFDT n’est pas le seul syndicat à négocier . C’est évident. Pour autant la négociation n’est pas l’entièreté du paysage syndical. Les autres syndicats de FO à la CGT en passant par Solidaires ou FSU s’emploient eux aussi, effectivement, à négocier. Mais la négociation n’est pas pour eux l’essentiel de l’orientation et de la pratique syndical. Ils mobilisent pour refuser les projets du MEDEF et du gouvernement, main droite de l’Etat.

      Pour le reste il faut distinguer la direction et la base mais aussi les différents secteurs.

      La CFDT - sa direction surtout - montre depuis longtemps, bien qu’elle ait pu avoir jadis, il y a longtemps maintenant, « un passé porteur d’avenir » (Pierre Cours-Salies) un profil de « syndicaliste du stylo », profil qui se dédouble d’une part de « syndicat prêt à signer  » et d’autre part de « syndicat refusant les grèves et les manifestations » .

      Pour sa base, les choses sont plus compliquées et fonction des exigences des travailleurs et travailleuses ainsi que des rapports de force du moment tant du côté direction d’entreprise que du côté des autres syndicats. Elles pratiquent, soit un syndicalisme de lutte différent de la direction, soit un « syndicalisme du stylo » bien dans la ligne confédérale, soit un va-et-vient entre ces deux positions.

      La CFDT va donner des alibis aux "chiens de garde" du système capitaliste qui vont aboyer désormais contre les autres syndicats qui vont continuer la lutte. Car il est évident qu’il faut continuer. L’abandon de l’âge pivot est une fake news.

      Le 14 janvier en grève avec manifestation.

      christian delarue