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Et si l’incurie de nos dirigeants était la principale cause de chômage en France ?

par Gerard989

Publie le mercredi 22 janvier 2020 par Gerard989 - Open-Publishing
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Le groupe Auchan, qui appartient à la puissante famille Mulliez, a annoncé la semaine dernière la suppression de 517 emplois. Si le groupe annonce vouloir en créer 135 nouveaux dans les prochains mois, se sont bel et bien 677 salariés du siège de l’entreprise qui sont concernés par ce plan de départ. Le premier de l’histoire du groupe nordiste. Un nouveau scénario de casse sociale de grande ampleur pour un groupe qui aura, comme Carrefour avant lui, profité à plein du fameux CICE afin de procéder à une purge sociale.

Alors que la fortune de la famille Mulliez, estimée à 32 milliards en 2019, ne s’est jamais aussi bien portée, et que les salaires des tycoons du secteur du retail s’envolent littéralement, à l’image des 14 millions de rémunération annuelle perçue par Alexandre Bompard, le puissant patron de Carrefour, la casse sociale dans les grandes entreprises du secteur de la grande distribution semble suivre un chemin proportionnel inverse.

Si les lois qui régissent l’économie sont aussi impénétrables que les voies du Seigneur, elles ont le mérite d’avoir a minima quelques constantes comme le montre par exemple l’épisode du CICE : plus une entreprise perçoit de l’argent public, plus elle licencie. Logique. Comme si l’État, et tout particulièrement ses serviteurs issus de la haute administration, était en quelque sorte devenu un allié objectif de ces dirigeants, grands patrons et hommes d’affaires déracinés qui jouent avec l’avenir des salariés comme on joue au Monopoly. Comme si l’État subventionnait, directement ou indirectement, de la caisse sociale à grande échelle.

L’État subventionne la casse sociale

Comme le rappelait la semaine dernière le député de La France Insoumise (LFI) Adrien Quatennens, dont la circonscription est directement concernée par la purge sociale, Auchan a bénéficié de 500 millions d’euros d’argent public du CICE. Et encore on est loin des 2 milliards de CICE que le groupe Carrefour, dirigé par Alexandre Bompard, a touché en l’espace de 5 ans.

Si Auchan aujourd’hui, et Carrefour hier, ont siphonné avidement le CICE, cela n’a en aucun cas enrayé leur politique technocratique d’ajustements des coûts et de casse sociale généralisée. Ces groupes, dont l’incurie, l’incompétence et les choix stratégiques désastreux des dirigeants, ont conduit au bord du précipice, ne vivent aujourd’hui que grâce à de l’argent public.

Comme le disait très justement la CGT, le groupe Carrefour est « subventionné sans contrepartie ». Si peu de contrepartie qu’en 2018 le groupe a annoncé la suppression de 2 400 postes. Si peu de contrepartie qu’entre-temps le groupe Carrefour a fermé 243 magasins Dia, et ces fermetures plus de 2 000 emplois rayés en un revers de main. Si peu de contrepartie qu’à aucun moment l’État n’a demandé des comptes à Alexandre Bompard. De même qu’il n’en demandera sûrement pas aux Mulliez. Telles sont les lois qui régissent le monde économique et que les salariés découvrent chaque jour à leurs dépens et à leur grand étonnement.

Alors certes, les grands patrons expliquent les ajustements sociaux par la crise, une excuse qui marchait bien encore il y a quelques années, par la concurrence des GAFAM ou encore par la concurrence des marchés émergents. Certes, certes.

Mais si au final, il s’agissait avant tout, et surtout, d’une incurie généralisée érigée en système de gouvernance, pour reprendre un vocable cher à ces hauts dirigeants. Et si, de Carrefour à Auchan, et de Bompard à Mulliez, il s’agissait dans les faits d’autant de pertes d’emplois que d’erreurs stratégiques commises, de choix douteux et d’incompétence ?

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