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Des propos ignobles tenus par des fonctionnaires de police.

par Christian DELARUE (CN du MRAP)

Publie le lundi 27 avril 2020 par Christian DELARUE (CN du MRAP) - Open-Publishing
3 commentaires

Des propos ignobles tenus par des fonctionnaires de police.

27 avril 2020 - Communiqué du MRAP

Le MRAP a découvert avec indignation la vidéo qui montre des fonctionnaires de police intervenant en tenant des propos racistes d’un autre temps, traitant l’homme qu’ils viennent d’interpeller de « bicot » et suggérant d’attacher un boulet aux pieds à cet « arabe » qui ne sait sûrement pas nager ! Il semble aussi que cet homme ait reçu des coups lors de son sauvetage.

Le MRAP demande au Ministre de l’Intérieur, Monsieur Castaner, de prendre immédiatement les sanctions les plus sévères à l’encontre de ces fonctionnaires qui déshonorent la profession en proférant de tels propos.
Ceux-ci rappellent la période honteuse de la guerre d’Algérie, où sous les ordres du préfet Maurice Papon, la police parisienne assassinait des Algériens, alors affublés de qualificatifs racistes tels que « bicots « ou « melons ». En laissant tenir de tels propos sans les sanctionner, le Ministre de l’Intérieur laisserait croire que cette triste période perdure dans certains esprits.

Cet événement survient à l’approche du 1° mai, qui est l’occasion, chaque année depuis 25 ans, de rendre hommage à Brahim BOUARRAM, noyé dans la Seine par des militants d’extrême droite en marge d’une manifestation du Front National.

Le MRAP demande au Premier Ministre de prendre position rapidement sur cet événement. Pour sa part, il saisit sa commission juridique et étudie le possibilité de porter plainte.

Paris, le 27 avril 2020

VIDEO sur
https://www.mrap.fr/des-propos-ignobles-tenus-par-des-fonctionnaires-de-police?debut_articles_rubriqueb= uSe 602

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Messages

  • Au-delà d’une sanction, se pose la question plus générale de la formation des policiers.

    Il semble y avoir des manques en matière de racisme, de sexisme, d’homophobie, de xénophobie. Non pas en formation de base mais en formation répétée : Il faut sans doute revenir plus souvent sur ces insultes et discriminations et pas qu’au plan des articles du code pénal car la fonction répressive répétée dans les quartiers populaires ou ailleurs semble inciter au fil du temps au mépris étendu des personnes que l’on poursuit et appréhende. Il y aurait des effets induits du "chasser et punir" très souvent. Se dé-prendre de la violence professionnelle répétée par un travail sur soi n’est pas évident ! Il faudrait en quelque sorte accorder "miséricorde" à ces personnes poursuivies afin de se libérer des haines essentielles. La sanction, c’est le juge qui l’ordonne, pas le policier (sauf amende).

    A ce propos, 135 euros d’amende c’est 25% du RSA. Poids très excessif contre les délinquants pauvres et modestes, sans problème pour 3 X le smic. Les amendes fixes, hors toute appréciation des ressources, fut-elle grossière, sont injustes !

    • Etat et quartiers populaires : chômage, racisme, mal logement .

      Il y a 15 ans en 2005, les quartiers populaires ou les « banlieues » étaient secouées par des soulèvements de jeunes.

      Est-ce que les problèmes évoqués à l’époque furent résolus ?

      En conclusion à l’époque (1) étaient pointées, outre le problème du racisme récurrent, y compris dans la police (gros problème), l’existence du chômage, de la précarité, des bas revenus et du mal logement. Les choses ne se sont pas ou peu améliorées. Il y a toujours du racisme anti-arabes, anti-noirs, anti-musulmans ! L’emploi y est toujours trop souvent précaire avec alternance de travaux mal payés (smic trop bas) et de chômage (parfois sans ressource financière).

      Quand à l’urbanisation elle produit des immeubles trop peu espacés ou l’on a pas de raison d’aller sur un balcon si ce n’est pour aller fumer. Les familles sont entassées. En période de confinement c’est difficile.

      Il devrait y avoir plus de services publics mieux équipés

      D’aucuns me répondent qu’ "on a injecté beaucoup d’argents". Cette injection a-t-elle résolu les problèmes. Améliorer les bas des tours c’est bien - on faisait déjà çà au moment du DSQ - mais cela ne répond pas aux fléaux structurels de ces quartiers.

      D’autres me disent : "il y a trop de jeunes qui cassent tout" ! Ils ajoutent "C’est pour cela qu’il faut une police" . Et contre moi : "Vous défendez le droit et vous critiquez la police ? Curieux !" . Je ne suis pas contre l’intervention de la police. Mais elle ne doit pas abuser de ses pouvoirs. Elle doit éviter racisme et sexisme. Absolument ! Eviter des comportements sadiques aussi. Mais je n’ai rien à dire sur le fait qu’elle fasse son travail ! Autre chose : l’intervention de l’Etat ne saurait se résumer à de la présence policière . Il faut un Etat social avec des services publics divers en capacité de bien répondre aux besoins des populations les plus marginalisées. Il faut alors écouter ces besoins pour les satisfaire. Il y a une démarche de respect et de démocratie à entreprendre. "Ah j’espère que vous parlez plusieurs langues pour votre démarche !" Et la laïcité, elle fait partie de l’Etat social ?" Les islamistes n’en veulent pas !

      Que les fonctionnaires parlent ou non l’arabe n’est pas le problème central. Pas plus que la présence d’islamistes . Je m’oppose comme beaucoup d’autres à tous les intégrismes religieux mais on ne saurait assimiler une petite minorité d’islamistes à tout un ensemble de membres d’une religion . Refusons le racisme de l’amalgame facile. A écouter certains, faudrait rétablir la peine de mort pour eux sans qu’on sache si les faits commis sont réels et graves, et passibles de la justice, si il y a ou non sur-pénalisation ! On a parfois du mal à se comprendre aussi sur le fait que l’on peut ne pas approuver les pratiques idéologico-religieuses de certaines croyantes mais qu’elles ont parfaitement le droit de vivre, de travailler, de se loger, de se déplacer sans harcèlement. Elles doivent juste respecter les lois françaises, notamment celle du 15 mars 2004 contre les signes ostensibles religieux à l’école publique. Autrement, elles doivent être correctement payées, pas sous-payées. Il y a une dévalorisation générale du travail effectué dans la mesure ou il est demandé beaucoup de travail pour percevoir juste le SMIC.

      Le problème crucial qui frappe aujourd’hui les QP c’est la faiblesse d’implantation des différents secteurs de l’Etat : Oui Etat démocratique et Etat de droit (ni voyoucratie d’en-bas ni voyoucratie d’en-haut), Oui Etat social et Etat laïque ! Ce sont les 4 pièces maîtresses de la promotion des QP. Sans cela pas de construction d’une cohésion sociale et d’un vivre ensemble ! Faut stopper la tendance destructrice à la tiers-mondisation des QP.

      Christian DELARUE

      1) ANGERS « La force des quartiers populaires : de l’indifférence à l’engagement » C Delarue -

      http://amitie-entre-les-peuples.org/ANGERS-La-force-des-quartiers

    • Etat et quartiers populaires : chômage, racisme, mal logement .

      Il y a 15 ans en 2005, les quartiers populaires ou les « banlieues » étaient secouées par des soulèvements de jeunes.

      Est-ce que les problèmes évoqués à l’époque furent résolus ?

      En conclusion à l’époque (1) étaient pointées, outre le problème du racisme récurrent, y compris dans la police (gros problème), l’existence du chômage, de la précarité, des bas revenus et du mal logement. Les choses ne se sont pas ou peu améliorées. Il y a toujours du racisme anti-arabes, anti-noirs, anti-musulmans ! L’emploi y est toujours trop souvent précaire avec alternance de travaux mal payés (smic trop bas) et de chômage (parfois sans ressource financière).

      Quand à l’urbanisation elle produit des immeubles trop peu espacés ou l’on a pas de raison d’aller sur un balcon si ce n’est pour aller fumer. Les familles sont entassées. En période de confinement c’est difficile.

      Il devrait y avoir plus de services publics mieux équipés

      D’aucuns me répondent qu’ "on a injecté beaucoup d’argents". Cette injection a-t-elle résolu les problèmes. Améliorer les bas des tours c’est bien - on faisait déjà çà au moment du DSQ - mais cela ne répond pas aux fléaux structurels de ces quartiers.

      D’autres me disent : "il y a trop de jeunes qui cassent tout" ! Ils ajoutent "C’est pour cela qu’il faut une police" . Et contre moi : "Vous défendez le droit et vous critiquez la police ? Curieux !" . Je ne suis pas contre l’intervention de la police. Mais elle ne doit pas abuser de ses pouvoirs. Elle doit éviter racisme et sexisme. Absolument ! Eviter des comportements sadiques aussi. Mais je n’ai rien à dire sur le fait qu’elle fasse son travail ! Autre chose : l’intervention de l’Etat ne saurait se résumer à de la présence policière . Il faut un Etat social avec des services publics divers en capacité de bien répondre aux besoins des populations les plus marginalisées. Il faut alors écouter ces besoins pour les satisfaire. Il y a une démarche de respect et de démocratie à entreprendre. "Ah j’espère que vous parlez plusieurs langues pour votre démarche !" Et la laïcité, elle fait partie de l’Etat social ?" Les islamistes n’en veulent pas !

      Que les fonctionnaires parlent ou non l’arabe n’est pas le problème central. Pas plus que la présence d’islamistes . Je m’oppose comme beaucoup d’autres à tous les intégrismes religieux mais on ne saurait assimiler une petite minorité d’islamistes à tout un ensemble de membres d’une religion . Refusons le racisme de l’amalgame facile. A écouter certains, faudrait rétablir la peine de mort pour eux sans qu’on sache si les faits commis sont réels et graves, et passibles de la justice, si il y a ou non sur-pénalisation ! On a parfois du mal à se comprendre aussi sur le fait que l’on peut ne pas approuver les pratiques idéologico-religieuses de certaines croyantes mais qu’elles ont parfaitement le droit de vivre, de travailler, de se loger, de se déplacer sans harcèlement. Elles doivent juste respecter les lois françaises, notamment celle du 15 mars 2004 contre les signes ostensibles religieux à l’école publique. Autrement, elles doivent être correctement payées, pas sous-payées. Il y a une dévalorisation générale du travail effectué dans la mesure ou il est demandé beaucoup de travail pour percevoir juste le SMIC.

      Le problème crucial qui frappe aujourd’hui les QP c’est la faiblesse d’implantation des différents secteurs de l’Etat : Oui Etat démocratique et Etat de droit (ni voyoucratie d’en-bas ni voyoucratie d’en-haut), Oui Etat social et Etat laïque ! Ce sont les 4 pièces maîtresses de la promotion des QP. Sans cela pas de construction d’une cohésion sociale et d’un vivre ensemble ! Faut stopper la tendance destructrice à la tiers-mondisation des QP.

      Christian DELARUE

      1) ANGERS post 2005 : « La force des quartiers populaires : de l’indifférence à l’engagement » Christian Delarue (sn mrap) sur bellaciao et sur :

      http://amitie-entre-les-peuples.org/ANGERS-La-force-des-quartiers