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La machine n’a plus besoin de nous.

par L’iena rabbioso

Publie le mercredi 29 avril 2020 par L’iena rabbioso - Open-Publishing
1 commentaire

Les temps modernes (Chaplin)

Le virus ira un jour rejoindre le cimetière de Darwin.

Et un jour, bien sûr, le modèle Amazon se répandra sur le monde.

Pourquoi faire comme les pauvres, alors qu’avec un simple click, vous pouvez (ou vous pourrez) commander n’importe quoi.

Le futur n’est jamais exactement comme le prévoient les prédicateurs.

Mais simplement, il y a des tendances lourdes.

Quand le moteur à explosion a permis de remplacer les bœufs, ou l’électricité alimentant des machines a permis de remplacer les ouvrières du textile en Angleterre, avant bien sûr que le salariat esclave d’Asie soit plus rentable, mais c’est un épi-phénomène.

Le projet débile de livraison par drone va se heurter à quelques principes de réalité, comme par exemple que faire si le drone percute un être humain.

Alors bien sûr vous pouvez lire dans les pubs de supermarché que les produits locaux et nos braves agriculteurs (qui sont pris en photo en train de caresser une vache) , mais cela n’a pas retiré des rayons les produits surgelés ni les sandwichs Sodebo.

Amazon n’a plus qu’un problème, comme les capitalistes du 19eme siècle : Le salaire à verser aux employés.

Dès que la robotisation totale sera plus rentable que les salaires minables des employés d’Amazon, alors ces employés seront comme les bœufs du 20eme siècle : un anachronisme.

Les libéraux, avec leurs grands yeux terrifiants, nous prédisent une crise économique pire que celle de 1929.

Le crack boursier de 1929 avait comme cause, comme aujourd’hui, que les riches pensaient réellement que le prix des actions allaient toujours augmenter, comme les pains de Jésus.

Mais la comparaison s’arrête là : A notre époque, les riches sont tellement riches, qu’ils ont investi dans tellement de secteurs sûrs (comme l’alimentation ou la santé, alors que la faillite des mines d’or du Canada du Nord début 20eme était due à la mégalomanie d’aventuriers qui croyaient que la terre de ce nouveau royaume du nord était une grosse pépite d’or), qu’ils sont à l’abri d’une catastrophe sociale.

Finie l’époque des riches familles.

On est dans le temps des hommes-machine, qui non seulement se contrefoutent d’un éventuel désastre économique à l’échelle du monde, mais qui en plus sont en train de calculer les bénéfices qu’ils pourraient en tirer.

Alors bien sûr il y a les bonnes volontés.
Je me garderais bien de les moquer.

Mais les hangars Amazon, fermés si courageusement par un gouvernement qui a toujours montrer son admiration pour les réussites miraculeuses, pourquoi ont-ils reçus la signature d’un fonctionnaire qui va maintenant se plaindre de la disparition des petits commerces ?

La robotisation générale va sans doute redonner encore du cash aux hommes-machines, mais ne soyons pas trop pessimistes et n’oublions pas que la différence entre nous et un robot, c’est la volonté.

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Messages

  • "...vous pouvez (ou vous pourrez) commander n’importe quoi..."
    Oui mais e "n’importe quoi", à un moment donné, il faudra des hommes pour le fabriquer, même en partie. car dans la chaîne de production capitaliste, le capital le plus important c’est l’humain. D’ailleurs, on le voit bien avec la crise actuelle.
    Le problème c’est la conscience de cela, la conscience de classe, l’organisation de cette classe porteuse d’un projet social différent. Et ça, Amazon et ses copains le savent et font tout pour qu’on n’y pense pas.
    C’est pour ça que ceux qui parlent "du monde d’après" sont hors sol. De quel monde parle-t-il ? D’où parle-t-il ? Ils en sont qu’à une réflexion intellectuelle qui restera lettre morte (sauf à la marge car quand même, même le capitalisme a été un peu secoué). Car déjà, les patrons-voraces-opportunistes réclament des serrages de vis et des rallonges sonnantes et trébuchantes en nous menaçant du pire. Le monde d’après est à construire sur les ruines du capitalisme que nous détruirons. Et comme il ne le fera pas tout seul (malgré ce que de pseudos marxistes et vrais antimarxistes croient), nous devrons l’y aider.
    Mais aujourd’hui, les prolétaires, les révolutionnaires, les communistes n’ont pas la force et l’organisation nécessaire. C’est pour ça que le "monde d’après", a de forte chance de ressembler au monde d’avant et peut-être même en pire. Il n’est pas dit qu’à la moindre incartade sociale, le gouvernement ne nous ressorte pas une urgence sanitaire, ou économique, ou terroriste, même avérées pour nous faire taire, nous confiner.