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Pour comprendre le nouveau pouvoir des Banques Centrales

par Lepotier

Publie le lundi 25 mai 2020 par Lepotier - Open-Publishing
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Pour comprendre le nouveau pouvoir des Banques Centrales...

__1_Le marxisme, c’est d’abord et avant tout, le matérialisme dialectique, c’est à dire le contraire d’un truc figé !

__2_Il n’y a évidemment pas de « bon » et de « mauvais » capital, mais une dynamique globale nécessairement pourvue de contradictions et d’aspects divers et mouvants.

__3_Ce qui importe, ce sont les formes par lesquelles se manifeste la loi de la valeur, en fonction de l’évolution des forces productives.

__4_Sans cette dialectique de l’évolution des forces productives et des formes de manifestation de la loi de la valeur, on en serait encore au Moyen-Âge ! (…Certains obscurantistes souhaitent y revenir... !)

__5_C’est la progression de plus en plus forte de l’automatisation et de la robotisation qui fait aujourd’hui évoluer les formes que prend la loi de la valeur.

__6_Marx avait déjà expliqué ça dans les Grundrisse, dès 1857 !

__7_Ce qui change donc aujourd’hui, c’est la relation entre crédit, plus-value, et circulation monétaire.

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… « Même un journaliste économique de « La Croix » est donc capable de comprendre cela, contrairement à nos prétendus « analystes de gauche » !

« La Croix et la Bannière, ou le Coup d’État des Banques Centrales pour les archi-nuls !!! »

https://frontdeslaics.wordpress.com/2020/05/25/la-croix-et-la-banniere-ou-le-coup-detat-des-banques-centrales-pour-les-archi-nuls/

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Une des différences majeures entre l’époque actuelle et les précédentes, et que nos « marxistes » d’opérette veulent absolument continuer d’ignorer, pour ne pas avoir à en tirer les conséquences qui s’imposent : c’est que la dette accumulée ne peut plus être remboursée…

Dans une économie capitaliste « normale » le crédit est une avance sur la valeur à créer par le développement économique.

Si elle ne peut plus être remboursée, c’est donc qu’il y a clairement un déficit de valeur produite, actuellement, et de plus en plus, à l’échelle mondiale. Comprenons bien qu’il s’agit là d’abord et avant tout d’un déficit de valeur d’échange, la seule à permettre réellement l’élargissement du capital.

Car actuellement la création monétaire (« planche à billets ») ne sert plus seulement à renflouer les marchés financiers, mais aussi, plus directement, le secteur productif, et même, la consommation, par le chômage « partiel » mais massif, et dont le financement vient grossir la dette publique au lieu d’être « mutualisé » entre les partenaires économiques supposés « productifs ».

Le lien entre secteur productif et capital financier est effectivement distendu par la spéculation, mais il ne peut être complètement rompu.

L’investissement direct dans le productif, même s’il est réduit en proportion, provient néanmoins toujours essentiellement du capital financier, depuis le début du XXe siècle. Il sert toujours de base « matérielle » à la spéculation (« effet pop-corn » !).

L’obstacle à l’élargissement du capital que l’automatisation introduit, à partir d’un certain seuil, c’est que l’augmentation de la plus-value relative ne compense plus pour le recul massif du travail vivant par rapport au capital fixe. La part du capital fixe augmente tout en produisant globalement moins de valeur d’échange.

La crise de 2008 représente probablement le franchissement irréversible de ce seuil.

Le regonflement très rapide de la « bulle » malgré le « Quantitative Easing », qui était censé relancer l’économie « réelle » après le sauvetage des Banques et des Bourses, en est le symptôme caractéristique.

Tout simplement parce que l’extension de la robotisation au-delà de ce seuil aboutit à mettre nécessairement en circulation en tant que telle une part de valeur d’usage qui n’est donc plus transformées en valeur d’échange et augmente donc le déficit global entre valeur totale circulant formellement pour correspondre aux besoins et valeur d’échange réellement produite.

Pour que cette valeur d’usage continue néanmoins à circuler et produire du chiffre d’affaire en proportion, à défaut de plus-value, il est donc indispensable de réinjecter des liquidités dans le système, d’une manière ou d’une autre. Des liquidités qui ne peuvent, et pour cause, être réellement valorisées en tant que capital productif. C’est aussi un aspect concret de la transformation du capital fixe dévalorisé en capital fictif.

L’effet de seuil, observable en fait de façon caractéristique depuis 2008, sinon avant, c’est donc clairement qu’il n’y a déjà plus de retour possible à l’élargissement « classique » du capital total.

L’expérience des processus « non conventionnels » type « Quantitative Easing » montre néanmoins à la bourgeoisie la plus instruite que la stabilisation peut être obtenue par la dette, depuis 12 ans déjà, et donc poursuivie et renforcée par le spectacle « crise du Covid », qui, désormais, « normalise » ce qui était jusque là resté hypothétiquement « non conventionnel ».

Ce n’est déjà plus la « dictature des créanciers » du capital financier « classique » (les « créances » étant définitivement insolvables). C’est simplement, au contraire, le pouvoir de la dette, le pouvoir de faire circuler la valeur d’usage en la « créditant », même si sans retour de valeur possible, et pour cause. C’est la plus grande masse des « profits » qui devient elle même « fictive » et n’est réalisée qu’au bon vouloir des Banques Centrales, institutions désormais fondatrices du pouvoir de monopoliser la valeur d’usage, et non plus principalement de capitaliser sur l’accumulation de la valeur d’échange, même si ce processus « classique » semble persister encore formellement, et en partie, réellement, dans les zones économiquement « arriérées ».

Les analystes réellement sérieux qui bossent directement pour le système ont évidemment compris cela, contrairement à nos « marxistes » d’opérette, à la française ou non. Ils ont donc bien compris l’urgence de réinjecter de nouvelles liquidités tout en « crevant » la bulle de façon aussi bien « maîtrisée » que possible, et c’est bien ce qui a été fait à l’ « occasion », éventuellement « providentielle », si réellement « naturelle », de la « pandémie du Covid-19 ».

Une opportunité doublement « providentielle », vu que le seul moyen de contrôler financièrement un système productif automatisé qui ne produit plus (…ou de plus en plus) que des valeurs d’usage, c’est de s’en assurer le monopole absolu, afin de rendre les classes populaires entièrement dépendantes, et cela exige donc de leur imposer une soumission totale, quel qu’en soit le prétexte. Et cela ne peut fonctionner efficacement que par des peurs collectives constantes fondées sur un fond de psychoses habilement manipulées, dont la « gestion de la pandémie » est un modèle remarquable.

Dans ce domaine, la Chine, qui est probablement, de toutes les puissances financières importantes actuelles, la seule victime réellement involontaire, n’en a pas moins profité pour prendre, là aussi, quelques longueurs d’avance sur la « Big Brotherisation » de l’Occident, consciente d’être également déjà rentrée dans ce nouveau cycle économique.

Le monopole des valeurs d’usage ne peut être qu’être « capitalisé fictivement », et il ne peut donc l’être que sur la base de la soumission et de la peur collective permanente.

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SOURCE :

https://nousnesommesriensoyonstout.wordpress.com/2020/05/25/pour-comprendre-le-nouveau-pouvoir-des-banques-centrales/

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