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Osons la gauche : comment Alain Guillard et son association secouent l’establishment malouin

par Hélène

Publie le mardi 23 juin 2020 par Hélène - Open-Publishing

Le capitalisme sauvage semble encore aujourd’hui maître de la destinée des habitants de Saint-Malo. Mais la résistance s’organise autour de l’association Osons et de son leader charismatique, Alain Guillard. Vous allez voir, les combats ne manquent pas !

Bienvenu à Saint-Malo. Son port, ses écluses, ses fortifications, mais aussi ses usines nauséabondes et son personnel politique de notables claquemuré dans le siècle dernier. Voilà à quoi ressemble « la belle endormie », comme l’appelle le maire sortant Claude Renoult (divers droite), symbole de cet ancien monde arcbouté sur ses privilèges de caste. Saint-Malo a besoin de se réveiller et les Malouins de se mettre debout avec plus de justice environnementale et sociale.

Alain Guillard, l’homme de tous les combats

Dans le paysage de Saint-Malo, il existe heureusement des hommes et des femmes capables de bousculer les habitudes bourgeoises de l’establishment malouin. Car toute la clique politique locale semble bien se satisfaire du statu quo dans lequel tous les maires de la Ve République ont plongé la ville. Malheureusement pour elle, l’opposition politique et idéologique s’organise. Voici par exemple six ans que l’association Osons d’Alain Guillard porte un discours progressiste en phase avec notre époque. Et les combats ne manquent pas, aux niveaux environnemental, social et territorial.

Ancien directeur des services techniques de la ville, Alain Guillard sait de quoi il parle. Et comme il s’est affranchi des partis politiques, il clame haut et fort ce que bon nombre de contribuables n’ose pas dire. Ancien du Parti de gauche, il avait mené en 2014 une liste aux municipales réunissant le Parti communiste, le Nouveau Parti Anticapitaliste et le Front de gauche. Une expérience riche d’enseignements pour lui. Comme l’écrivait alors Ouest-France, cette campagne l’a amené à « une prise de conscience : celle que les partis ne répondent pas à la réalité et aux besoins des citoyens ». Il faut donc aller plus loin, taper plus fort et plus à gauche pour faire entendre le ras-le-bol et la contestation des citoyens ! D’où la naissance d’Osons qui se bat sur tous les fronts.

Pollution, la Timac en ligne de mire

Le 11 juin dernier, Alain Guillard et ses 12 soutiens citoyens étaient par exemple au tribunal de Saint-Malo pour l’audience en référé concernant leur plainte contre l’entreprise Timac, justement accusée de « troubles anormaux de voisinage », une formule juridique en guise d’euphémisme pour dire que ce sont des gros pollueurs ! Le jugement a été placé en délibéré, les militants ont rendez-vous au même tribunal le 2 juillet prochain pour savoir si la justice leur donnera raison face à l’entreprise pollueuse. Me Le Roy, l’avocate de l’association, est confiante, le dossier étant suffisamment épais malgré les accusations fallacieuses de la partie adverse. « Les plaignants ont osé mettre un scandale malouin sur la place judiciaire, explique l’avocate. Ces nuisances sont insupportables, des odeurs chimiques empêchent d’ouvrir les fenêtres, des poussières provoquent des irritations des yeux, du nez. » Me Van Cauwerlaert, l’avocat de la Timac, a même osé affirmer qu’il n’y avait « aucun risque sanitaire ». On croit rêver. A l’heure du combat contre le réchauffement climatique et des défis environnementaux, nous verrons le 2 juillet si la justice est aux ordres des puissances d’argent ou si elle est réellement indépendante !

« On n’est pas prêt de le lâcher ! », a tonné Alain Guillard à la sortie du tribunal le 11 juin. Guillard sait qu’il dérange. Il en a l’habitude. C’est un homme de conviction que rien n’arrête. Le cœur bien campé à gauche, il est de tous les combats citoyens. Au sein de son association, ces Communards des temps modernes sont nombreux comme lui à réclamer une vraie révolution des mœurs politiques et économiques à Saint-Malo. Clairement, la seule défense des apparatchiks du pouvoir malouin est d’essayer de discréditer la démarche citoyenne des défenseurs des droits et de l’environnement. « Ils disent que nous sommes manipulés, considérant quasiment comme un casier judiciaire le fait de se présenter aux élections pour ce qui me concerne », s’amuse Guillard qui s’était présenté pour la deuxième fois en mars dernier à l’élection municipale, à la tête d’une liste citoyenne soutenue par le Nouveau Parti Anticapitaliste, le Parti Communiste Français et la France Insoumise. Car Guillard le sait, il doit aussi se battre avec les armes de l’adversaire et l’affronter sur son terrain.

Petits arrangements entre amis

L’adversaire, lui, n’a aucune raison de se priver de faire ses petites affaires à l’abri des regards indiscrets. Les projets immobiliers douteux mis en place sous le mandat de Renoult ne se comptent plus. Mais à qui profitent les crimes ? Certainement pas aux habitants de Saint-Malo, que ce soit dans les quartiers défavorisés ou vers le port. Les habitants de l’ensemble HLM des Chênes ont par exemple vu l’un de leurs espaces verts servir de terrain de jeu pour urbanistes en mal de « densité urbaine ». Un nouveau non-sens dénoncé par Osons ! Et que dire du projet immobilier de la rue Appoline où la commune et un ancien élu se sont arrangés, sans penser ni au bien commun ni à la bonne gestion du domaine privé ! Quant au cœur de la ville, au port, les projets vont bon train et ne font que promettre de nouvelles nuisances pour les habitants, entre le projet d’aménagement du terminal des ferries et la présence de yachts de luxe, appartenant par exemple à la famille Pinault, qui symbolise « la vision de la mondialisation du luxe sur le dos des plus modestes », comme l’écrit avec justesse Alain Guillard. Les affaires ne font que s’accumuler, il est temps que tout soit déballé sur la place publique. Il en va systématiquement de la qualité de vie des Malouins !

Dernier combat en date pour Osons et ses membres associatifs : celui de la levée de l’interdiction du permis de construire aux Nielles, en bord de mer, que Guillard dénonçait déjà en 2019, puis en février pointant du doigt le rôle suspect du conseil municipal. Sur le site de l’association, Guillard met les pieds dans le plat comme il sait si bien le faire avec sa dernière publication : 2020 en France : Les millions permettent toujours de massacrer. Cette fois, le massacre touche à la fois le patrimoine et l’environnement, photos à l’appui, les pelleteuses ayant commencé leur triste ouvrage. « Ce n’est qu’un petit aperçu de ce qui va se passer aux Nielles si nous ne réussissons pas à bloquer ce projet, écrit Guillard. En attendant le fric, le fric, le fric a encore arraché un peu de la côte et renforce son emprise. Deux terrains avaient échappé à l’interdiction de construire dans ce secteur lors du vote du Plan local d’urbanisme (PLU) en 2006 ? Pour qui ? Pourquoi ? » Certainement pas pour le bien commun, mais pour une poignée d’initiés comme d’habitude ! Et si personne ne dit rien, la prochaine équipe municipale – très probablement menée par l’héritier Gilles Lurton – n’aura aucune raison de changer de logiciel.