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Entre droit de critique du voile et nécessaire respect des personnes

par Christian Delarue

Publie le samedi 19 septembre 2020 par Christian Delarue - Open-Publishing
2 commentaires

Entre droit de critique du voile et nécessaire respect des personnes

Une journaliste du Figaro Magazine, Judith Waintraub, sur tweeter se cache derrière une menace de mort (inadmissible ) pour faire oublier la charge inouïe de stigmatisations contre une personne qui n’avait rien demandé : juste "coupable" de porter un voile de l’islam intégriste, de l’islam réactionnaire, mais un voile parfaitement autorisé sauf dans certains lieux prévus par la loi.

On a plein droit de critique du voile (ou du foulard constamment porté dehors) tout comme de critiquer le port du string seins nus en piscine (mais là il y a sexyphobie d’Etat pour l’interdire, interdit fort peu dénoncé comme injuste par les maires qui autorisent le burkini) ou la critique du no-bra actuel (pas forcément progressiste cette critique du "vivre sans soutien-gorge" puisqu’ objet d’une nouvelle sexyphobie anti-tétons apparents ou anti-ballottement des seins - mais on peut vouloir porter un soutien-gorge et le dire) ou ...

On a aussi plein droit de critique de la religion islamique en général (du point de vue philosophique, scientifique, symbolique, et pratico-culturel) et notamment (surtout) de sa tendance intégriste (que je distingue de fondamentaliste) soit d’une interprétation sexiste et très réactionnaire qui peut faire la promotion de l’hypertextile (pas que le voile car il y a manches longues, la jupe longue) partout, voire l’imposer (cf les "campagne d’hidjabisation" au Maghreb et ailleurs) - ce qui ne se fait très peu chez ceux (USA) qui estiment que la France est raciste -

... mais on n’ pas le droit de haïr la personne qui le porte Mme Waintraub ! Et d’autres aussi (M Valls notamment) à lire l’info et les arguments d’un autre journaliste sur Regards, concernant le racisme et le sexisme de Judith Waintraub, un journal de gauche (Regards, pas Le Figaro) fort peu critique par ailleurs des intégrismes religieux qui sévissent de par le monde tant dans l’islam que dans d’autres religions pour l’Amérique latine. Une "internationale réactionnaire" titre Le Diplo !

Il semble que pour une position progressiste il faille tout à la fois critiquer les intégrismes religieux poussant quasiment tous à l’hypertextile (jupe longue, foulard, manches longues, etc) et défendre le libre habillement dont le droit à l’hypotextile comme à l’hypertextile, sauf là ou c’est interdit par la loi , notamment via la "laïcité à la française" qui ne se limite pas à la loi de 1905, celle du 15 mars 2004 (interdiction des signes religieux ostensibles à l’école) étant tout aussi importante, ainsi que les jurisprudences proches de cette loi pour le monde du travail (signe religieux en réception de clients).

Puisqu’on évoque l’école : Il existe une "sexyphobie professorale" (ou d’enseignants) qui vise à interdire (avec renvoi chez elles des jeunes adolescentes) tout signe de séduction féminine des jeunes filles scolarisées (chaussures à talons, mini-jupe, décolleté, ongles couleurs, etc : grosso modo toujours les mêmes signes depuis des décennies) alors qu’il convient plutôt de faire l’éducation des garçons à ce stade. Si il n’est pas fait là, à cette époque de la vie, quand va-t-il être fait ? Dans les prisons ?

Il faudrait aussi refuser la sexyphobie d’Etat (ou de gouvernement) qui interdit le string seins nus en piscine (il y a des autorisations purement discrétionnaires sur serviette de bain) tout comme la sexyphobie de la société civile qui stigmatise les femmes peu vêtues comme excuse voire source des violences subies.

Il ne s’agit certainement pas de dire que l’attirance sexuelle du corps n’existe pas ou ne devrait pas exister (car elle existe sous des formes diverses tout comme son inverse d’ailleurs : sa répugnance) mais que dans une société qui se veut civilisée elle ne doit pas donner lieu à remarques sexistes ou à des mains aux fesses ou aux seins ou autres tripotages. Il ne s’agit pas de la supprimer par des interdits collectifs ou des dénis contre l’attirance sexuelle ou corporelle mais d’éduquer à la retenue dans l’expression ou le contact. Ce que j’ai pu appeler jadis le "double regard".

Christian Delarue

ÉDITO. Faire cela un 11 septembre, il fallait oser - regards.fr

http://www.regards.fr/politique/article/edito-faire-cela-un-11-septembre-il-fallait-oser?

Messages

  • Depuis qq années on vit une guerre douce d’usure envers nos institutions par une religion en expansion dans le monde et qui remet en cause notre République qui se veut égalitaire en droits pour tous.
    Déjà il n’est pas normal qu’une représentante d’un groupe multi vienne discuter avec son attirail religieux alors qu’elle parle au nom des membres diverses de ce groupe. La guerre, puisque s’en est une par l’intermédiaire des femmes puisque le courage de leurs mâles est transparent, cette guerre commence dès le collège ou les garçons demandent aux filles s’ils veulent être ami. Cela me rappelle une collègue de travaille qui vivait jeune dans une cité et à qui un garçon issu de l’immigration lui avait demandé s’il voulait être sa copine. Réponse," bah bien sur". et à partir de ce moment il lui interdisait de parler à d’autres garçons. Heureusement elle avait force caractère pour l’envoyer promener. Tout cela montre l’avancé contre notre civilisation qui nous a amenée à la République et qui sournoisement est remise en cause. On a tous des histoires de ce genre qu’on banalise mais qui s’accumule et s’impose. La loi doit garder une certaine souplesse pour ne pas être dictature et l’Islam (bon et mauvais) sait l’exploiter et en tirer profit. Nous avons mis 1900 ans pour dégager une religion, ce n’est pas, sous prétexte de liberté, pour la remplacer par une autre qui vit en ce moment son moyen âge. N’oublions pas que la bible, le coran et la thora sont des livres sexistes, racistes, fascistes utilisé dans ce sens par les intégristes pour garder leurs fidèles et leurs revenus. Leurs prétextes est la morale. Mais la morale républicaine, par ses lois, est plus efficace que les lois spirituelles qui punissent quand on sera mort. La religion, c’est le mal-être, l’abandon de soi, l’excuse, le prétexte, le faux pardon, et bien d’autres défauts qui nous évite de se mettre en cause. Amen