Accueil > La théorie monétaire moderne expliquée simplement

La théorie monétaire moderne expliquée simplement

par Luc JACOB

Publie le vendredi 16 octobre 2020 par Luc JACOB - Open-Publishing
2 commentaires

Crise économique, crise sanitaire, crise sociale, une solution existe au delà de la monnaie hélicoptère pour changer de paradigme économique.
Les politiques d’austérités qui ont perduré pendant 45 ans étaient basées sur des « lois économiques » fausses !
Suite à l’allocution présidentielle du 13 avril, découvrez la théorie monétaire moderne pour quitter ce système mortifère qui n’enrichit que la finance et mène l’humanité dans le mur ! Pour un monde plus juste, plus sain, plus pacifiste qui répondra aux attentes de toutes les revendications des crises récentes dans le social, la santé, les secours, l’éducation...etc.

Depuis 2015, la crème des économistes, s’aperçoit que l’économie mondiale ne se comporte plus comme le prévoit la théorie et ne comprend pas .
Qui ? L’ancienne Présidente de la Banque Fédérale des Etats-unis, Alain Minc, Kaushik Basu de la banque mondiale, de nombreux prix Nobel d’économie Mario Draghi et même l’ex-patronne du FMI ,Christine Lagarde qui a pris sa succession à la BCE commencent à douter.
Et pour notre malheur, les économistes anti système retiennent encore les mêmes lois économiques et les alternatives qu’ils proposent sont donc également à côté de la plaque. Thomas Piketty, André Orléan, la majorité des économistes atterrés pour ne pas les citer…
Les économistes ayant retrouvé les vraies lois économiques sont un peu isolés mais gagne du terrain aux Etats Unis chez les démocrates Alexandria Ocasio Cortez, Randall WRAY, Bernie Sanders , Elisabeth Warren avec Pavlina Tcherneva et Warren Mosler qui ont formulés the « Modern Monetary Theory »
Le principe de la Théorie Monétaire Moderne
Vous trouvez 100 euros sur le trottoir, comment les utilisez-vous ?
Vous aller effectuer des dépenses chez des commerçants qui vont payer leurs fournisseurs, leurs frais fixes comme le loyer, l’électricité, mais aussi payer leurs salariés et ces derniers vont à leur tour dépenser cet argent qui passe de mains en mains sans arrêt mais ne disparaît jamais. Les 100 € sont toujours en circulation.

Ce que je viens de décrire c’est le circuit de la monnaie dans les territoires où il n’y a pas de taxes et impôts.
Regardons ce qui se passe en réalité en France du fait de la fiscalité.
Le ou les commerçants à qui vous avez versés les 100 euros vont à leur tour les dépenser mais avant ils vont devoir verser la TVA au fisc. Et si le montant de la TVA est de 10€ ils ne disposeront plus que de 90€. Lorsqu’ils vont payer des fournisseurs, ceux ci vont aussi devoir verser la TVA au fisc avant de pouvoir utiliser ce qu’il leur reste. Si certains ont versé des salaires , les salariés paieront un impôt sur le revenu. A chaque fois que l’argent change de mains, le fisc prélève soit une taxe soit un impôt. La somme qui circule de mains en mains diminue donc à chaque opération d’achat ou de versement de salaire jusqu’au dernier euro.
Conclusion :
Lorsque l’Etat effectue une dépense publique (prestation sociale, fournisseur ou fonctionnaire) de 100€ ou de 1000€ ou d’1 milliard d’euros le résultat est toujours le même il récupère toujours tout en recettes par les taxes et impôts ce qu’il dépense ! Cela prouve simplement que le déficit budgétaire n’existe pas ! Et s’il réduit ses dépenses il réduit ses recettes futures donc appauvrit le pays sans réussir à équilibre le budget .
Un déficit de trésorerie oblige aujourd’hui l’état à emprunter de la monnaie alors qu’il lui suffirait de l’émettre. Il doit alors rembourser des intérêts et ce sont ces intérêts qui s’accumulant années après année qui alimentent la dette. L’autre élément qui alimente la dette dans une moindre mesure est le solde de la balance commercial lorsqu’il est négatif.
C’est dans ce contexte économique que les gouvernements demandent toujours plus d’économie alors qu’il faudrait augmenter les dépenses publiques pour relancer l’économie réelle !
Et l’hyper-inflation ?
Il n’y a pas d’inflation si on applique une gestion contrôlée de l’offre et de la demande en toute connaissance de la TMM. L’inflation naît de la surenchère de la demande lorsqu’elle a trop de pouvoir d’achat ou de l’offre qui ne produit pas suffisamment face à la demande. En alimentant ces deux entités, il ne s’agit pas d’encourager le consumérisme au risque d’épuiser les ressources et détruire l’environnement dans la même logique que le néolibéralisme mais de réussir une transition écologique et sociale et ainsi apaiser toutes ces tensions qui alimentent l’actualité. Cet outil n’a pas l’objectif de relancer la croissance .
Reprendre la main sur la création monétaire permet d’avoir un pouvoir de décision politique accru pour lutter contre les inégalités sociales, l’injustice, la misère, le chômage, etc…

Les avantages de la TMM

Inutile d’être tous milliardaires mais il est possible d’offrir à chacun une part de ce que dispose la société sans mener un combat pour aller jusqu’à la fin du mois. Et ainsi nous pourrions :

1) retrouver la souveraineté citoyenne dans les décisions politiques
2) construire la transition écologique et sociale pour tous, que personne ne se sente banni des avantages d’une société en tête des classements mondiaux.
3) retrouver du pouvoir d’achat par plus de justice sociale et en revoyant en profondeur la fiscalité afin de relancer l’économie réelle plutôt que de laisser les lobbies de la finance spéculative du système néolibéral tout maîtriser.
4) restaurer les services publics, récupérer les biens communs comme les routes, ADP, la française des jeux, l’énergie, l’eau, les transports… Rééquilibrer et pérenniser les régimes sociaux et répondre à la problématique des retraites de manière à ce que la solution ne pénalise ni le travailleur ni le retraité ; avec une vraie redistribution des richesses plutôt qu’une répartition de la pauvreté.
5) effacer les inégalités et offrir la dignité à chacun, que chacun ait sa part, détruire la misère, la violence sociale, politique et policière, combattre les lois liberticides telles que la vidéosurveillance, la géolocalisation et la confiscation de nos données personnelles.

Voici les vraies lois de ce qu’on appelle la Théorie Moderne de la Monnaie :
1ere affirmation :
le couple émission de monnaie et fiscalité donne naissance au circuit monétaire dans l’économie,
2)la dette est inexistante si l’état détient le monopole d’émission monétaire (taux 0%)
3)les dépenses de l’état sont antérieures aux ressources telles que définies aujourd’hui car l’émission de monnaie est récupérée par le système fiscal, les ressources sont donc toujours égales aux dépenses à moyen terme.
Donc si on réduit les dépenses publiques on réduit les ressources à venir. Il faut au contraire augmenter les dépenses publiques pour relancer l’économie.
4)Il n’y a pas de dépenses inutiles de l’état.
5)il n’y a pas d’inflation si on applique une gestion contrôlée de l’offre et de la demande en toute connaissance de la TMM

Messages

  • je n’ai pas réussi à intégrer les deux tableaux explicatifs, contactez moi pour les avoir ;-)

  • Pour bien comprendre la MMT le mieux est d’aller sur leur site :

    https://mmt-france.org/

    C’est une sorte de secte « théorique » et très dogmatique, avec manifestement un « gourou », un certain Warren Mosler, et quelques adeptes, dont certains recrutés chez les keynésiens, et qui tente d’imposer ses vues au reste de la communauté des économistes influents.

    Le meilleur résumé que l’on peut en trouver est celui-ci :

    https://mmt-france.org/2020/05/04/la-mmt-cette-inconnue/

    On peut donc mesurer à quel point ce truc est profondément débile, dogmatique et bourré de contradictions intrinsèques énormes et avec tous les fondamentaux de l’économie classique, également.

    Néanmoins, le tout a une cohérence formelle qui repose sur la création monétaire comme base de l’économie, et c’est pourquoi ce courant a manifestement inspiré et influencé la doctrine monétaire actuelle du banco-centralisme, même si cela n’est pas formellement reconnu. Du moins Patrick Artus (Natixis) en est arrivé naturellement à cette conclusion et je la partage, même si avec une approche très différente.

    Une bonne partie des théories MMT, inapplicables concrètement à un État seul dans un monde concurrentiel, deviennent fonctionnelles dans un monde banco-centralisé qui renonce, par la force des choses, à savoir l’évolution des forces productives modernes, à un développement économique fondé sur la valeur d’échange.

    Dans la théorie MMT, c’est l’État qui est seul à l’origine du marché, par la création monétaire et l’impôt, ce qui, en économie classique (…et même néo-classique) est évidemment une absurdité.

    Dans le banco-centralisme, la création monétaire ne « crée » pas le marché, mais lui permet déjà actuellement de survivre, ce qui, à terme, revient au même : le marché libre est remplacé par un marché artificiellement entretenu par la dette et le déficit également monétairement entretenu. (Roulement de la dette).

    Il y a donc bien identité du cycle, même si transposé d’un « État théorique », complètement chimérique, à l’économie mondiale banco-centralisée.

    Pour aller plus loin, il faut reprendre l’étude de la loi de la valeur, sous l’angle du rapport entre valeur d’échange et valeur d’usage.

    La notion de valeur d’usage a été réintroduite par les néo-classiques, sous la forme de l’utilité marginale, qui en est donc une transposition déformée.

    Elle prend évidemment de l’importance avec la modernisation des forces productives, qui réduit la part du travail vivant, malgré l’augmentation apparente de la plus-value relative, qui en réalité s’effondre, à partir d’un certain stade d’automatisation et de robotisation.

    C’est la recherche de ce point d’effondrement qui devrait faire l’objet du travail d’une équipe d’économistes marxistes, s’il en existait encore assez, et de suffisamment motivés…

    Ce n’est pas le cas, et tout seul, c’est au dessus de mes forces.

    Cela pourrait aider à comprendre le rôle du crédit dans une économie de transition à notre époque, qui ne sera donc plus basée entièrement sur la valeur d’échange, non plus, par la même force des choses, qui ne peut évidemment qu’augmenter !

    Il y a un ratio valeur d’échange/valeur d’usage à établir, de manière générale et selon les secteurs, pour une répartition sociale équilibrée des biens et services, tout en pratiquant le partage du travail, et donc, le plein emploi, même si éventuellement à temps réduit par rapport à l’actuelle durée hebdomadaire du travail.

    C’est ce qui peut permettre d’ajuster au mieux la masse monétaire circulant dans un pays socialiste, pour assurer à la fois un équilibre économique socialement dynamique et une stabilité monétaire.

    Lepotier