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« Face à l’obscurantisme, faisons grandir une société unie et fraternelle »

par Christian Delarue

Publie le dimanche 1er novembre 2020 par Christian Delarue - Open-Publishing
4 commentaires

« Face à l’obscurantisme, faisons grandir une société unie et fraternelle »

Une fois encore, le visage horrible du terrorisme nous met au défi.

Assassiner et décapiter un enseignant, un professeur d’histoire-géographie en charge de l’enseignement moral et civique, c’est s’attaquer au cœur de notre société.

C’est s’attaquer à ces hommes et ces femmes qui se chargent sur tout le territoire national d’enseigner les savoirs, d’initier au débat argumenté, d’éveiller l’esprit critique et d’assurer la liberté de conscience.

C’est s’attaquer à l’ambition d’une école commune donnant à tous les jeunes les moyens de maîtriser leur avenir.

Dans toutes nos écoles, en exerçant leur métier, les professeurs et l’ensemble des personnels font vivre les valeurs républicaines, la liberté, la laïcité, en leur donnant sens. Chaque jour, par leur action patiente, enseignantes et enseignants, personnels de l’éducation nationale contribuent à construire une République unie et fraternelle, diverse et respectueuse, éclairée et apte au débat démocratique.

Face à l’obscurantisme qui a massacré l’un des nôtres et nous meurtrit, notre réponse doit être ferme et résolue. Cet acte a été commis au nom de l’islamisme intégriste. C’est bien cette idéologie et celles et ceux qui la portent qui doivent être combattu-es sans relâche.

Par ailleurs, la stigmatisation des musulman-es dans laquelle certaines forces politiques veulent entraîner le pays depuis bien des années ne peut que renforcer des clivages délétères et alimenter les machines de haine.

C’est par une politique ambitieuse d’éducation dans le cadre de l’Ecole publique et laïque avec l’implication des mouvements d’éducation populaire complémentaire de l’enseignement public et des collectivités territoriales, pour transmettre et faire vivre les valeurs de la République, par une politique de justice sociale que nous ferons reculer les périls obscurantistes et garantirons nos libertés.

Parce que c’est le devenir même de la République, de son Ecole publique et laïque et de notre Nation qui est en jeu et, avec elles, une part de celui du monde, nous appelons toute la population à construire cette réponse avec nous.

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Signataires : Céméa, Ligue de l’enseignement, LDH, Les Francas, France nature environnement, Jeunesse au plein air, Mrap, Solidarité laïque, CGT, CGT Educ’action, CGT Educ’action – Enseignement privé, FSU, Sgen CFDT, CFDT formation et enseignements privés, Union syndicale Solidaires, Sud Education, Sundep Solidaires, SNCL, Unef, UNL, Unsa Education, Unsa Snep, Unsa – Libres ensemble, Sos racisme, FCPE, Fage, Fidl

Paris, le 21 octobre 2020

Portfolio

Messages

  • La récidive dans l’horreur justifie la (re)mise en ligne de cet appel car deux passages me semble importants :

    Face à l’obscurantisme qui a massacré l’un des nôtres et nous meurtrit, notre réponse doit être ferme et résolue. Cet acte a été commis au nom de l’ISLAMISME INTEGRISTE. C’est bien cette idéologie et celles et ceux qui la portent qui doivent être combattu-es sans relâche.

    Par ailleurs, la STIGMATISATION des musulman-es (les autres, non islamistes intégristes) dans laquelle certaines forces politiques veulent entraîner le pays depuis bien des années ne peut que renforcer des clivages délétères et alimenter les machines de haine.

    • Au-delà de la sidération

      Communiqué de la Fondation Copernic / octobre 2020

      Un fanatisme religieux, criminel et atroce a encore frappé, dont il faut tenter d’expliquer les ressorts sans lui chercher d’excuses. De toutes nos forces nous devons à la fois le condamner, le combattre et comprendre les mécanismes qui le font naître et le terreau qui le favorise.

      Or, au-delà de l’indignation nécessaire, certains tentent, à la faveur de l’effroi de toutes et tous, de désigner un bouc émissaire, les musulmans.

      En tant que citoyennes et citoyens, nous pouvons critiquer tel ou tel aspect des religions chrétienne, juive ou musulmane, ou même considérer, si l’on est athée, que toute religion est obscurantiste. Nous devons même, en tant que citoyens, combattre le fondamentalisme religieux. La puissance publique quant à elle doit être garante de la liberté de conscience et de la possibilité pour chacune et chacun de faire valoir ses opinions, à la condition de ne pas violer la loi.

      À l’inverse, le fanatisme atteint ses objectifs lorsque l’État de droit est menacé par les gesticulations ministérielles, par les violations des libertés fondamentales, par le traitement différencié d’une religion et par les clivages qu’il induit. De ce point de vue, vouloir dissoudre des associations tant qu’aucun des motifs prévus par la loi – provocation à la discrimination, à la haine ou la violence,ou agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme, etc. – n’est démontré relève d’une remise en cause des droits fondamentaux.

      Ces manœuvres, qui alimentent un cycle mortifère, renforcent les idées de l’extrême droite. Nous devons tout faire pour stopper cette spirale, qui est le pire hommage à apporter à un professeur, mort pour avoir voulu enseigner la liberté d’expression.

      La réponse adéquate, c’est, au-delà de notre émotion, le langage de la raison, de l’explication plutôt que de la diabolisation et l’application à toutes et tous des règles qui permettent déjà de sanctionner non seulement les actes délictueux, mais les déclarations qui les encouragent.

      Dans une société où la concurrence entre individus est promue comme valeur suprême, où certains cherchent dans la religion un sens global à la vie, il faut faire vivre un autre imaginaire social. C’est en promouvant des valeurs de solidarité, d’égalité et de justice sociale, en combattant toutes les discriminations, par l’éducation quotidienne à l’égalité entre les femmes et les hommes, que sera asséché le terreau de l’intégrisme et que ses adeptes seront marginalisés.

      La Fondation Copernic, le 20 octobre 2020

      http://www.fondation-copernic.org/index.php/2020/10/23/au-dela-de-la-sideration/

    • Éditorial. Jaurès contre les charognards
      Lundi 2 Novembre 2020
      Maud Vergnol

      Qu’ils semblent loin les jours heureux. Déjà mis à l’épreuve par la pandémie et le terrorisme islamiste, le pays doit affronter un autre adversaire, tout aussi dangereux. L’effroi suscité par la vague d’attentats des dernières semaines a fait surgir une autre bête immonde. Des irresponsables politiques appellent à des «  Guantanamo  » à la française. Des milices d’extrême droite défilent dans les rues après qu’un ministre a suggéré d’en finir avec les rayons halal ou casher dans les supermarchés. Un gérant de supérette se sent autorisé à inscrire sur sa façade «  Interdit aux femmes voilées  ». Voilà le piège tendu par le djihadisme dans lequel aimeraient nous faire tomber les bas du front de la droite extrême. Non seulement un tel climat ne nous sortira pas des immenses défis auxquels nous sommes confrontés, mais peut conduire au pire, dans un pays déjà assommé par un état d’urgence quasi permanent, où les citoyens sont libres d’obéir…

      https://www.humanite.fr/editorial-jaures-contre-les-charognards-695624

    • VOILE ISLAMIQUE ET BARS :

      Suite de l’édito de l’Huma avec l’info sur un interdit de voile dans un bar.

      On a un droit de critique du voile islamique, en relativisant par exemple sa pluralité de sens pour voir surtout qu’il est l’arme réelle et symbolique de l’islamisme intégriste, sexyphobe et sexoséparatiste, l’étendard de l’islam conquérant, pratiquant l’islamisation du monde . Cette expression critique est de droit et à défendre car elle vise un problème de l’intégrisme musulman mais pour peu que l’on ne veuille pas interdire les femmes voilées dans les bars, qu’on ne veuille pas interdire les musulmanes voilées fuyant des pays pauvres ou en guerre sur le territoire français.

      On peut même juger insuffisante la loi de la "laïcité à la française" (loi de mars 2004 en plus de la loi de 1905) dans certaine situations ou circonstances on on serait en droit de demander le retrait du signe ostensible de religion (tous : voile ou kippa et autres) comme dans les espaces officiels centraux (Assemblée nationale, Sénat) ou locaux (Conseils municipaux, départementaux, régionaux, etc) de la République , mais pas dans les bars, les commerces, la rue.

      Le verdict « julienrupt » (voile vosgien) 2007
      http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=55118