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Malgré la bavure, l’ordre reste de tuer

Publie le dimanche 24 juillet 2005 par Open-Publishing

Malgré la mort d’un suspect qui n’avait rien à voir avec les attentats de Londres, les policiers britanniques conservent l’ordre de tuer d’une balle dans la tête des kamikazes présumés. Le chef de la police britannique, Ian Blair, l’a confirmé dimanche.

La veille, Scotland Yard est revenue sur ses déclarations précédentes pour admettre que le suspect tué vendredi, dans une station de métro de Londres, n’avait pas de lien avec les attentats ratés de jeudi.

Jean-Charles de Menezes, un ressortissant brésilien de 27 ans, vivait depuis trois ans dans la capitale britannique, où il résidait légalement. Le ministre des Affaires étrangères du Brésil a demandé des explications à son homologue britannique Jack Straw.

« Que quelqu’un perde la vie dans ces circonstances est une tragédie que la [police de Londres] regrette », a indiqué Scotland Yard, samedi. Dimanche, Ian Blair a endossé l’entière responsabilité de la bévue.

Les circonstances qui ont conduit à la mort de cet homme font maintenant l’objet d’une enquête. Scotland Yard affirme que l’homme a refusé d’obtempérer aux sommations émises par les policiers qui l’avaient pris en chasse. Les témoins de l’incident ne sont pas aussi formels.

M. de Menezes est sorti d’une maison à Tulse Hill, placée sous surveillance dans le cadre de l’enquête sur les attentats ratés du 21 juillet. Il a ensuite été suivi par les policiers jusqu’à la station de métro de Stockwell, où il a été abattu de cinq balles dans la tête après avoir trébuché et être tombé par terre.

Les auteurs des attentats encore au pays

Par ailleurs, Ian Blair a indiqué qu’il n’y a pas de raisons de croire que les auteurs des quatre attentats ratés du 21 juillet à Londres ont quitté la Grande-Bretagne.

Refusant d’établir un lien formel entre ces tentatives ratées et les attentats meurtriers du 7 juillet, le chef de la police britannique a néanmoins évoqué un « cadre commun » liant les deux événements.

La presse britannique rapporte toutefois que plusieurs auteurs des attentats manqués et deux des kamikazes du 7 juillet ont fréquenté la même base de rafting, au Pays de Galles.

Ce fait aurait été établi à l’aide de documents à l’intérieur des sacs à dos retrouvés le 21 juillet. Les enquêteurs pensent que leur séjour aurait été mis à profit pour coordonner les deux opérations.

De plus, un paquet suspect trouvé samedi dans un parc de l’ouest de Londres pourrait être lié aux quatre bombes retrouvées dans les attentats manqués de jeudi.

Vendredi soir, un deuxième individu a été arrêté en lien avec l’affaire. Les enquêteurs de Scotland Yard concentrent leur enquête sur le quartier de Stockwell, une banlieue défavorisée dans le sud de Londres.

Un premier suspect avait été arrêté dans ce quartier au cours de l’après-midi. Selon le tabloïd populaire The Sun, il s’agirait d’un père de famille musulman, d’origine éthiopienne, qui aurait tenté l’attentat raté contre un autobus dans le quartier de Shoreditch, dans l’est de Londres.

Vendredi, après une journée mouvementée, la police britannique a diffusé des images de vidéosurveillance de quatre hommes recherchés. Tout en demandant la collaboration du public, les autorités ont bien averti la population de ne pas s’approcher des suspects, et de communiquer immédiatement avec la police.

Des attentats ratés

Jeudi, deux semaines jour pour jour après les attentats du 7 juillet, quatre faibles explosions se sont produites dans les stations Oval, Warren Street et Shepherds Bush, et à bord d’un autobus dans l’est de la ville.

L’attaque n’a pas fait de victime. Les quatre kamikazes présumés se sont enfuis, après avoir échoué à faire exploser leurs charges. Il semble que seuls les détonateurs aient explosé.

La police a indiqué que les bombes laissées derrière par les suspects étaient de « fabrication artisanale » et constituaient une véritable mine d’or d’indices.

Une organisation liée à Al-Qaïda, les Brigades Abou Hafs Al-Masri, du nom d’un chef du réseau tué lors de la guerre d’Afghanistan, a revendiqué les attentats ratés.

Le 7 juillet, des attaques perpétrées contre trois stations de métro et un autobus ont fait 56 morts et 700 blessés.

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