Saeed, Chauffeur de taxi

de Al Faraby

Les attentats commis à Charm el Cheikh ont tué sept touristes étrangers, selon le ministère du Tourisme. La majorité des 88 victimes sont des Egyptiens, dont Ayman Mohamed Hassan, chauffeur de taxi. Ses proches attendent son corps à la sortie d’un hôpital de cette station balnéaire du bord de la mer Rouge.

"Nous allons l’emmener à Ismaïlia pour les funérailles", explique Salem Nasar qui, avec une dizaine d’autres chauffeurs, escortera l’ambulance qui transportera le corps d’Ayman chez lui.

Deux des trois bombes ont explosé près de stations de taxi. Les chauffeurs, comme beaucoup d’autres saisonniers égyptiens à Charm el Cheikh, quittent chaque année leurs familles pour plusieurs semaines, au plus fort de la saison, pour profiter de la manne touristique.

"Nos véhicules ont été détruits, nos amis tués ou blessés", poursuit Nasar. "En quoi cela a-t-il profité à quelqu’un ? "

Nasar, ainsi que d’autres amis d’Aymar, pensent que les responsables des attentats ne peuvent pas être des Egyptiens. "Pourquoi des Egyptiens feraient-ils cela à leur propre peuple ? ", se demande Mohamed Salem.

Environ 20 familles égyptiennes recherchant des proches disparus se sont présentées à la morgue d’un hôpital où quatre corps doivent encore être identifiés.

Mohamed Abdou est incapable de dire si l’un de ces corps est celui de son cousin Shaaban, qui passait une nuit dans l’hôtel partiellement détruit dans l’explosion de la troisième bombe.

"Nous cherchons dans tous les hôpitaux", affirme-t-il. S’il trouve le corps, il l’escortera jusqu’à sa ville natale de Manoufia, au nord du Caire, pour les funérailles.

Saled Saeed, père de quatre enfants, chauffeur de taxi lui aussi, rendu aveugle et gravement brûlé dans l’une des explosions, gémit en se redressant dans son lit. "J’ai perdu la vue. Que vais-je faire maintenant ?"

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