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Une bombe, une seule !

Publie le samedi 6 août 2005 par Open-Publishing

de Al Faraby

Le 6 août 1945 commençait pour les 250 000 habitants d’Hiroshima une journée banale.

Le temps était très clair sur cette ville réputée pour ses saules d’une beauté exceptionnelle. La ville avait été épargnée par les raids américains et c’était à peine si une douzaine de bombes étaient tombées sur la ville en trois ans. Les habitants s’étaient accoutumés à voir leur cité survolée par les B-29 qui allaient bombarder d’autres villes du Japon.

À 7h09, les sirènes retentirent : un avion isolé avait été repéré. Il s’agissait du B-29 "Straight Flush" qui venait faire des observations météorologiques. Au même moment, deux autres appareils survolaient Kokura et Nagasaki pour une mission de reconnaissance identique. Compte tenu des observations, l’Enola Gay se dirigea vers Hiroshima.

À 7h30, les habitants d’Hiroshima pouvaient entendre le signal de fin d’alerte. Peu après 8 heures, des servants de DCA repérèrent l’arrivée d’appareils américains, mais l’alerte ne fut pas réitérée, car les japonais pensèrent que ces appareils n’effectuaient qu’une mission de reconnaissance. Pendant ce temps, dans l’Enola Gay, le colonel Tibbets cédait sa place au commandant Ferebee, le bombardier de l’équipage.

À 8h 14, "Little Boy" était larguée et l’Enola Gay fit un rapide virage sur l’aile pour éviter le souffle de l’explosion. Cinquante-trois secondes plus tard, la bombe atomique explosait à 580 m au-dessus d’Hiroshima.

Dans les appareils qui survolaient Hiroshima et s’en éloignaient, les mitrailleurs de queue furent éberlués par le spectacle qui s’offrit à leurs yeux. Tibbets fit demi-tour. Il vit monter au-dessus d’Hiroshima un énorme nuage qu’il décrira comme un énorme baril de goudron en ébullition qui s’élevait en altitude.

Au sol, 78000 personnes avaient été tuées sur le coup. Il y eut 51000 blessés qui, pour un bon nombre, ne survivront pas. Une seule bombe avait rayé une ville de la carte.

Le 9 août 1945, "Fat Man" allait répandre à son tour le feu nucléaire sur Nagasaki. Le B-29 "Bockscar" se dirigea vers Kokura qui, une fois de plus, était sous les nuages.

Conformément à la consigne "no see, no bomb" ("pas de visibilité, pas de bombe"), Bockscar se dirigea alors vers Nagasaki où la couverture nuageuse se déchira, le temps pour la "Superfortress" de larguer "Fat Man". Le scénario d’Hiroshima se reproduisait, en à peine moins meurtrier. En effet, la topographie de Nagasaki en faisait un site plus ouvert alors que les collines ceignant Hiroshima avaient amplifié les effets dévastateurs de l’explosion.

Une seconde importante ville du Japon venait d’être rasée en quelques secondes par le feu nucléaire.

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