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Resistons ensemble !

Publie le mardi 9 août 2005 par Open-Publishing

Bulletin, A4 recto -verso, du Réseau Résistons ensemble contre les
violences policières et sécuritaires, à télécharger en pdf sur
www.resistons.lautre.net

RESISTONS ENSEMBLE / bulletin numéro 33 / août 2005

L’alibi terroriste

Raffles de sans-papiers, charters d’expulsions en collaboration européenne
des gouvernements de droite comme de gauche, « dépistage précoce des
éléments de radicalisation » réclamé par Sarkozy, arrestations en masse
des manifestants anti-G8 sous couvert de lois anti-terroristes,
multiplication de la vidéosurveillance et autres modes de contrôle social
et policier. durant l’été, le kärcher est sous haute pression.

La menace terroriste, gonflée par les attentats de Londres à la une des
périodiques, sert de prétexte pour alourdir les mesures sécuritaires, une
politique déclinée à l’échelle internationale, en Angleterre, en Italie,
aux Etats-Unis. Rien de tel en fait pour concrétiser rapidement des
projets préparés de longue date comme le développement spectaculaire de la
vidéosurveillance dans les transports publics, les écoutes téléphoniques.
pour ne parler que de la France. Il faut dire que le discours sécuritaire
est bien rodé. En jouant sur l’aspect irrationnel de la peur, il conduit à
considérer comme nécessaire la « protection » paternaliste de l’Etat en
éludant le prix à payer. C’est en s’abritant sous le parapluie de la lutte
contre le terrorisme, de l’insécurité, que les lois dites de Sécurité
Quotidienne, Sécurité Intérieure et autres lois Chevènement, Vaillant,
Sarkozy et Perben ont vu le jour, et avec elles le délit de fraude
habituelle, l’aggravation du délit d’outrage à 6 mois de prison ferme. Le
résultat est là, réduction des libertés, criminalisation de la pauvreté et
du mouvement social, stigmatisation des quartiers populaires, de
l’immigré. Le GIGN déloge les grévistes du centre de tri postal à Bègles,
les sans-papiers sont chassés, les manifestants lycéens sont criminalisés
et condamnés. et pendant ce temps-là la régression sociale continue
(fermeture d’usines, remise en cause du droit du travail.). Une autre
forme de violence et de terrorisme, cette fois-ci étatique et légale,
qu’on essaye de nous imposer.

« Dépistage précoce » des terroristes,
à partir de quand, dès le berceau ?

Le vendredi 22 juillet, en visite en Corse, Sarkozy a annoncé un « 
dépistage précoce » de la radicalisation d’éventuels terroristes
islamistes. /« Nous avons décidé qu’il fallait augmenter les moyens de
vidéosurveillance, accélérer tout ce que nous savons faire sur la
téléphonie et le stockage des données (et) engager une action de grande
ampleur sur le dépistage précoce des éléments de radicalisation »,/ a-t-il
déclaré. /« Quand on voit l’âge des jeunes kamikazes de Londres, on voit
la responsabilité de prêcheurs radicaux sur des esprits faibles »,/ a
estimé le ministre de l’Intérieur. /« Je n’ai pas l’intention de le
tolérer »/. Ça va être comment ? On cherche d’abord ceux qui ont l’air
musulmans (ça se voit comment ? la couleur de la peau ?), ensuite pourquoi
pas, une étude génétique précoce du « chromosome terroriste », puis, pour
être sûr de ne pas s’être trompé on tire huit balles dans la tête, comme à
Londres ?

Vidéosurveillance : une nouvelle potion Sarkozy

Après les attentats de Londres, le gouvernement nous annonce une nouvelle
loi, pourtant prévue avant, prévoyant la multiplication des caméras dans
l’espace public ainsi que le stockage prolongé des images. Ainsi, toutes
les gares RER et SNCF en Île-de-France devraient être équipées de caméras
dans un délai d’un an. Les attentats sont donc l’occasion de faire passer
sans discussion, en urgence, des mesures prévues de longue date. Au regard
des derniers développements de la vidéosurveillance, il était de plus en
plus prévisible qu’une nouvelle loi voit le jour : bailleurs sociaux
incités à poser des caméras dans les immeubles (loi prévention de la
délinquance), autorisation de filmer dans les appartements (loi Perben 2,
art 706 al.96), l’expérimentation d’un contrat d’agglomération (8 villes
vidéo surveillées d ’un seul coup dans la vallée de Montmorency), etc...

Il y a, bien au-delà du terrorisme, une stratégie politique visant à nous
aiguiller sur d’autres sujets que la question sociale. Caméras, fichiers,
tout sécuritaire, nous ne voulons toujours pas vivre comme « des souris en
cage ».

Extraits du communiqué de presse de la « Coordination Île-de-France
anti-vidéosurveillance »

L’intégralité sur : http://souriez.info/article.php3?id_article=252