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GAZA J - 1 : Des tracteurs, des arbres, des poulets...

Publie le mardi 16 août 2005 par Open-Publishing

de Al Faraby

Les jeunes venus à Neve Dekalim pour s’opposer au retrait de la bande Gaza n’ont pas attendu l’évacuation proprement dite, prévue mercredi 17 août 2005, pour leur premier avertissement. Dimanche soir 14 août à minuit, soit l’heure même où la présence des civils israéliens dans la bande de Gaza est devenue illégale, ils se sont rués à l’arrivée des premières jeeps militaires dans cette localité du Goush Katif, le principal bloc de colonisation de la bande de Gaza. Des pneus ont été crevés, des vitres brisées, des cartes des colonies de la bande de Gaza ont été déchirées et brûlées sur le bas-côté de la route.

A l’intérieur de la colonie, les habitants sont chez eux, en famille. Les seuls à s’être rendus sur place sont les responsables de Neve Dekalim, secondés par de hauts responsables du Conseil des colonies juives, l’establishment des colons. Tous ont assisté à la scène, affolés par le comportement de ces jeunes qu’ils n’arrivent pas à maîtriser.

"Nous ne voulons pas de cette lutte", dit Lior Kalfa, le secrétaire-général de Neve Dekalim. "Nous, ce que nous voulons, c’est une opposition passive. Ce que nous avons décidé, c’est de bloquer l’entrée des jeeps en nous asseyant à l’entrée de la localité, en chantant et en priant. Tout sauf ça...", dit-il, déterminé à expulser le plus vite possible ces jeunes, dont beaucoup se sont infiltrés illégalement dans la bande de Gaza. Shaul Goldstein, numéro deux du Conseil des colonies, est atterré. "Ce n’est pas du tout ce que nous avions prévu. Cela torpille notre lutte", lâche-t-il.

A l’arrivée d’une autre jeep, le même scénario se répète pourtant : la foule lui barre le passage et lui crève les pneus. Le rabbin Shlomo Aviner, de la colonie de Bet El, monte alors sur le capot pour lancer à la foule un appel au calme. Mais ces jeunes ne croient pas à son concept d’opposition passive : pour eux, s’asseoir devant des soldats n’empêchera en rien l’évacuation.

L’un d’eux, furieux, se rue sur la jeep, fait tomber le rabbin et le frappe. Pour une grande partie de la bande, il est allé trop loin. Divisés, des jeunes s’affrontent en hurlant, certains en venant presque aux mains.

Pendant ce temps, l’évacuation continue. Des camions circulent, imperturbablement, sur le côté de la route. Ils transportent des tracteurs, des arbres ou encore des poulets appartenant à des colons qui, eux, ont décidé de mettre la clé sous la porte.

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