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Scotland Yard avait menti après l’assassinat de Jean Charles de Menezes le 22 juillet à Londres

Publie le mercredi 17 août 2005 par Open-Publishing
6 commentaires

Scotland Yard aurait menti sur la mort d’un Brésilien, le 22 juillet à Londres

de Marc Roche

"Comment ont-ils pu se tromper à ce point ?" : la manchette du quotidien Daily Mail , mercredi 17 août, illustre l’émotion suscitée par les révélations, la veille, de la chaîne britannique ITV sur l’énorme "bavure" de la police qui a coûté la vie au jeune Brésilien Jean Charles de Menezes, le 22 juillet, au lendemain des attentats avortés contre le réseau de métro et d’autobus de Londres.

Divulguées par la chaîne commerciale britannique dans la soirée du mardi 16 août, les dépositions de témoins visuels auprès de l’Independent Police Complaints Commission (IPCC), chargée de l’enquête interne sur cette tragique méprise, ainsi que l’analyse des images des vidéos de télésurveillance du métro, contredisent la version officielle de la police : une version donnée par le chef de Scotland Yard, sir Ian Blair.

A en croire sir Ian, le 22 juillet, Jean Charles de Menezes, jeune électricien brésilien de 27 ans, portait, en plein été, un large manteau d’hiver matelassé susceptible de cacher une bombe. Identifié par erreur comme l’un des kamikazes, à la station de métro de Stockwell, dans le sud de la capitale, il n’aurait pas répondu aux sommations et pris la fuite avec des inspecteurs lancés à ses trousses. Le fuyard aurait alors sauté par-dessus un portillon automatique avant d’être rattrapé à l’entrée de la rame. Conformément aux procédures pour faire face à une menace "grave et imminente" , les policiers auraient alors tiré.

La photographie diffusée par ITV, dont la provenance est inconnue, montre le corps du jeune Brésilien recroquevillé sur le sol de la rame. Or, par rapport à la version officielle, des constatations s’imposent.

Premièrement, la victime est vêtue d’une simple veste et non pas d’un large pardessus noir. Deuxièmement, d’après les témoignages recueillis par l’IPCC, le jeune Brésilien a franchi le portillon normalement après avoir pris calmement une copie du quotidien gratuit Metro . Sans se presser, il a emprunté l’escalier mécanique. Apercevant la rame à l’arrêt, il a couru pour l’attraper afin de gagner le nord de Londres pour effectuer des travaux électriques. Il s’est assis à proximité de la porte. Quand les policiers l’ont mis en joue, il s’est levé. Un policier en civil, qui l’avait "filé" et lui faisait face, l’a agrippé au moment où les tireurs d’élite ont ouvert le feu, tuant le jeune homme à bout portant de sept balles dans la tête. Jean-Charles de Menezes ne s’est donc pas enfui à la vue des policiers, comme l’a affirmé Scotland Yard. Sur la photographie diffusée par ITV, des taches de sang sont visibles sur le sol devant la place qu’il occupait.

Troisième contradiction, l’absence d’identification formelle du jeune homme. Selon ITV, il aurait été confondu avec l’auteur présumé de l’attentat contre la station d’Oval, Osman Hussain, alias Hamdi Issac, arrêté à Rome le 29 juillet, et faisait l’objet d’une surveillance. Or Osman Hussain est noir. Jean Charles de Menezes, lui, était blanc. Quand le jeune Brésilien est sorti de son habitation de Tulse Hill, surveillée par la police, le policier de garde l’a admis lui-même, dans sa déposition auprès des enquêteurs, il était en train d’uriner, le dos tourné à l’immeuble. L’absence d’identification formelle aurait dû inciter Scotland Yard à la prudence, en dépit des procédures d’urgence antiterroristes.

Scotland Yard s’est refusé à tout commentaire sur ces révélations, arguant de la poursuite de l’enquête de l’IPCC. Sous couvert d’anonymat, l’entourage du ministre de l’intérieur, Charles Clarke, a toutefois rappelé la psychose qui régnait à Londres au moment des attentats des 7 et 21 juillet. La police était soumise à d’intenses pressions, y compris celle des médias, pour mettre hors d’état de nuire les poseurs de bombes.

Si cette version des faits était confirmée par l’enquête, les policiers qui ont tué Jean Charles de Menezes pourraient être traduits en justice pour homicide.

http://www.lemonde.fr/web/article/0...

Messages

  • Ian est comme Tony...
    le Blair est menteur !!
    Que vaut la démocratie avec des dirigeants aussi immondes ?

    • La démocratie ne vaut que par la constance des citoyens à la défendre. Il faut bien constater que les Britanniques n’ont pas l’apanage de la résignation face aux mensonges et aux dérives sécuritaires de leurs dirigeants.
      En France c’est dès les années 80 que Pasqua a justifié les bavures meurtrières des flics en faisant passer immédiatement les victimes pour de dangereux criminels récidivistes ce que les enquêtes ultérieures démentaient le plus souvent. On ne peut pas dire que ces méthodes, venant d’un homme qui déclarait que "la loi s’arrêtait là où commencait l’intérêt de l’état" aient soulevé des vagues d’indignation dans l’opinion publique.

      Comme il est précisé dans un précédent article (Londres résignée par Philippe Marlière) "... Le décalage entre les attentes populaires et l’offre politique est énorme...Il incite le public à l’attentisme, voire à la résignation...". Il n’en reste pas moins vrai qu’en démocratie le peuple possède tous les moyens de ramener à la raison les dirigeants qui tendent (naturellement) à perdre de vue les principes démocratiques : rien n’oblige le citoyen à accepter de voter presque mécaniquement pour les partis dits "de gouvernement" ou à limiter son action au seul vote. L’arme économique de la grêve, malheureusement trés mal utilisée, est quasiment imparable.

      Dans la plupart des démocraties, il semble que les dirigeants aient choisi de tester la limite jusqu’à laquelle on peut matraquer et abuser le peuple sans trop de réactions génantes de sa part. La France constitue un cas d’école en la matière : en 4 défaites électorales qui indiquent toutes un rejet des "politiques libérales" (en clair du capitalisme sauvage), le pouvoir politique continue imperturbablement sur la même voie sans tenir aucun compte du suffrage universel.
      Et rien indique un changement à l’horizon où se dessine l’ombre du prochain Sauveur, celui qui transformera la politique en "reality show", Nicolas Sarkozy.

      Valère

    • Presence de policiers à tous les coins de rue.Rien qu’hier dans une manifestation(style grand marché),j’en ai rencontré au moins une quinzaine.Mon fils m’a rendu visite( aujourd’hui , il ne se passe rien de particulier dans ma ville)et il ma dit en avoir croisé au moins 25.Etat policier ?Démocratie ?Ou est on ?Que cherchent ils ??
      Je ne me suis jamais sentie insécure dans ma ville jusque là.Que se prépare-til ?????

  • C’est un meutre, un meurtre gratuit !

    Ne nous cachons pas les yeux, le système qui s’installe est un système policier.
    Dans certaines villes en France les effectifs ont augmenté considérablement (1/3), et, ce ne sont pas vraiment les voleurs qu’ils traquent !

    C’est un prétexte que la montée de la violence, il n’y a pas pires atteintes que celles perpétrées par la police : contrôles d’identités répétitifs (2 à 3 fois par jour ?) AU TEMPS DE L’’OCCUPATION NAZIE ceci ne devait pas être pire, et puis c’étaient des soldats ennemis.
    Aujourd’hui nous subissons des pressions policières, il n’y a pas un endroit qui ne fasse pas l’objet d’une surveillance.

    Les automobilistes sont les vaches à lait, les agents de police vous verbalisent si vous dépassez le temps de stationnement d’un Horadateur appartenant à...une société privée...???

    C’est le système fascisant de l’ultra libéralisme qui se met progressivement en place, pour mieux contrôler les personnes et aussi faire pression plus facilement sur les militants gênants (notamment).
    Il n’y a pas de réel efforts pour les effectifs des hôpitaux publics par exemple, mais en force de police le gouvernement sait investir , et même construire de nouvelles prisons.
    C’est vrai pourquoi construire des hôpitaux, alors qu’il n’y a pas assez de personnels (20 000 postes vacants d’infirmiers, c’est pas rien !).
    Le policier devient un danger pour le citoyen, c’est un triste constat. Mais logique dans un système qui devient fascisant.

    • Merci pour cette réponse.Quand j’en parle ,on me répond:il en faut à cause de l’INSECURITE:elle a bon dos l’insecurité et justifie tout ce qui arrive depuis quelques annees de façon tres acceleree(cf,les textes de lois qui repriment de plus en plus,des derives policieres dont les journalistes complices ne pipent mots).La propagande continue.Le pire c’est qu’on dirait que çà marche.Je vais reprendre une phrase d’un livre (qu’il faut lire absolument...)"TOUS POUVOIRS CONFONDUS " de GEOFFREY GEUENS Edition EPO ,donc voilà la phrase"Le militant noir sud-africain Steve BIKO disait que l’arme la plus importante entre les mains de l’oppresseur est l’esprit des opprimés"