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Si on n’écoute pas le peuple de gauche, la division continuera

Publie le jeudi 18 août 2005 par Open-Publishing

Vincent Peillon affirme dans Libération de ce jour, qu’on ne peut pas agir « avec un Ps coupé en deux ». Certes, mais c’est pourquoi il faut absolument tirer les leçons du référendum interne du 1er décembre et celui du referendum du 29 mai : c’est incontournable, ce sont plusieurs millions de nos électeurs qui ont eu raison contre quelques milliers de nos militants. Si on n’écoute pas ces électeurs majoritaires, la division continuera, hélas.

Bien sûr qu’on peut et doit dépasser les « camps » du oui et du non, mais pas n’importe comment ! Il n’y a d’unité possible, qu’à partir du vote du 29 mai : tous ceux qui veulent le nier ou le sous-estimer, échoueront à refaire l’unité des socialistes aussi bien que celle de la gauche.

Pour s’en sortir, le Ps doit donc écouter la majorité du peuple de gauche : ce que visiblement Vincent Peillon ne veut pas faire en expliquant qu’il n’est « pas judicieux de rassembler les forces des « non ».

Vincent Peillon se trompe, mais ce n’est pas nouveau, il était opposé à ce qu’il soit fait campagne pour battre le projet ultra libéral de la Constitution Giscard, et ainsi il a été amené à être contre ceux des socialistes qui ont contribué activement à gagner le résultat majoritaire dans le pays. Heureusement la majorité des militants du Nps, eux, ont fait campagne, on les a vu dans les meetings du “non socialiste” et leur cœur n’hésitait pas quand il fallait être là.

Gérard Filoche, membre du Bn du Ps, le 18 août 2005


Dans un texte intitulé « Volonté et vérité », François Hollande, Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, Jack Lang appellent - comme Vincent Peillon - à « dépasser le clivage entre les partisans du oui et du non ».

Imaginons un seul instant que le « oui » l’ait emporté le 29 mai dernier et demandons-nous si ces mêmes bons apôtres appelleraient à dépasser ce clivage ou s’ils s’appuieraient sur la victoire du « oui » pour imposer leur choix de société ?

Car derrière le « oui » et le « non », il y avait un choix de construction de l’Europe, de rassemblement de la gauche et une certaine vision du projet alternatif qui est souhaité par la majorité du peuple de gauche.

Les signataires du texte « Volonté et vérité » n’ont pas compris ce qui s’était réellement passé le 29 mai et qui s’énonce avec limpidité : « le référendum ne fut pas une parenthèse mais un tournant ».

Le « non » n’est pas jetable mais durable.

Dans les deux ans qui viennent la question de l’Europe sociale ou libérale sera présente dans tous les débats, dans tous les choix électoraux.
Loin d’être dépassé, ce clivage est aujourd’hui pertinent en Europe, en France, dans la gauche, au Parti socialiste.

Mensuel D&S n°125-126 spécial été, 32 p, p. 4