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Soustraction

Publie le samedi 3 septembre 2005 par Open-Publishing

de Badia Benjelloun

Un micro-évènement ne s’est pas vu alloué un emplacement d’importance dans les journaux qui traitent du Moyen-Orient.

Il s’agit de l’annonce par Mofaz , le général de l’état sioniste accoutré de l’étiquette de ministre de la Défense quand il fait larguer des bombes sur des populations civiles à Gaza, qu’une restructuration allait remodeler les industries de technologie militaire et leurs exportations.

Il s’agirait pas moins de déplacer de sa position l’actuel responsable des usines et des sites sensibles comme celui de Dimona, le général retraité Yehiel Horev . Le sacrifice de l’un des trois hommes les plus puissants au département de la Sécurité sera consenti pour mettre un terme aux rétorsions étasuniennes suite aux ventes d’avions sans pilote à la Chine notamment ( n’omettons pas la Côte d’Ivoire ).

Le petit état arrogant et sûr de lui se voit ainsi signifier son lien de vassalité.

Dans ce contexte, l’opération de Gaza ne doit pas être comprise comme une pure opération de soustraction de territoire d’abord conquis puis soumis et enfin restitué.

Cette restitution , tout le monde s’accorde pour la penser d’abord comme une manoeuvre de diversion pour les annexions commises un peu plus loin, et comme toujours lourdement grevée de toutes les caractéristiques de l’occupation et minée des séquelles écologiques irréversibles infligées à ce lopin de terre par les occupants sionistes.

Gaza, vidé de ses colons mais toujours sous occupation , est l’un des préludes imaginés à l’autonomisation d’Israêl par rapport à ses bailleurs de fonds.

La cible visée dans ce retrait est la normalisation des relations de ce greffon occidental avec ses voisins et ses plus lointains du monde arabo-musulman.
Le rêve avorté des "accords d’Oslo" qui devait faire de Tel Aviv la nouvelle Hong Kong , place financière éminente et épicentre des transactions commerciales sur le vaste marché du Maghreb , du Po et Mo a repris quelque couleur entre les mains ensanglantées du boucher de Sabra et Chatila.

Le premier ministre d’un des états les plus corrompus du monde a même laissé entendre qu’il peut encore céder quelques avant-postes en Cisjordanie.

Les entretiens qui ont eu lieu à Istamboul à un haut niveau avec des dirigeants pakistanais ne sont qu’une entrée en matière pour les stratèges sionistes dont Netanyahu affiche pour la galerie qu’il n’en fait pas partie.

Vont suivre la visite d’Abdullah le deuxième de Jordanie à l’état hébreu , celle du boucher à la dictature tunisienne...

Deux petits détails risquent d’entraver ce processus.

Le parti des colons ultra , tout minoritaire qu’il est , est puissamment articulé et le seul qui défende vaillamment , coûte que coûte l’idéologie raciste du sionisme des origines. Il ne s’accommode d’aucun réalisme ni pragmatisme , car il rétorque à juste titre qu’Israël même est une utopie.

À ses détracteurs, il crie à la trahison des principes , et les engage à quitter le pays.

Il peut s’animer d’un activisme qui tranche sur l’atonie de la majorité silencieuse.

En second lieu, le boucher a raison de redouter les peuples arabes bien plus que leurs dirigeants.

Ils ne reconnaissent à Israël aucune légitimité.

Ils vont s’engager en un boycott sans merci des produits made in Israêl , que leur origine soit maquillée ou pas, et de ceux des firmes étasuniennes.

De la sorte, sous peu, les " terroristes" nouvelle manière seront des non-consommateurs .