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René Gonzalez, Cubain emprisonné en Floride, a un avocat de choix : sa mère.

Publie le mercredi 28 septembre 2005 par Open-Publishing

Irma Sehweret, au nom du fils

de Bernard Duraud

René Gonzalez Sehweret, l’un des « cinq de Miami », a été condam- né à quinze ans de prison en Floride pour conspiration à des fins d’espionnage. Considéré comme un agent d’un gouvernement étranger non accrédité, il a été puni comme ses quatre autres compagnons pour avoir infiltré des groupes de l’extrême droite cubano-américaine et tenté ainsi de prévenir toute action terroriste lancée depuis les États-Unis.

Si l’on excepte Leonard Weinglass, son avocat américain, René a un inlassable défenseur : sa mère, Irma Sehweret, députée à l’Assemblée nationale de Cuba, qui s’est fait un devoir de témoigner en toute circonstance et en tout lieu, notamment en Europe, où elle est venue récemment, en faveur des « cinq ». Pour Irma, nul doute que la sentence du tribunal d’Atlanta, en août dernier, d’annuler les condamnations en raison de la partialité du procès, il y a quatre ans, est une première victoire sur la désinformation et l’isolement médiatique. « Il nous faut sensibiliser l’opinion parce que les médias ne disent rien ; on peut gagner avec la solidarité », dit-elle, avec une tranquille détermination, sûre que la campagne internationale finira par payer.

Elle seule permet de nourrir l’espoir de refaire un procès juste et d’envisager une libération pour l’heure prématurée. « René a eu la peine la plus légère, confie Irma. Les cinq ont tout sacrifié, leur vie et leur famille. C’est injuste qu’ils se retrouvent en prison. Ce procès est politique, il a été intenté par un gouvernement très agressif vis-à-vis de Cuba. » Pour Irma, les documents déclassifiés émanant de la CIA et du FBI montrent pourtant à l’évidence « la complicité » entre les groupes terroristes, avec notamment un certain Luis Posada Carriles (celui-ci réclame aujourd’hui la nationalité américaine), et Washington afin de déstabiliser la Grande île.

Dès les premiers instants de la détention des « cinq » et tout au long de la procédure judiciaire, aucun élément n’était venu étayer la thèse du préjudice porté aux États-Unis. Agressée, Cuba s’est défendue par nécessité. Preuve que les choses bougent aussi outre-Atlantique, Richard Nuccio, ancien conseiller de Bill Clinton pour les affaires de sécurité nationale, a apporté son témoignage en faveur des cinq... Restent les restrictions imposées par la captivité. Parmi elles figure l’impossibilité pour René de recevoir la visite de sa femme, Olga, expulsée vers Cuba en 2000 après trois mois d’emprisonnement, ainsi que de sa fille, Ivette, née quelques mois avant son arrestation. Irma partout où elle se trouve ne veut retenir qu’une image de son fils, celle du procès, et sa « grande force ». Les cinq ont la tête haute. Pour Irma qui leur donne à tous du courage.

http://www.humanite.presse.fr/journal/2005-09-25/2005-09-25-814650