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A la Une de la presse. Machisme ? : l’affaire Ségolène Royal (zaz)

Publie le dimanche 2 octobre 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

1er Rappel :
 Pour une meilleure vision du monde et des choses, voici, tirées de l’actualité, en version zaz, quelques infos soumises mine de rien à votre éminente réflexion politique

2° Rappel :
 Un zaz se définit comme un bon mot mauvais
 Ok, certains sont atroces, mais c’est le principe qui le veut.

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1. L’événement n’en est pas encore un

On s’y attendait bien sûr, on voyait venir ça depuis un bail, aussi lorsque Ségolène a finalement annoncé la semaine dernière qu ‘elle envisageait de se présenter à la présidentielle 2007, surtout si nous insistions, on ne peut pas dire que notre sang se soit figé dans nos veines, ou qu’il ait fait d’un coup un tour violent à l’envers. Bohf ! avons-nous pensé sur le moment, il suffira de pas insister trop auprès de Ségo.

2. L’événement en devient un, il devient même une affaire

Or voilà que deux jours après cette royale annonce, qui n’avait pas eu l’air de troubler tellement les foules plus que nous-mêmes, voilà que le JDD du 25 09 fait, à l’heure réservée autrefois à la messe, retentir les sirènes et déclenche un plan orsec pour la défense indivisible de Ségo, de la femme française, de la femme universelle et de l’idée juste d’une présidente enfin en France.

Autant le point " Ségo " nous les laissent sereines, autant les suivants " femme " nous tiennent à coeur au premier chef, étant de notre conviction et de notre credo.

3. Que s’est-il supposément passé au global ? La problématique d’un amalgame ?

Que s’est-il donc passé ? qu’on comprenne mieux ! Enonçons le général et énonçons le particulier dans cette affaire : un rejet massif de Ségo par les mecs montrerait clairement, selon le JDD, que les mecs en général sont d’irréductibles machos opposés en ce début de 21e siècle à toute idée d’une femme à l’Elysée.

Il y a aussi livré avec ça l’équation suivante : " Qui est contre Ségo est un salaud qui se positionne contre toutes les femmes, c’est à dire contre la république, contre la démocratie et contre la raison universelle. "

Mince alors ! Oui, c’est grave si la chose est avérée et s’il n’y a pas entre Ségo et le reste un amalgame rapide que la raison ordinaire réprouverait à bien examiner l’affaire.

4. Le particulier : les coupables, ce qu’ils ont dit

Le particulier en tout cas qu’on sait, c’est que les " copains " de Ségo au PS, y sont allés spontané, bon train.

Jack Lang et François, le père de ses enfants qui n’a jamais un mot plus haut que l’autre, ont trouvé que c’était " prématuré ", c’est leur manière à eux de gueuler, mais bien élevé, propre, sans postillonner.

Les autres ont effectivement fait dans le politiquement incorrect (ce qui est stupide de leur part car si le sexisme n’est pas licite, légalement et moralement (ce qu’ils intuitionnent ou savent), il reste quand même de grands terrains où s’ébrouer encore hors du champ couvert par la loi : Pas de défense organisée du rouquin par exemple, dido pas de défense du Belge ou du pécheur au gardon.

Qu’est-ce qu’il a dit Laurent Fabius ? Qu’est-ce qu’il a dit Henri Emmanuelli ?

Henri : " Je vais rajouter une balle à mon fusil de chasse ".

Laurent : " Mais qui gardera les enfants ?".

 Laurent , vraiment, tu nous avais habitué à mieux.

5. Notre possible culpabilité. Devons-nous faire repentance ?

Là où nous sommes gênés, il n’y a pas lieu de le dissimuler, c’est que nous sommes, nous-mêmes, coupables de deux propos contre Ségo qui ont fait en leur temps plusieurs fois le tour du Landernau. Mais c’était bien avant qu’elle ne candidate. Nos propos étaient contre elle en tant qu’être politique, députée, patronne d’une région, membre à côté de François du machin directeur du PS, nullement contre elle en tant que femme, nullement contre les femmes, Marianne, Marie-Georges, Simone Weil, ou qui l’on voudra. Bref a-t-on oui ou non le droit de n’être pas royaliste, de n’être pas ségoléniste ? D’ailleurs depuis 15 jours, vous l’avez vu, on n’a pas dit un seul mot contre Ségo. Nous pratiquons là-dessus désormais un devoir de réserve.

La meilleure preuve que nous sommes féministes et plus encore obstinément pour une femme à l’Elysée, c’est que nous avons toujours voté pour Arlette. Vous voudrez bien le mettre à notre décharge.

Nous sommes prèts, c’est beaucoup certes demander à soi-même, à la soutenir même, on reparle de Ségo, si quelqu’un ici nous convainc que nous lui devons vraiment une réparation ou que nous devons une réparation à toutes les femmes au nom d’une due vigilance citoyenne.

Alors, crachons-le, qu’avons-nous sorti en zaz contre Ségo qui pourrait nous être reproché ?

a) Ségo se dévoue tant pour nous !

" Ségo est partout pour nous, à la radio, dans les journaux, à la télé.

On s’attend à la voir bientôt à Holidays on ice. "

b) Sarko versus François

" Depuis que Sarko a été plaqué par Cécilia, ses adversaires s’inquiètent qu’il ait la baraka. Dans le duo François-Ségo, François n’a pas le même pot. "

Qu’avons-nous donc contre Ségo ? Nous n’évoquerons pas un problème de compétence, cela n’a pas de sens. Tout le monde ou presque est compétent pour diriger la France, regarde d’ailleurs le nombre de postulants (et on s’est jamais demandé si De Gaulle était compétent), on ne reproche pas non plus à Ségo d’être énarque, nous avons toujours exprimé que nous n’en avions qu’après le système-ENA, pas après les énarques en tant que personnes.

Au fond, Libé a bien résumé le problème, lundi dernier : Ségo ce n’est pas ceci ou cela ou un problème de femme qui est en question c’est exclusivement une question de personnalité : Ségo est en deux mots, pour certains dont nous sommes, " de l’extérieur " totalement imbuvable. Nous n’apprécions notamment pas son usage des medias. On n’a pas le temps de commencer à expliquer dans le détail (et on concèdera aussi volontiers que ses collègues et rivaux sont archi-pires) . On concède également que l’appréciation exprimée est forcément subjective et qu’on peut voir en bien , sait-on jamais, d’un autre site de vue).

Donc Ségo peut être imbuvable en image et sans doute présidente en même temps sans absolue contradiction ou impossibilité, sans impeachement. Le mandat au demeurant ne dure plus que 5 ans.

6. Qu’a-t-on le droit de dire ou pas pour être bien quand il se trouve qu’on est plutôt contre Ségo ? Peut-on à toutes fins utiles faire le début d’un mémento ?

Donc, l’auditeur d’un propos ne doit pas un instant être en situation de se méprendre. Tout ce qui touche la féminité qui fait la femme doit être catégoriquement exclu .

N’allez pas suggérer que vous appréciez Ségo, au motif (faux) qu’elle a de gros nibards, ce serait le comble de l’inconvenance politique, vous pouvez à la rigueur le sortir d’Emmanuelle Béart qui expose les pièces à conviction dans les journaux avec le back le lendemain, c’est dans son métier, mais vous ne pouvez focaliser, ni hypothétiser sur des seins que vous n’avez jamais vus s’agissant de Ségo. D’ailleurs vous ne pouvez focaliser sur ses genoux non plus que vous voyez assez souvent en photo. Les genoux sont hors propos en politique aussi, ils seront donc tus. Tout cela paraît évident et normal. On en reste au contenu du verbe.

Ségolène veille d’ailleurs personnellement, on se rappelle tous ce politicien qui commit l’erreur de lui dire au cours d’un débat : " Madame, vous êtes charmante " et à qui elle claqua : " Moi, monsieur je ne vous trouve pas charmant du tout. " Parce que, soyons objectifs, Ségo a parfois des bons coups. "

Résumons, si tant est qu’on puisse résumer

OK, on peut critiquer sans être bêtement machistes, c’est la moindre des choses. S’y appliquer absolument.

Mais en dehors de cela peut-on critiquer tout simplement ? On parle pas du programme de Ségo, puisqu’a priori ce sera celui du PS et qu’il est pas sorti.

Peut-on critiquer sans avoir l’avoir l’air de foutre la cause féminine en l’air ? ou sans en être accuser ?

Peut-on critiquer Ségo, tout en trouvant néanmoins souhaitable qu’une femme puisse diriger ce pays le plus rapidement possible, non parce qu’un femme serait moins nulle ou meilleure par essence qu’un mec, mais parce que tout simplement, ça fait en France pas mal de temps qu’elles attendent et qu’on attend nous-mêmes ?

Nous ne serions pas contre entendre vos points de vue sur la question.

Et même sur Ségo pour revenir à Ségo : Ségo est-elle la bonne cause pour la cause de la France d’une part, et pour la cause des femmes.

Bref, in fine, où situer et comment bien cerner le domaine de la lutte ?

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On pourra voir également, non sans profit :

Subject : Chronique des futures élections 2007 (zaz 1) Rentrée 05
 http://ocsena.ouvaton.org/article.p...

Subject : A la Une de la presse Aujourd’hui, la question des valeurs (+ ou - zaz)
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Subject : Chronique des futures élections 2007 - (zaz 2) Du pain et du bousin
 http://ocsena.ouvaton.org/article.p...

Subject : A la Une de la presse Aujourd’hui, l’état de la nation (zaz)
 http://ocsena.ouvaton.org/article.p...

Subject : A la une de la presse Aujourd’hui, les routines (zaz)
 http://ocsena.ouvaton.org/article.p...

Subject : A la une de la presse Aujourd’hui, la vie absurde (zaz)
 http://ocsena.ouvaton.org/article.p...

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Les Pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA (et pour la démocratie avancée)
 http://ocsena.ouvaton.org
 ocsena.org@wanadoo.fr

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    Sinon, les françaises et les français ne sont pas prêts à voter pour une femme aux prochaines élections présidentielles. Pas plus qu’Hollande ne se voit en "Première Dame de France".
    Il y a en France une très longue tradition d’un pouvoir de couple traditionnel, l’homme règne et son épouse le seconde, le conseille et joue les dames patronesses.
    C’est l’image Papa-Maman, chacun et chacune à sa place, que nous avons bien intégrée.
    Personne n’est vraiment prêt ici à révolutionner ça (aux USA non plus d’ailleurs). Pas plus les femmes que les hommes.