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Arretons les Minutemen ! Quebec-Vermont 15/10/05

Publie le jeudi 13 octobre 2005 par Open-Publishing

Un groupe de Montréalais-ses vont à la frontière du Québec et du Vermont samedi le 15 octobre pour dénoncer et contre-manifester contre la présence de Minutemen* à Derby Line au Vermont.

* Minutemen : une organisation de milices armées qui tentent d’empêcher les réfugiés et immigrants "illégaux" de traverser des frontières.

Départ : QPIRG Concordia, 1500 de Maisonneuve ouest, 2e étage, 9h00.
coût 10$ (optionel). Réservations : 514-859-9023 (Solidarité Sans
Frontières) sansfrontieres(a)resist.ca

inclut en dessous est le texte que nous allons distribuer sur place
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Qu’est ce qu’on fait ici aujourd’hui ?

Aujourd’hui, une milice armée qui s’appelle les Minutemen patrouille la
frontière entre le Québec et le Vermont. Leur but est d’empêcher des
immigrant-e-s "illégaux" de traverser la frontière. Nous sommes ici pour
dire que les frontières ne sont pas là pour notre sécurité, et qu’en fait
elles ruinent des vies et tuent des gens. Nous sommes aussi ici pour faire
savoir au Minutemen qu’ils ne sont pas les bienvenus !

Qui sont les Minutemen ?

Historiquement---c’est une organisation de milices qui a participé au
violent pillage de terres autochtones et le génocide des premières nations
de ce que nous connaissons maintenant comme les États-Unis d’Amérique.
Dans sa plus récente incarnation, le projet des Minutemen a débuté le
premier avril 2005 sous le prétexte que des citoyens américains
"ordinaires" pouvaient se charger de patrouiller la frontière et prévenir
l’entrée "d’illégaux". Ce jour là, les fondateurs des Minutemen James
Gilcrist, Chris Simcox et 857 volontaires ont débuté une opération de
patrouille de la frontière sur une distance de 23 miles le long de la
frontière Mexique-Arizona qui a duré 30 jours. Environ la moitié des
volontaires avait une expérience militaire et le 2/3 était en possession
d’une arme. Leur but ? D’établir "non seulement un exemple à suivre pour
d’autres Américains, mais aussi un précédent que nous espérons aura un
effet durable dans la façon dont la sécurité frontalière sera vue par les
générations futures".

En groupes de 4 à 8 personnes, souvent armées, ils patrouillent la
frontière dans le but d’informer la garde frontalière des mouvements de
migrants. Ils ont aussi fait des appels nationaux visant à receuillir de
l’information sur des "illegal aliens" (immigrants illégaux), leurs
employeurs et toute personne impliquée dans ce qu’ils appellent la "fraude
d’identité". Bref, ils font la promotion d’un état policier.

Le premier octobre 2005, les Minutemen ont lancé leur campagne le long de
la frontière USA/Canada, et tentent maintenant d’établir des sections dans
les états du Maine, du Vermont, du Michigan, du Minnesota, de North
Dakota, d’Idaho et de Washington.

Les frontières ne sont pas là pour notre sécurité. Elles ruinent des vies
et tuent des gens !

Partout à travers le monde, les frontières fixent les limites que les gens
ne sont pas censés traverser. Des tentatives de les traverser, dans le
désespoir, peuvent finir par la mort. Ce fut le cas à la fin du mois de
septembre dernier, quand 5 réfugiés Africains ont été tués par balles en
tentant de traverser la frontière du Maroc et de l’Espagne. À la frontière
USA/Mexique, de nombreuses personnes sont morts de déshydratation alors
qu’elles tentaient de traverser le désert brulant. Même sans les
Minutemen, bien des gens ont perdu leurs vies en tentant de traverser la
frontière canadienne. Le 7 septembre 2005, Shkelqim Harizi, un réfugié
Albanien est mort noyé en essayant de traverser dans le secret la
frontière à Windsor en Ontario. Nous affirmons qu’aucun humain devrait
faire face à la mort en essayant de traverser les frontières et que les
frontières devraient être ouvertes à tous et à toutes.

Pourquoi nous sommes contre les frontières

Au Canada, il y a littéralement des milliers de personnes dont les vies
sont affectées par les frontières. Beaucoup de ces personnes sont nos
voisins, des gens avec qui nous travaillons, nos ami-e-s, nos
amoureux-euses et des membres de nos familles. Nous pouvons dire qu’ils et
elles sont une partie importante de notre société.

Les frontières s’appliquent en fait qu’aux pauvres. Il est relativement
facile d’entrer au Canada pour les élites étrangères. Pour les pauvres, le
pays est presque innacessible.

Pour les riches et les grandes compagnies multinationales, les frontières
n’existent pas. Alors que la rhétorique de la liberté devrait s’appliquer
à tous, en vérité ce n’est qu’une minorité qui en bénéficie. La grande
majorité d’entre-nous sommes victimes d’incalculables contrôles et autres
formes de répression dans nos vies. Les immigrant-e-s jugés comme étant
"illégaux" vivent ces contrôles de façon extrême, quand ils se sont
enlever le droit d’exister et d’évoluer librement en société comme il nous
l’est promis.

De plus, les contrôles d’immigration, comme d’autres formes de racisme,
créent une couche de personnes qui sont dans une situation de précarité au
travail et dans leurs conditions générales de vie. L’existence d’une telle
couche de personnes ne fait que niveler par le bas les droits de tous et
toutes et sert à diviser la classe ouvrière entre plus privilégiés et plus
précaires. Pensez à l’Apartheid en Afrique du Sud, sauf que cette fois-ci
on oppose les blancs pauvres et les personnes de couleur pauvres contre
les nouveaux arrivants. Le résultat c’est que tout le monde perd sauf les
multinationales et l’élite qui les contrôlent.

Nous prenons au sérieux la croyance que tous les humains devraient être
égaux, respectés pour leur valeur et détenteurs de droits. Les frontières,
la "citoyenneté" et les contrôles des migrations sont une façon d’établir
des inégalités entre les personnes. Ces inégalités engendre l’exploitation
cruelle et la marginalisation de millions de personnes immigrantes
"illégales" à travers le monde..

Le pouvoir en place nous dit que nous avons besoin de frontières et de
sécurité aux frontières pour notre propre protection, ils tentent de mêler
leurs intérêts au nôtres. Le résultat est une peur xénophobique de
l’étranger. Au lieu d’accepter les mensonges du pouvoir, nous devons
reconnaître que le réel danger existe à l’intérieur même de nos frontières
 : le danger d’une société construite pour ne répondre qu’aux besoins des
riches et des puissants qui profitent de notre travail et de l’exclusion
raciste !

Les frontières et les peuples autochtones

Nous ne pouvons pas oublier que cette frontière que les minutemen essaient
de protéger est elle-même une arme coloniale. Près de Tiohtia:ke
(Montréal), le 49ème parallèle passe en plein
milieu de la nation souveraine de Kanien:keh (la Nation de Mohawk). Depuis
presque 300 ans, cette frontière a divisé des autochtones entres
« Américains » et « Canadiens », et a
cherché à nier l’unité de Kanien’kehaka (Mohawks) sur les deux côtés de la
frontière dans un projet d’assimilation et d’anéantissement. La communauté
de Akwesasne (près de Corwall,
Ontario) est elle-même fractionnée en deux, forçant beaucoup d’habitants
de voyager de long en large par les postes frontaliers à chaque jour. La
position sensible d’Akwesasne comme une
fissure dans la frontière l’a transformé en une des communautés le plus
lourdement surveillé des États-Unis et du Canada, avec l’armée et les
services secret et les polices de l’état de New
York, du Québec, et de l’Ontario stationnés tout près. Akwesasne n’est
qu’un exemple, d’un bout a l’autre des deux frontières des États-Unis
existent des nations autochtones qui ont été attaquées
et divisées par les armées coloniales, et maintenant tous ces territoires
sont maintenant sous la surveillance d’une autre force coloniale, la
patrouille des minutemen.

Qui sommes nous ?

Nous sommes des individus travaillant politiquement dans divers groupes de
Montréal telles Solidarité Sans Frontières, la Fédération des Communistes
Libertaires du Nord-Est (NEFAC), la Convergence des Luttes
Anti-Capitalistes (CLAC), Bloquez l’Empire et le Mouvement de Solidarité
avec les Peuples Autochtones. En tant qu’immigrant-e-s, anarchistes et
militant-e-s communautaires, nous luttons pour un monde libre que nous
croyons impossible à atteindre sans l’abolition des frontières et des
inégalités sociales.

Si vous voulez plus d’infos, restez en contact !

514-859-9023 (Solidarité Sans Frontières)
sansfrontieres(a)resist.ca

www.solidarityacrossborders.org
www.nefac.net
www.clac.taktic.org
www.ipsm.nativeweb.org


http://ainfos.ca/cgi-bin/mailman/listinfo/a-infos-fr