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Primaires italiennes - Fausto Bertinotti : JE VEUX... que les rentes commencent à payer (12)

Publie le vendredi 14 octobre 2005 par Open-Publishing

de Fausto Bertinotti traduit de l’italien par karl&rosa

Le véritable scandale de ce pays est qu’il y ait le plus grave phénomène d’évasion fiscale de l’Union Européenne.
On dit souvent que cette évasion est due au niveau élevé de l’imposition fiscale. En réalité, le niveau de la pression fiscale dans notre pays ne dépasse pas la moyenne de l’Union Européenne.

Son problème est qu’elle est déséquilibrée et injuste. Les faits sont clairs. L’ impôt sur les revenus du travail et assimilé est passé de 41,7% de la recette totale aux années 80 à 44,3% aux années 90, jusqu’à arriver même à 52,5% en 2002. Le système fiscal a donc accentué la tendance en cours vers la redistribution du revenu au bénéfice des profits et des rentes.

Et il l’a fait de façon éclatante, surtout à partir des années 90. De 1991 à 2002, la recette totale de l’impôt direct de l’Etat a augmenté en termes réels de 15,4%. Mais cette augmentation cache d’importantes différences de classe. La recette du prélèvement fiscal direct sur les revenus du travail salarié et assimilé a augmenté de 40,4% tandis que celle sur les revenus du capital et du travail autonome a diminué de 3,6%.

En effet, tandis que les salariés et les retraités sont soumis à une retenue à la source et que leurs revenus sont donc taxés sans aucune possibilité de dérogation (au contraire, ils sont taxés davantage parce qu’on ne leur restitue pas le "fiscal drag"), les autres revenus, ceux des entreprises, mais aussi des catégories privilégiées et d’ordres professionnels ont de grandes possibilités d’évasion fiscale. On a calculé que, à cause du faible nombre d’inspecteurs du travail, la possibilité pour une entreprise d’être soumise à une vérification de son honnêteté fiscale est un peu plus de zéro. Ainsi, combattre l’évasion fiscale revient à chercher une aiguille dans une botte de foin.

Le point essentiel est que l’évasion a été encouragée par les mesures concrètes prises par le gouvernement de droite ces dernières années : les régularisations ont en effet représenté dans les lois de finances l’instrument essentiel pour récupérer des fonds (des capitaux exportés illégalement au travail au noir, pour n’en citer que quelques-uns).

Dans une nouvelle politique, frapper l’évasion fiscale doit devenir la priorité de gouvernement.

A côté de cela, on peut décider une série de mesures en direction de la pénalisation de la rente financière :

 introduire une taxation pour les transactions financières internationales (taxe Tobin) ;
 un nouveau diagramme de l’impôt sur le revenu réintroduisant un critère adéquat de la progressivité de l’impôt ;
 taxer toutes les richesses financières et patrimoniales au moins comme cela se fait dans les pays européens les plus développés ;
 taxer d’une façon adéquate les gains en bourse et les plus-values ;
 réintroduire l’impôt de succession sur les grands patrimoines aboli par le gouvernement Berlusconi.

Faire payer tous et introduire un vrai critère de progressivité peut aussi servir à rééquilibrer les charges fiscales. L’ICI (taxe d’habitation municipale payée par les propriétaires, Ndt) en est un exemple : on a démontré que l’ICI sur la première résidence peut être diminuée jusqu’à son élimination par une pénalisation fiscale très forte des habitations non louées et un impôt progressif selon le nombre de logements possédés.

Rifondazione Comunista Parigi (Bellaciao)
Refondation Communiste Paris (Bellaciao)

Pour plus d’info, écrire ici : bellaciaoparis@yahoo.fr

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