Accueil > Harold Pinter, mon ami ...

Harold Pinter, mon ami ...

Publie le samedi 15 octobre 2005 par Open-Publishing

de Al Faraby

Le Britannique Harold Pinter remporte le prix Nobel de littérature 2005.

Il est considéré comme l’un des plus grands dramaturges du siècle, dans son pays et dans le monde. Auteur de plus de trente "comédies de menace", Pinter, 75 ans, se démarque notamment par sa haine de toutes formes d’oppression.

Il s’est battu pour la liberté d’expression et la défense des droits de l’homme pendant la dictature de Pinochet au Chili, lors des deux guerres du Golfe ou, plus recemment, en 2003, contre la guerre contre l’Irak.

Le dramaturge est récompensé par le jury suédois parce qu’il "découvre l’abîme sous les bavardages et se force un passage dans la pièce close de l’oppression". Il est déjà lauréat de nombreux prix, parmi lesquels le Laurence Oliver Award en Grande Bretagne ou le Molière d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en France.

Autant ses pièces font la part belle à tous les jeux de sous-langage, autant l’homme public parle sans équivoque : Blair est pour lui « un idiot plein d’illusions » et Bush « un criminel de guerre ».

En 2003, lors de la manifestation antiguerre en Irak à Londres, où défilaient un million et demi de personnes, il a lu un poème de son recueil War :

« Ta tête roule sur le sable
Ta tête est une flaque dans la saleté
Ta tête est une tache dans la poussière
Tes yeux s’en sont allés et ton nez
renifle l’odeur de la mort
et tout l’air mort s’emplit
du parfum du dieu de l’Amérique. »

"J’ai écrit 29 pièces. Je pense que ça suffit" : C’est en ces termes que le nouveau prix Nobel de littératur 2005 a réagi à son couronnement, devant son domicile londonien. Harold Pinter s’est dit "comblé", mais s’est demandé dans quelle mesure ses prises de position politiques n’avaient pas joué autant que son travail d’auteur dans le choix des académiciens suédois. "Le monde en a assez de mes pièces de théâtre. Je vais me consacrer davantage à la poésie et continuer à m’engager sur la scène internationale", a-t-il ajouté, d’une voix enrouée. "Le monde court à la faillite si nous n’y prenons garde. Et notre pays ne remédie en rien à cet état de fait ", a-t-il conclu.

Site de Harold Pinter : http://www.haroldpinter.org/home/in...

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2566