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Violences urbaines Qui est responsable ? La famille, l’école ou l’Etat ?

Publie le mercredi 9 novembre 2005 par Open-Publishing
7 commentaires

de Barbara Bouley

J’ai jeté mon poste de télévision depuis longtemps.

La consommation d’images du désenchantement du monde fini, heureusement, par lasser les âmes sensibles.

J’imagine que les alliés des libéraux mondialistes qui préparent nos cerveaux aux consommations du ventre ou des loisirs et qui nous inventent des divertissements débiles mais bien nécessaires à notre société d’abondance anotique, ont concocté spécialement pour cette boite noire qui sévit au milieu des salons, de fortes images de Désespérance et de savants montages sur les violences urbaines de ces jours derniers.

J’imagine : Surabondances de cris, de feux, de sirènes et de larmes. J’imagine bien la pauvreté d’analyses des vedettes de la politique nationale. Vraiment ! nul besoin d’un écran plat pour imaginer leurs plates et tristes mines ! Tous doivent invoquer un contexte économique et social catastrophique.

Je ne suis pas politicienne. Loin d’être neuf, le regard que je porte sur la
situation actuelle, " les évènements ", n’est même pas imprévu.
Le désir de formuler des questions (la philosophie) fais signe, par ces
quelques mots, d’un vital et constant étonnement de citoyenne sur notre cité
et sur son devenir.

J’entends à la radio les échos d’une distillation constante de la peur :
Après le terrorisme, la grippe aviaire, voici les violences urbaines.
J’entends surtout à la radio les mesures qui font toujours suite à ces échos
et qui amenuisent nos droits de circulation, qui rétrécissent nos espaces de
liberté.

A l’écoute des pitoyables discours de certains de nos élus démocratiques qui
utilisent dix fois le vocable" extrême " (et ses dérivés ) dans une
interview de moins de 2 minutes, on se demande qui l’est.

Et je crois ne pas me tromper : Je n’ai pas entendu sur nos radios, un seul
de ces jeunes hommes des quartiers en flamme nous expliquer le pourquoi de
son affolement d’aujourd’hui.

Le Démos ne s’exprime pas librement sur cet espace particulier de l’agora
contemporaine : l’espace des médias.

Il est courant de penser aujourd’hui que le démos a un besoin absolu de
traducteurs, d’interprètes ou de représentants et le jeu démocratique se
contente d’une spéculation d’argumentations par voix interposées.

Ainsi ne reste-t-il au c¦ur politique de la cité qu’un amas de voix (souvent
masculines !) qui parlent au nom de voix que nous n’entendons pas.

A la radio les politiciens se renvoient misérablement la balle.

Nos enfants nés dans de tristes banlieues, eux, ne jouent plus.

Peut importe de savoir qui joue au grand méchant loup.

Peut importe de connaître le nom de celui qui a mis le feu aux poudres.

Que cherchons-nous ? Un bouc émissaire ou les racines plus profondes d’un
germe de tragédie ?

Nos enfants s’enflamment. Qui est responsable ? La famille, l’école, l’Etat
 ?Nous sommes tous responsables.

Dites-moi de M.Sarkosy ou de M. Braouezec (ou des autres) qui s’est une
seule fois exprimé contre l’industrie des jouets qui transforment nos
enfants en futurs voyous guerriers ou en policiers détenteurs d’une légale
violence ?

Bientôt la folie de Noël ! Chouette ! Qu’allez vous offrir à votre enfant
mâle ?Un revolver en plastique à la mode de la police nationale ou bien le
dernier fusil du trappeur canadien ? Un Action man bien équipé pour une
expédition dans de lointaines colonies exotiques ? Le costume d’une tortue
Nindja prête au combat ou celui d’un guerrier de l’espace prêt à conquérir
des mondes nouveaux peuplés d’êtres étranges qu’il n’osera pas encore nommer homme ? Un bionicle ? Un char blindé ? Quels nouveaux jeux interactifs guerriers ?

Un joli hélicoptère miniature, peut-être, comme ceux qui sillonnaient hier
les quartiers de la plaine St Denis dans l’espoir de débusquer ceux qui,
lassés de jouer aux jeux vidéo d’une guerre inactive, sont devenus actifs ?
Nos enfants consomment à outrance les produits des industries des jeux de
guerre et tous nous acceptons cette accumulation plastique des signes de
violence. AH ! Qu’on ne vienne pas nous charger les oreilles avec de
prétendues considérations psychologiques sur la nécessaire expression de la
violence chez l’enfant. Je ne crois pas en cette science là.

Dites moi, de M. Sarkosy ou de M. Braouezec ou des autres qui a alerté "
l’Opinion " sur les violences terribles qui existent depuis longtemps dans
les cours de nos écolesŠ MATERNELLES ?

Espaces de violences de Neuilly à Saint-Denis, en passant par Montrouge, je
vous assure." Une véritable jungle " vous répondront les instituteurs
(trices) ou directeurs(trices) des écoles "Mais il faut bien que les enfants
apprennent la Vie ".

Mon rêve de vie s’appelle non violence.

Je sais que l’école aujourd’hui ne nourrit pas le même rêve pour l’avenir de
notre Cité. Prochainement, les enseignants apprendront officiellement à mon
enfant à chanter au rythme du groupe "Marchons, marchons, qu’un sang impur,
abreuve nos sillons ". Comme dans les dictaturesŠ

Trop peu d’adultes dans les écoles maternelles (ces lieux fréquentés par nos
petits qui passent alors du langage du corps au Logos), pour enseigner la
distance, la résolution des conflits, le jeu des émotions contrôlés (le
Théâtre), la culture de la non-violence.

OUI. Nous sommes tous responsables car nos enfants ne savent plus qu’il
n’est pas souhaitable de s’amuser à tuer ou à incendier.

Que tuer est un acte grave, même en jeu.

Qu’aucun lieu ne mérite d’être brûlé, même en jeu.

Peut-être leur a-t-on trop peu appris cela. Nous n’avions plus le tempsŠ

Peut-être le leur a-t-on trop peu rappelé, occupés que nous étions à
consommer, avec eux, le pire : Les produits en plastiques colorés de
l’industrie du jouet.

Ne soyons pas snobs ! Ne cherchons plus les responsables.

La jeunesse de nos sociétés d’opulence est sacrifiée depuis longtemps et
nous sommes tous responsables !

Messages

  • Je partage votre avis
    En autre:au moment de la surenchère médiatique sur la grippe aviaire notre Ministre des finances
    ancien grand patron faisait voter la réforme des actions qui accordent une très grande diminuation d’impot à nos grands patrons
    pendant la révolte des banlieues rien ne les arretent nos chers élites, ils négocient l’UNDIC pendant ce temps imperturbable la gauche socialiste (120 000 adhérents) votent pour nous pondre un programme qui sera imposé à tous les Français mais ce n’est pas grave lnos élites réussissent, ils actionnent nos émotions nos peurs et pendant ce temps ils nous imposent leur totem : le marché, leur finance bravo ils sont forts..et nous on plonge nicole

  • il me semble que vous avez oublier......

    ...........La religion......

    ............................DIEU est Mort....
    .................................................Nietzsche....

    pas dans les banlieux

  • Merci pour votre texte, dont je partage totalement l’avis, de la part d’un internaute qui a lui aussi laisser tombé la télévision depuis de nombreuses années. ;)
    Il est cependant triste de constater que sans un visionnage des journaux de france2 sur le net sur ce sujet, il aurait été impossible de comprendre l’origine des raccourcis stupides qui polluent l’esprit d’un bon nombre de français en ce moment (ne serait ce que quelques insinuations dans les posts précédents…)
    On se demande parfois pourquoi Bradbury à écrit « Fahrenheit 451 » si c’est pour que nous continuions tous à nous comporter de la même manière…
    Une révolte qui toute aussi légitime qu’elle pourrait etre n’a pas le soutien des premiers concernés parce qu’elle ne sait plus s’exprimer que par d’autres actions que des actions spectacles, et donc stupides, déplacées et vide de SENS, face à (ou en réponse à ?) des politiques qui ont un discours spectacle, incapable de toute réflexion sérieuse sur la situation sociale de notre société, mais jouant allègrement des sentiments de peur, et d’incitation à la haine raciale, qui à défaut de sérieux redonnent des décharges d’adrénaline à ceux que la morosité guettait grace à des mots forts répétés sans impact concret :

    « Dans ses discours, Hitler ne cessait de répéter des mots violents comme “ haine ”, “ force ”, “ impitoyable ”, “ écraser ”, “ broyer ”, en les accompagnant de gestes plus violents encore.[…]. Nous souhaitons presque tous la paix et la liberté, mais bien peu d’entre nous éprouvent un grand enthousiasme pour les idées, les sentiments et les actes qui contribuent à les faire régner. Réciproquement, presque personne ne veut la guerre ou la tyrannie, mais les idées, les sentiments et les actes qui y conduisent procurent un plaisir intense à beaucoup de gens. »

    Huxley, Retour au meilleur des mondes

    La « méthode Sarkozy » fonctionne, elle frappe fort, elle excite.
    Qu’importe qu’elle fasse fausse route, pourvu qu’on ai l’ivresse.

    • je suis assez d’accord pour ne pas chercher de bouc emissaire,mais dire :on est tous responsable,c’est nier toute responsabilitè.je suis desolè , mais je ne me sens pas du tout responsable des evenements graves actuels.le fric,l’envie,l’opulence,l’absence totale de tout apprentissage de l’idèe meme de frustration,le comblement illusoire de tout manque .....tout cela tue le desir ,ce qui est mortifere.Etant dans l’impossibilitè de toute symbolisation,chacun en reste aux representations,les mechants d’un cotè,les autres ..ailleurs.la loi est devenue vide de tout sens,d’une telle complexitè que meme les juristes n’y comprennent plus rien,sur des points extremement graves comme qui est français,et qui ne l’est pas.c’est quand meme bien le b a ba.Dans ce contexte totalement fou,on devrait pouvoir compter un minimum sur nos gouvernants pour etre capables de reflechir un tout petit peu.Ils preferent en rester au grand jeu de la representation,chacun sur sa scene !en fait non ils reflechissent beaucoup,mais pas à la meme chose,ils voient beaucoup plus loin que nous,horizon 2007 !mais quant à ce que deviendront les enfants des "terroristes" d’aujourd’ui,on s’en fout ,ce sont nos enfants que ça regardera....avec un peu de chance ,on ne sera plus là pour le voir,honte sur nous d’avoir elu des incapables assassins !j’en suis malade.

  • la famille n’est pas responsable.

    L’ecole est responsable, pour avoir voulu défendre a travers les syndicats une certaine idée de l’immigration, en fait des gens de l’enseignement réputés de gauche, et une gauche dure, voit leur environnement prendre une tournure dangereuse, exercer le métier aujourd’hui oui cela est risqué.
    mais au nom des bons principes pas de flics ou lycée, ne pas dire que la violence vient d’une population d’immigré,( en grande partie) ne pas respecter l’ècole de la république en criant que cela est fasciste, et bien il en prenne plein la tronche cela va continuer, pourquoi s’arreter.

    l’etat qui laisse venir des gens de tous les pays, en faisant preuve de laxisme, on assiste a une immigration de peuplement, mais pas de travail , de toute facon le boulot il disparait, et puis les bonnes ames de gauche qui expliquent partout que bruler c’est bien , car les citées sont des endroits tellement tristes . a qui la faute, les émeutiers ont compris que demain ils peuvent recommencer, de toute facon ils seront défendus, et approuver.

    et moi pour souligner ces faits, je vais etre classer dans les rascistes, et fascistes.