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Jean-Luc Mélenchon : apprentissage à 14 ans, une régression éducative sans précédent

Publie le mercredi 9 novembre 2005 par Open-Publishing
9 commentaires

de Jean-Luc Mélenchon

La décision du gouvernement Villepin concernant l’apprentissage se sert des évènements dans les banlieues comme d’un effet d’aubaine pour un objectif politique sans rapport avec la situation. En fait sous prétexte d’élargir l’accès à l’apprentissage il vient d’abaisser l’age de la scolarité obligatoire pour tous les jeunes qui seront considérés comme indésirables dans l’institution scolaire.

Nous voila revenu aux années soixante ! C’est une terrible régression politique en matière d’éducation.

En fait le lien direct établi par le gouvernement entre la casse dans les banlieues et l’échec scolaire n’est nullement démontré.

De plus l’idée que l’apprentissage soit le meilleur remède à l’échec scolaire n’est nullement avéré non plus. On doit au contraire rappeler qu’avec des discriminations ethniques records et près d’un contrat sur quatre qui n’arrive pas à terme, l’orientation précoce en apprentissage va au contraire faire augmenter le nombre de sorties sans qualification. Le nombre des jeunes sortis du circuit scolaire et rompant le contrat d’apprentissage va donc augmenter et avec lui celui des « perdus de vue », jeunes errant sans occupation fixe dans les quartiers.

Enfin ceux qui auront été ainsi orienté et qui suivront correctement leur cursus seront en réalité cantonnés à l’acquisition du CAP. Là où l’éducation nationale s’attelait au contraire à les conduire de plus en plus nombreux au bac professionnel quand l’économie a besoin de travailleurs de plus en plus qualifiés.

Ainsi, la décision du gouvernement enterre aussi l’objectif de conduire 80 % d’une classe d’age au bac, politique qui a permis une démocratisation historique de l’accès aux qualifications, notamment avec l’accès d’un nombre croissant de jeunes au bac professionnel.

Messages

  • La culture du diplome doit etre cassé dans ce pays. On attache bien trop d’importance à ça. Combien de jeunes aujourd’hui n’ont aucun projet professionnel et restent à l’école juste par principe ??
    De nombreux emplois sont disponible dans des filières aujourd’hui complètement délaissée par les jeunes ( boulangerie, charcuterie etc...tous ces petites échopes qui forment la vie de quartier...). Ce n’est en aucun cas une regression politique mais guère plus qu’une revalorisation de certains petits métiers en passant par des contrats d’apprentissages qui déboucheront sur de vrais emplois !D’ailleurs le bac en lui n’a plus qu’une valeur symbolique..il ne sert plus à rien. De nos jours, il faut faire minimum bac+2 pour trouver quelque chose de correct. Ne nous voilà pas la face, tout le monde n’a pas forcément envie de rentrer dans cette mécanique des diplomes. De plus de nombreux emplois sont disponibles dans des filières complètement délaissés de nos jours...

    • Les jeunes qui s’ennuient à l’école n’ont que faire d’y rester ! Ils se sentent ennfermés, brimés. A force de valoriser le diplôme au dépens de la valeur du travail, on se retrouve avec des diplômés qui méprisent les tâches subalternes (il y a des stages "ouvriers" dans les écoles d’ingénieurs pour parer à ce problème) et des non diplômés qui ne veulent pas d’un travail qu’ils jugent "dégradant".

      Conclusion : manque d’effectifs dans tous les métiers du bâtiment, de la restauration et 3 000 000 de chômeurs. On marche sur la tête ! On va se casser la gueule !

      http://pimentalai.over-blog.com/

    • Vous savez les enfants s’ennuient très vite à l’école. Beaucoup d’entre eux s’ennuient dès le CP. Allez hop pour ceux là aussi il faudrait établir un statut d’apprenti et les envoyé à l’usine des 8 ans.
      Pour avoir été en échec scolaire et pour m’être tapé un BEP, je sais que ce genre de mesure est de la connerie pure. L’apprentissage peut être utile pour ceux qu’il le souhaite réellement. Mais je crains que beaucoup prennent la voie de l’apprentissage car l’école classique n’a jamais tenté de les aidés à s’en sortir. ( profs non qualifiés, surpopulation dans les établissements des banlieues pauvres etc... ). J’ai subis la réorientation dans une filière professionnelle, mais j’ai réussi à m’en sortir et je fini mon DEA.
      la mesure du gouvernement ne va qu’empirer la situation des jeunes en banlieue, leur isolement et ils seront surtout peu rémunérés et n’auront donc aucun moyen de sortir de ces banlieues maudites.

    • Jean-Luc a raison. L’apprentissage n’est pas LA SOLUTION.
      Lu sur le "Parisien" de samedi : "l’apprentissage n’est pas systèmatiquement un avantage pour les jeunes, les entreprises ne faisant pas toutes le même usage de ce type de formation, selon une étude du CEREQ, publiée hier. L’étude souligne que la poursuite d’études par la voie scolaire protège toujours mieux du chômage."
      Alors, cessons cette idée toute faite, inculquée entre autres par les médias à la botte, qui veut que la travail, l’effort, la peine, la volonté de s’en sortir soient la solution au chômage. On trouvera toujours dans son entourage quelqu’un qui a "réussit" sans diplôme : mais soyons réalistes, ceci est un cas d’exception.

      Ne vous laissez pas prendre non plus à cette supercherie qui voudrait que cette voie de formation permette aux jeunes de se qualifier. C’est tout le contraire. Les chiffres parlent d’eux-même :
      dans la plupart des régions, les formations professionnelles publiques disparaissent peu à peu au profit de l’apprentissage ; or, c’est justement dans les régions qui ont le plus développé l’apprentissage que le niveau de qualification est le plus bas (poursuite d’études après un CAP ou un BEP : 4% pour les jeunes sortant de l’apprentissage, 50% pour les jeunes des lycées professionnels). De plus, au vu de la situation actuelle dans le pays, je crains vraiment que cette solution ait les conséquences inverses de celles avancées : suffirait-il de former dans l’entreprise pour inculquer des valeurs de respect, d’égalité et inciter à la non violence ? pour permettre l’accès plus facile à un emploi ? pour résoudre le problème économique de l’inadéquation entre le nombre de chômeurs et le nombre d’emplois non pourvus (restauration, BTP) ?
      La pire supercherie tient aussi dans le fait que, si l’école a obligation d’accueillir TOUS LES JEUNES, l’entreprise n’a pas mission de service public et n’a donc aucune contrainte en ce domaine. L’inégalité dans les situations de recherche de stages, d’embauche, d’apprentissage est flagrante, assimilable au délit de "faciès". A qualification et compétences égales, les jeunes sont rejetés de par leur nom, leur visage et leur lieu d’habitation.
      ET pensez-vous vraiment que les entreprises vont s’encombrer de ces jeunes "sauvageons" ?

      Et puis, dites-vous bien que si l’école n’est plus en mesure de prendre en charge certains jeunes, c’est qu’elle n’en a plus les moyens car on ne veut pas qu’elle les ait. La casse du service public est fortement engagée dans le domaine de l’Education Nationale et la formation professionnelle publique sera la première concernée par la privatisation.
      Que se passe-t-il dans les lycées professionnels : on ferme des sections, on recrute de plus en plus d’enseignants en contrat précaires (contractuels, vacataires) sans aucune formation. Dans ces conditions, comment remplir non seulement le rôle d’enseignement et d’éducation qu’on lui confère, mais encore celui de partenaire social . Cela ne vous rappelle rien ??
      La Poste n’a-t’elle pas subi le même sort pour en arriver aujourd’hui à la privatisation sous couvert de n’être plus performante ??

      C’était écrit dans le cahier n° 13 de l’OCDE : pour privatiser les services publics, il suffit de les dégrader. N’avez-vous pas la sensation, en réfléchissant, que c’est le cas de l’Education mais ausi de la santé. Il est vrai que ces deux domaines sont fortement convoités car certainement porteurs de profits boursiers.
      Nous vivons une époque formidable : on régresse de jours en jours et on vous fait gober tout et n’importe quoi. C’est sur que monter les salariés du public contre ceux du privé, sous de fallacieux prétextes de "privilèges", de "sécurité de l’emploi", de montants et de conditions de retraites "éhontées" est de nature à faire la "cohésion sociale".
      L’apprentissage est voulu par le MEDEF car enfin, il aura la main mise non seulement sur la formation en elle-même (réductrice puisqu’elle ne permettra pas de développer l’éventail technique de la compétence, l’entreprise n’étant pas, de par nature, conçue pour former mais pour produire) mais aussi et surtout sur l’esprit de la jeunesse. Cultiver "l’esprit d’entreprise" se traduit bien plus par l’ignorance en matière de droit du travail que par le développement de la citoyenneté.
      Arrêtons la crédulité. Si le savoir suintait des murs de l’entreprise, ça se saurait (piqué à Jean-Luc). La pédagogie comme la production sont des domaines de professionnels, qui exigent des compétences traduites en savoirs, savoir-être et savoir-faire. A chacun son métier et faites donc un tour sur le forum du site http://www.lapprenti.com/home.asp où vous saisirez aisément les difficultés rencontrées par les jeunes ayant fait le choix de l’apprentissage.

      Ne nous laissons pas berner, une fois de plus, par des effets d’annonce qui cachent la plus grosse partie de l’iceberg.

    • Mr Melenchon a raison mais c’est avant qu’on en arrive à ces extrémités que la gauche devrait reaffirmer quelques bases de reflexions, de manière à ce que cela soit relayé notamment à la Féderation des Conseils de Parents D’ Elèves (FCPE) de manière à réaffirmer que l’ école est un droit pour tous et pas seulement pour ceux qui s’ y adaptent bien et ce quelque soit l’ âge ;
      le mal est profond dans le manque d’affirmation du droit à une vrai scolairité dans le respect
      de la personnalité des élèves, dans la nécessité d’apprendre et de réfléchir, dans le but de les soutenir à forger un vrai projet de vie
      mais au fait c’est quoi le projet de société défendu par la gauche en France ?
      Djo

    • si je comprends bien pour des enfants d’ouvriers ou de chomeurs , la sortie vers l’apprentissage dés quatorze ans et pour les enfants de bourges l’ecole le plus longtemps possible , vous rigolez , bien sur le bac n’est qu’une clé vers d’autres etudes , mais sans bac , ne cherchez pas de boulot c’est pas la peine , à l’heure des delocalisations de productions industrielles , ne parlons plus de l’agriculture en terme d’emploi , il reste le terciaire , les metiers de l’intelligence comme dit le medef ,pour justifier la casse de tout le reste , je sais bien qu’un plombier , un boucher , un boulanger etc ..... , peut bien gagner sa vie , mais cinquante mille boulangers , bouchers ou plombier ne gagneront pas leur vie , et ils s’agit d’orientation de masse !
      d’accord avec Melanchon , tout ce qu’ils veulent c’est limiter l’acces des classes populaires au savoir et casser l’obligation scolaire jusqu’a 16 ans
      claude tlse .

    • Mr Melenchon a raison mais c’est avant qu’on en arrive à ces extrémités que la gauche devrait reaffirmer quelques bases de reflexions

      J’ai regardé l’émission d’Arlette Chabot hier soir. je passe sur Sarko pour en venir aux propos tenus par Manuel Valls et Jean-Louis Borboo concernant l’apprentissage : sont-ils d’un point de vu concret, si éloignés les uns des autres ?
      "L’apprentissage, voie royale" présenté par le député socialiste m’a profondément choqué ; d’autant qu’il a bien précisé que les régions (majoritairement à gauche) avaient beaucoup investi pour ce type de formation. Cela justifie-t-il ces prises de positions ou l’idéologie socialiste a-t-elle depuis déja longtemps fait l’impasse sur le rôle éducatif et universel du service public d’enseignement.
      Il est tout de même curieux de constater qu’un grand parti tel que le PS ait dérivé au point de défendre à ce point une formation où la pédagogie se voit dans les faits réduites au bon vouloir de l’entreprise alors que les socialistes ont défendu bec et ongles les IUFM (institut de formation des maitres). Mais là se retrouve une fois de plus l’incohérence entre le discours et les actes, incohérence qu’on pourrait qualifier même de malhonnêteté.
      Le pire étant dans certaines régions dirigées par la gauche où le discours prône la défense du service public d’éducation à grands renforts de pommade envers les enseignants (pommade dans le dos, les enseignants ne sont pas dupes, le bas du dos n’est pas loin ...) mais où les objectifs sont clairement à l’inverse de ces propos : augmentation des budgets en faveur de l’apprentissage et, encore plus subtil, volonté d’imposer les sections d’apprentissage dans les lycées professionnels, sous couvert de la compétence pédagogique des enseignants. Cette implantation d’une partie du secteur privé au sein du service public est bien dangereuse car elle s’accompagnera inévitablement d’une volonté d’intervention dans la méthode.
      Aujourd’hui, avec la droite, les exemples sont nombreux de la volonté de la casse du service public d’éducation. Preuve en est, entre autres, la récente possibilité pour les conseils d’administration des Etablissements Publics Locaux d’Enseignement de ne plus avoir à statuer sur certaines décisions qui pourront dorénavant être prises par les commissions permanentes (commissions composées de membres du dit conseil d’administration, mais renforcées par la présence d’acteurs locaux tels les chefs d’entreprise) et possibilité aussi d’élire comme président du conseil d’administration en place des chefs d’établissement des membres de la société civile.
      C’est un peu technique, je sais, mais au travers de ces "petits détails" qui sont de plus en plus nombreux, n’est-ce pas l’émanation réelle d’une volonté politique de modifier peu à peu le statut des établissements publics vers une certaine forme de main-mise de la part du privé sur la gestion des établissements public d’enseignement, voire de privatisation ?

      Quant aux moyens accordés au service public d’enseignement, la LOLF ou loi Sapin, va aussi à l’encontre des propos du PS sur l’éducation. En introduisant dans la masse salariale votée chaque année au parlement pour les différents ministères le montant des retraites, il va sans dire, mais c’est aussi bien en le disant, que, à nombre d’emplois égal, c’est la qualité de l’emploi qui est remise en cause puisqu’au vu de l’élévation de droit du montant des traitements liée à l’élévation de l’âge des salariés(système de l’ancienneté), et de l’inévitable augmentation de la part réservée aux retraites, elle implique de fait le recours aux contractuels et aux vacataires afin de rester dans les limites financières prévues par les objectifs fixés par les députés.

      Qu’en est-il donc du projet socialiste sur l’Education ??
      Il va sans doute falloir attendre la fin du congrès du Mans et laisser un peu de temps pour que s’atténuent les rancoeurs.
      Le projet socialiste en 2007 va donc devoir se construire assez vite pour pouvoir être correctement explicité et médiatisé.
      Quant au procédé même d’élaboration de ce projet, je l’ai vécu il y a quelques temps où j’avais participé à une réunion publique où les sympathisants étaient conviés à être acteurs du projet ; là encore, les faits n’ont, pour moi, eu que peu de cohérence avec le discours : l’élu socialiste présent n’a pas pris une seule note sur les constats et idées émis(c’était surement quelqu’un d’une mémoire éléphantesque), et nous n’avons jamais été recontactés.
      Au PC, la réponse est plus claire.

      La crédibilité doit être visible concrètement. Et là, mauvais point pour le PS.

    • Toujours cette course au diplome..quand la france va-t-elle enfin sortir de cette monstruosité qui empeche les plus courageux de réussir...

    • Toujours cette course au diplome..quand la france va-t-elle enfin sortir de cette monstruosité qui empeche les plus courageux de réussir...

      Attention, les diplômés ne sont pas tous des fainéants et les sans diplômes ne sont pas tous courageux.
      Il est simplement de fait que le taux de chômage des jeunes est inversement proportionnel au niveau du diplôme, c’est tout. Je ne crois pas que des statistiques aient été établies pour mettre en parallèle le niveau de courage et de diplôme.

      Seulement, arrêtons aussi de nous voiler la face, de dire que c’est dégueulasse que le courage ne soit pas pris en compte, de dire qu’il n’y a pas besoin de diplôme pour réussir, parce qu’on trouvera toujours un exemple pour pouvoir affirmer une pareille chose (et l’inverse). Or, l’exemple est battu en brèche par les chiffres.

      Et ce genre de discours est propulsé dans les esprits, tendant à faire croire que la volonté de s’en sortir suffit à trouver un emploi et à réussir professionnellement, quelle que soit l’origine ethnique, l’âge ou le sexe. Il s’agit bien là encore une fois d’opposer ces fameux chômeurs, présentés comme parasites sociaux vivant "bien"grâce aux multiples aides dont ils bénéficient, aux smicards. Il est vrai que pour quelques heures de travail effectués, un salarié anciennement chômeur, verra ses revenus diminuer et là l’injustice est flagrante.

      Tu sembles dans ton message souhaiter que le courage prime sur le diplôme. Le problème c’est que la qualification est nécessaire à l’embauche. Elle est aussi nécessaire pour accéder à la formation continue et là encore, les chiffres sont parlants : n’ont accès à la formation continue en grande majorité que les salariés diplômés. Pourquoi ?? C’est simple, les non diplômés ont d’emblée un sentiment de rejet pour retourner "apprendre", parce que cela les remet dans une situation qui les a mené antérieurment à l’échec. De plus, s’adapter est bien plus dur quand on n’a pas un niveau d’enseignement et de culture générale suffisant (tu ne peux pas nier que les deux vont de paire).

      Au travers de l’idée recue que tu énnonces, idée développée sans cesse dans la plupart des médias (et il faut s’en méfier), c’est l’enseignement public qui est visé : si le courage suffit à réussir, pourquoi s’embêter avec la scolarité ? On jette l’école qui ne sert à rien, la preuve, tous ces chômeurs qui ne trouvent pas de travail alors que certaines entreprises se plaignent de ne pouvoir pourvoir des postes (batiment, travaux publics, restauration). Et comme l’école ne peut pas les former correctement, on propose l’apprentissage et maintenant à 14 ans. Voilà LA SOLUTION miracle. On fait miroiter l’embauche en fin de formation (réelle pour les niveaux les plus bas, CAP et BEP, mais plus le niveau de formation monte et moins l’apprenti a de chance d’être embauché en fin de contrat d’apprentissage). Moralité, on cantonne ainsi toute une partie des jeunes (les plus défavorisés socialement) à des emplois au salaire le plus bas, sans espoir de grimper dans l’echelle sociale.
      Très intéressant pour le MEDEF. Plus le niveau est bas, et moins on est renseigné sur le droit du travail, moins on se syndique et moins on revendique. Le formatage des esprits se fait lors des formations par apprentissage ou par alternance, par le biais de ce que l’on nomme la "culture d’entreprise", fondée essentiellement sur le développement de l’individualisme. Par la peur de la perte d’emploi, on diminue ainsi progressivement les acquis sociaux obtenus par nos ancêtres, on inculque le sentiment de la compétitivité entre salariés et les gens se bouffent le nez entre eux au lieu de se retourner vers les véritables responsables de leur situation.
      L’école qui joue un rôle essentiel dans le développement de l’esprit critique, dans l’acquisition des compétences cherchant à promouvoir l’intérêt général plutôt que les intérêts individuels se voit alors réduite à l’apprentissage des savoirs de base (lire, écrire et compter) car indispensables quand même pour les tâches les moins bien rémunérées.
      Et on règle ainsi le déficit de l’Etat par la suppression des postes d’enseignants, dont on n’arrête pas de relever l’incompétence (les enfants font des fautes d’orthographe, ne savent pas lire à 12 ans et sont incapables de faire du calcul mental, le niveau du bac ne cesse de baisser, ....). A côté de ça, on est toujours incapable de prendre en charge les plus défavorisés mais il s’agit là bien plus d’une manoeuvre politique dont le but est de passer au privé une partie de la formation des jeunes.

      Et on gobe tout ça, c’est présenté effectivement ainsi partout (et notamment à la télé).