Accueil > Appel pour des candidatures unitaires en 2007 et 2008

Appel pour des candidatures unitaires en 2007 et 2008

Publie le dimanche 13 novembre 2005 par Open-Publishing
9 commentaires

La situation que traverse actuellement la France exige une réponse unie des forces de gauche anti-libérales opposées aux politiques de régression, de ségrégation sociale et d’atteintes graves aux libertés publiques. Ce texte appelle à la construction d’une alternative commune, en rupture avec les politiques menées depuis plus de vingt ans, qui permette d’éviter la dispersion des candidatures aux prochaines élections en 2007 et 2008 et la division des forces dans les luttes sociales actuelles.

Le référendum du 29 mai l’a montré : un refus net du libéralisme économique peut produire un mouvement majoritaire à gauche et, dans ces conditions, l’ensemble des citoyens retrouve le goût de la politique. Cette victoire de la volonté de transformation sociale sur le discours de l’impuissance a été rendue possible par la campagne unitaire menée par celles et ceux qui, au sein des mouvements, des partis, des associations citoyennes, bousculent depuis dix ans le consensus néolibéral et appellent à de profondes ruptures. C’est pour contrer cette dynamique que le gouvernement pratique une politique ouverte de réaction sociale et d’atteintes aux libertés publiques. C’est pour n’avoir pas pris en compte ces attentes et avoir cédé au social-libéralisme pour les uns, ou s’y être convertis pour les autres, que les gouvernements de gauche ont échoué.

Le 29 mai a ouvert une possibilité. Elle ne se concrétisera pas si, d’ici 2007, le « chacun pour soi » succède au « tous ensemble ». Face à une droite arrogante, rien ne serait pire que la dispersion des sensibilités qui préfèrent l’alternative franche à l’alternance molle qui domine la scène politique depuis vingt ans. Beaucoup se sont regroupés autour du Non pour dire cette préférence ; mais beaucoup d’autres partagent cette critique d’un projet de société soumis aux seules logiques économiques et financières. L’aspiration à rassembler est très forte et s’exprime dans les collectifs existants, dans les divers rencontres et forums. Pourtant, les risques d’éparpillement existent, notamment à l’occasion des prochaines échéances électorales.

Sans mobilisation populaire, sans dynamique citoyenne, aucune alternative ne s’imposera. Il nous faudra agir ensemble et nous mobiliser dans les luttes, en menant avec force le débat avec toutes celles et ceux qui cherchent les voies d’une transformation sociale profonde. En s’appuyant sur l’expérience des collectifs nés de la campagne référendaire et sur les propositions portées par les mobilisations collectives, il est possible d’organiser une vraie co-élaboration associant syndicalistes, politiques, associatifs, chercheurs, animateurs de lieux et revues culturels, citoyennes et citoyens. Ce travail doit être ouvert à tous, structures organisées et individus. Toutes les formes : forums, rencontres, assises, espaces de luttes, mais aussi manifestations festives et culturelles qui ponctueront ce débat sont bonnes à prendre dès l’instant où elles participent d’une mise en commun.

Appartenant à tous sans être la propriété de personne, ce débat devra être porteur d’une logique alternative globale en rupture avec le capitalisme libéral et l’ensemble des mesures anti-sociales promulguées par la droite. C’est à cette tâche d’élaboration programmatique commune qu’il faut maintenant nous atteler : renforcer les services publics contre la logique de privatisations qui prévaut depuis vingt ans. Mettre en oeuvre des politiques capables de répondre à la mondialisation capitaliste. Légiférer pour interdire les licenciements boursiers, garantir un véritable droit à l’emploi, au salaire, à un revenu pour vivre et à la formation pour toutes et tous, contre les logiques de précarisation et les délocalisations. Pour répondre à la crise écologique, mettre en question nos modes de consommation et de production, profondément inégalitaire, souvent destructeurs de la planète et ne répondant qu’imparfaitement aux besoins sociaux. Affirmer la volonté de protection des biens communs en faisant de l’eau, l’énergie, les transports, les communications, la santé... des services publics. Réquisitionner les logements vides et, pour promouvoir une réelle politique du logement social, mettre en place un service public national du logement. Mettre un terme à la stigmatisation des populations d’origine étrangère, à toutes les discriminations, et promouvoir l’égalité des droits pour toutes et tous. Faire prévaloir une réelle égalité entre les hommes et les femmes. Régulariser massivement les sans papiers. En finir avec le tout-sécuritaire. Mettre la démocratie au coeur du projet et engager, dans ce cadre, un processus de rupture avec les institutions de la Vème République. Faire le choix d’une politique de solidarité et de co-développement avec les peuples du Sud et de l’Est. Faire du désarmement une priorité, s’inscrire en dehors du cadre de l’OTAN et entamer la reconversion des moyens militaires au service de la satisfaction des besoins sociaux. Enclencher un authentique processus constituant d’une autre Europe, au service des peuples et des citoyens
Seul un tel rassemblement permettra d’imposer une logique alternative globale à gauche, rompant avec le projet régressif de société et les politiques mises en oeuvre par tous les gouvernements depuis plus de vingt ans. Ces choix, et les propositions permettant de les concrétiser, seront ceux d’un gouvernement soucieux de répondre aux attentes populaires, de faire renaître un espoir à gauche. Ils sont incompatibles avec la participation à un gouvernement placé sous la domination d’une orientation et d’une politique sociales-libérales qui ont conduit aux échecs du passé.

Dans cette perspective, nous travaillerons à tout mettre en oeuvre pour éviter la multiplication des candidatures aux prochaines échéances de 2007 et 2008. Nous faisons le pari que, si nous nous engageons ensemble dans cette dynamique, ce qui nous rapproche l’emportera sur ce qui nous sépare dans les luttes d’aujourd’hui et les élections de demain. Rien n’est plus urgent que d’enclencher ce processus. Alors engageons-le dès maintenant.

Messages

  • C’est bien mais avec qui le mettre en pratique car il serait quand meme temps que des politiques
    concernés se fassent connaitre car je crois que c’est avant par un élan politique que nous y arriverons et pas par des forums ou autres dispersés. Nicole

  • CANDIDAT-E-S À LA LUTTE OUI !

    Pour le reste c’est pas le moment !
    Alors camarade, prépare tes baskets et ta casquette pour samedi 19 et laisse les rêves de fauteuils républicains ou autres à ceux qui ne pensent qu’à s’asseoir au milieu du guet...
    Quand on aura un projet porté par les luttes, on cherchera des candidats. Il sera temps.
    Ne faisons pas les choses à l’envers, il y a trop longtemps que c’est ce que nous faisions...

    Dans les luttes et tous ensemble, tous ensemble, tous !

    NOSE

    • Ce projet ne naîtra pas par génération spontanée. Il me semble justement que les luttes, que la révolte de la jeunesse des quartiers pauvres, que toute la société civile, posent l’urgence qu’on s’y mette à ce projet, et qu’on ne laisse pas les politiques profiter de la carrence pour nous obliger une fois de plus de voter par défaut. Et on votera par défaut, comme à une bouée de sauvetage illusoire, car dans les familles, les difficultés sont énormes.
      Le Gouvernement fait passer ce qu’il veut, car en face il n’y a aucun projet politique. Et les luttes s’en ressentent aujourd’hui. Je suis d’accord avec toi, seulement c’est aujourd’hui que le problème se pose, il est là, nous en sommes au seuil. Et c’est bien ce qui bouge, ce qui lutte, qui en a besoin.

      Helge

    • NOUS SOMMES D’ACCORD !!!

      Nous sommes d’accord Helge... C’est précisément l’urgence du changement qui nous oblige à être rigoureux sur la démarche.
      Le projet (je ne parle pas de programme, c’est différent) ne peut pas sortir de cerveaux éthérés mais de la confrontation des expériences et des propositions dans les luttes dans les quartiers et dans les entreprises...
      C’est aussi dans ces luttes que s’affirment des personnalités qui peuvent être porteuses du projet alternatif, qui seront autres que ces "tronches de premiers de la classe" (Coluche) qui tiennent l’affiche depuis le milieu des années 70 et 80...
      La solution est donc bien dans les luttes et chercher à les contourner c’est toute la stratégie des classes bien établies, mais çà ne peut pas être notre stratégie à nous sauf à repousser le moment de vérité et à devoir affronter des réalités encore plus difficiles...

      Bon courage et fraternité !

      NOSE

  • 1 - Propositions prématurées - qui ne vise, en fait qu’à privilégier la forme au détriment du fond ? Autrement dit à l’évacuer, d’abord le comment et après on verra avec qui !
    La seule question qui vaille aujourd’hui c’est quelles politiques rompant avec le libéralisme mettre en oeuvre
    2 - Je soupsonne, mais peut-être est ce là un procès d’intention, certains de ses promoteurs de vouloir se contenter de créer les conditions d’un rabattage sur le P.S pour les 2éme tour
    3 - Sarkosy est une aubaine pour ceux qui à gauche ne veulent pas prendre d’engagement de transformation, de se point de vus le congrès du PS est affligeant.
    4 - Le drame de notre société, est dans notre difficulté et même incapacité collective à se rassembler POUR depuis plus de 20 ans ce n’est que CONTRE que l’on se mobilisent.
    5 - L’unité cela se construit sur la base de principe, discutons d’abord des principes, es moyens, des objectifs et alors on verra alors s’il faut les concrétiser dans le choix de porteurs communs.

    Pour ma part, même si cela choque, et en tout état de cause, je préfère un ennemi de face que certains faux amis dans le dos.

    Et entre nous, c’est aussi un bon moyen de tenter de marginaliser ses soutiers issu du monde du travail et qui se retrouvent dans le PCF
    juste bon pour les basses besognes et après qui choisit !!! sur quelle base !!! en fait un montage de sommet, encore une conception élitaire du politique au détriment du faire ensemble en bas

    Pour moi ancien du PCF que j’ai quitté en 1990, j’ai décidé d’y reprendre ma place en 2006 pour faire barrage à ceux qui prone la dillution sans principe.

    Si gagner en 2007 et que cela se termine comme en 2002, faute de contenus clairs, alors merci c’est sans moi.

    Bernard Trannoy
    33138 Lanton