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Le Journalisme sans peine

Publie le vendredi 4 juillet 2003 par Open-Publishing

Date de publication : 10 juin 2003
La Lettre du CSA n° 162 - Mai 2003

Les soporifiques purs, les réducteurs, les poncifs tendance

La troisième leçon du manuel Le Journalisme sans peine (1), destiné à se
familiariser avec le langage des médias, est consacrée à l’usage des
"inévitables, mots et formules rabâchés qui créent un effet d’hypnose
bienvenu. En effet, par l’implacable monotonie de leur répétition, le
rédacteur peut transformer n’importe quel thème en berceuse : rassuré et
engourdi, le lecteur ou l’auditeur tombera à sa merci".

Les auteurs distinguent trois catégories d’inévitables : les soporifiques
purs (bras de fer, sous haute surveillance, sans états d’âme, feuilleton,
gérer, oblige, pas tout à fait comme les autres) auxquels on peut
aujourd’hui ajouter "sécuriser", verbe de très haute fréquence pendant la
guerre en Irak ; les réducteurs qui se présentent comme des formules à tout
dire tel le verbe "revisiter" (de l’anglais to revisit : retourner voir)
qui, à lui seul, peut remplacer plusieurs verbes différents ou encore
"fragilisé" qui, par inflation, se substitue à une quinzaine d’adjectifs
plus appropriés ; et enfin les poncifs tendance, tels "incontournable" ou
"surréaliste".

(1) Le Journalisme sans peine, Michel-Antoine Burnier et Patrick Rambaud,
Plon, 1997.