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Sites noirs (suite 2 ...)

Publie le lundi 28 novembre 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

"Sites noirs"
"Sites noirs" ( suite1... )

de Al Faraby

Le président d’une commission du Conseil de l’Europe souhaite approfondir l’enquête sur de présumées "prisons secrètes" de la CIA dans des pays de l’est de l’Europe. Il cherche notamment des informations sur 31 vols suspects et souhaite recueillir des images satellites de sites en Pologne et Roumanie.

Si le Conseil de l’Europe ne dispose pas de réels moyens, "le but de l’exercice est de faire savoir qu’il y a de nombreuses forces sur ce continent qui ne sont pas d’accord que l’Europe soit usée et abusée de cette façon", a expliqué à l’Associated Press Dick Marty, président de la commission des questions juridiques et des droits de l’Homme de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

Le 2 novembre dernier, le "Washington Post" rapportait, sans citer les pays concernés, que la CIA interrogerait des suspects supposés liés à al-Qaïda dans des centres secrets de détention dans l’est de l’Europe. Le lendemain, l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch, basée à New York, annonçait avoir recueilli des informations sur des transferts par la CIA de suspects capturés en Afghanistan vers la Pologne et la Roumanie.

L’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, instance des droits de l’Homme sur le vieux Continent, a désigné il y a deux semaines le Suisse Dick Marty pour étudier les allégations du "Washington Post".

Pour l’heure, il n’existe pas de "preuves" mais des "indices", a-t-il précisé dans un entretien à AP. "Il y a quand même des faits assez troublants, il y a des mouvements d’avion suspects pour lesquels on a aucune explication claire, et dans différents pays, les gouvernements sont très mal à l’aise pour donner des explications sur ces vols".

Pour lui, "il ne s’agit pas de mettre en discussion la lutte contre le terrorisme, il ne s’agit pas de l’affaiblir", mais "si nous avons recours à des moyens illicites, je crois que nous faisons le jeu des terroristes".

Dick Marty devait présenter lors d’une réunion à huis clos à Paris une note d’information devant la commission qu’il préside.

Selon cette note, que s’est procurée l’Associated Press, le président estime qu’il ne faut pas se limiter à la question des "prisons secrètes" mais inclure "l’utilisation" -ou "l’abus"- d’infrastructures situées en dehors des Etats-Unis à des fins de détention illégale.

Dick Marty a ainsi demandé à Eurocontrol (Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne) des précisions sur 31 vols suspects dont la liste a été communiquée par Human Rights Watch.

M. Marty a également reçu de HRW des informations sur des vols suspects, utilisant fréquemment certains aéroports comme celui de Palma de Majorque -qui a suscité l’ouverture d’une enquête en Espagne-, Larnaca à Chypre et Shannon en Irlande. Il a aussi recueilli une liste de traversées et d’atterrissages de tels avions en Suisse.

Dans sa note, Dick Marty précise avoir contacté le centre satellitaire de l’UE à Torrejon (Espagne) pour obtenir des images de sites en Pologne et en Roumanie, qui pourraient abriter, selon Human Rights Watch, des possibles centres secrets de détention de la CIA. D’après HRW, il s’agit de la base aérienne militaire de Kogalniceanu (Roumanie) et de l’aéroport Szczytno-Szymany (Pologne).

Ces centres présumés seraient de "petits centres" pour Dick Marty : "le terme de camp selon moi est totalement faux, selon moi ce n’est pas des camps, mais c’est des tout petits centres où il y a peut-être un ou deux détenus", a-t-il expliqué à AP.

En Allemagne et en Italie la justice a ouvert des enquêtes sur des "enlèvements" de personnes transférées ensuite à Guantanamo. En Italie, des mandats d’arrêt ont été lancés contre des agents de la CIA après l’enlèvement d’un imam, Abou Omar, à Milan en février 2003.

Les autorités norvégiennes, suédoises et suisses auraient par ailleurs demandé des informations sur l’atterrissage sur leurs aéroports nationaux d’avions qui auraient été utilisés pour des transferts supposés extrémistes.

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2650

Messages

  • C’est simple, je gare mon petit boeing en bout de piste...quelques jours et je reste à bord comme ça, à croquer des sandwichs, avec mes potes...

    Ce qui est super c’est qu’on ne me demande rien, là où un passager est photographié, radiographié, toisé 10 fois avec suspiscion...sa valise plus souvent radiographiée que les poumons d’un tuberculeux...

    Si vous voulez être tranquilles, garez-vous dans un coin d’aéroport européen, en bout de piste et on ne vous demandera rien....

    Prenons le problème à l’envers :

    Si des passagers ordinaires sont surveillés d’une façon importante on peut penser qu’un avion stocké en bout de piste est encore + controlé, au moins par les services secrets du pays de l’aeroport concerné.

    Accéssoirement les sorties de cet avion (pour un autre lieu de détention ?) sont encore plus surveillées forcement, une couverture "spéciale" est forcement fournie aux barbouses volantes pour protéger leurs déplacements.

    Il est strictement impossible que les services spéciaux des pays européens qui seraient concernés ne sachent pas exactement qui, quand et où sur leurs territoires.

    Les choses sont donc sûes, forcement...
    Nier celà releve de la forfaiture.

    Le raisonement amene à des conclusions implacables.

    Copas

    • Copas,

      Tu as raison.

      La Suède a été condamnée par l’Organisation des Nations Unies (plus précisément par la Commission des Droits de l’Homme) pour avoir livré des prévenus aux américains, détenus qui ont fait l’objet du programme de "rendition". Gros scandale en Suède à l’époque... A noter que les Etats-Unis n’ont pas été condamnés... Cela date de quelques mois.

      Des fait, rien que des faits. Du vrai journalisme !

      Tout cela est facilement vérifiable. En cherchant un peu, il est facile de retrouver la page sur le site de la BBC ( http://news.bbc.co.uk ).

      Un point assez intéressant du "scandale" des sites noirs ("Black Sites") en Europe, après celui de la zone grise ("Grey Zone") de la prison d’Abu Ghraib, c’est qu’il s’écoule plusieurs mois entre la publication d’informations fiables dans la grande presse et la naissance d’un "scandale". Je rappelle que l’existence d’un cédérom contenant plus d’un millier de photos de tortures dans la prison d’Abu Ghraib a été publié dans plusieurs "grands" médias en janvier 2004. (non, pas la torture, la torture c’est quand on provoque une douleur comparable à la destruction d’un organe vital, d’après les juristes américains)

      Un autre point intéressant, c’est que l’on peut se demander si il y aurait une structure en oignons, la "Grey Zone" étant la partie visible des "Black Sites" ; ce qui semble (peut-être, soyons prudent) avoir été le cas à Abu Ghraib ou à Bagdad selon les informations disponibles. Donc, on peut se poser la question de l’existence de "Dark Circle" au méthodes inimaginables. Au point où en est. Attendons encore un peu.

      Et la Constitution Européenne, ça aurait changé quoi ? N’avons-nous pas déjà tout les éléments juridiques, au niveau national comme au niveau européen pour enquêter. Je crois que l’on appelle cela la "Justice", "Etat de Droit", "Habeas Corpus", séparation des pouvoirs, "Droits de l’Homme" ? Tous ces grands mots, c’était juste pour rire, pour faire semblant ?

      Et faut-il appliquer la tolérance zéro pour la torture ? Question intéressante... Je vois déjà le débat télévisé. Au point où on en est. Attendons encore un peu puisque le débat a dèjà eu lieu aux Etats-Unis. Ils sont toujours en avance par rapport à l’Europe. Rattrapons le retard !