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Avant même la grippe aviaire : élitisme, excellence et Grandes Ecoles en France (pas zaz)

Publie le vendredi 2 décembre 2005 par Open-Publishing
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Pour une meilleure vision du monde et des choses, voici, tirées de l’actualité, quelques infos soumises mine de rien à votre éminente réflexion politique

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Plusieurs bobards administrés aux Français constituent une mythologie que les journaux s’appliquent à faire accroire aux autres et à eux-mêmes. Ces derniers temps on n’a pas été frustré, on fait avec ça Noël tous les jours.

Le premier gros joujou offert au citoyen, qui est resté un grand enfant, c’est que la république française serait diablement égalitaire, tout particulièrement en matière éducative.

C’est naturellement complètement faux sur le plan historique, ce qu’on peut, il est vrai, faire semblant d’ignorer : Au cours du siècle précédent, il a fallu sodomiser Marianne à maintes reprises pour obtenir successivement l’accès ouvert, démocratique, au secondaire, au bac, et aux études supérieures.

Aujourd’hui, c’est faux encore, mais c’est vous qu’on sodomise, avec en plus pour finir une faciale qui vous en fiche plein les yeux.

Non la république n’est pas égalitaire, ni égalitariste, elle ne l’a jamais été. Parti comme c’est, si vous ne faites rien pour la renverser une fois de plus sur le dos, elle ne le sera jamais. La république est aristocratique, faux-cul, élitiste, elle reprend de la main droite ce qu’elle vous donne de l’autre main. Elle entretient un double système éducatif dont l’un conduit direct au mess des officiers et l’autre direct à la tambouille du populo.

Le système élégant, noble, transcendant, pété de thunes est celui des prépas et des Grandes Ecoles : la répartition des valeurs, des fromages et positions sociales serait un vrai bordel si on s’y prenait autrement, je pense que vous le comprenez. D’ailleurs tout ces gnards et gniardes héroïques et très doués de la classe au pouvoir constituent ce qu’on appelle judicieusement la "méritocratie républicaine".

L’égalité rigoureuse serait une objective injustice, c’est donc "l’équité" qui doit prévaloir (c’est à dire l’inégalité mais juste). Ce truc-là fait marrer les Suédois, mais plaît tout à fait aux Gaulois

Un autre mot qui marche en ce moment mieux encore que la méritocratie et l’équité, qui sont déjà pas piqués des mites, c’est "l’excellence". Voilà le super mot ! le césame universel (On le retrouve dans filières d’excellence), avec le doigt vous pourrez le placer avec succès où vous voudrez.

Si l’on voulait installer une forme d’égalité des chances en France, il faudrait toucher à cet odieux double système éducatif que l’on vient d’évoquer. Or la crise des banlieues permet en fait d’occulter le problème, de réhabiliter dans la foulée quelque chose précisément qu’il faut masquer dans sa nocivité.

Que ne nous a t-on rebattu les oreilles que les grands élèves des grandes Ecoles passeraient désormais à Bobigny pour aider les petits à bien faire leurs devoirs ! Le comble vient d’arriver cependant dans le Parisien ce matin (1 12 05) :

Titre : "Un lycée d’élite [en banlieue] pour lutter contre l’échec scolaire". L’article est de Vincent Giret et Laurence Le Fur, ça devrait vous plaire.

Le comble n’est pas dans l’intention somme toute louable de Richard Descoings, directeur de Sciences-Po d’ouvrir ce lycée, pas plus qu’il n’est dans le fait que Descoings a déjà ouvert antérieurement un accès ZEP à l’IEP. Il l’est dans l’aveu du "Système" que trahissent les deux journalistes.

Peut-on être démocrate et souffrir d’entendre parler d’un "lycée d’élite" au sens où on nous en parle ! c’est quoi cette folie élitiste qui accable ce pays !

Peut-on être démocrate et souffrir d’entendre parler de Sciences-Po ""comme de l’une des grandes écoles les plus prestigieuses de la république." De la république ?

Le substrat idéologique des grandes écoles a-t-il encore besoin d’être dévoilé. Sur cet aspect de notre société, le contrat républicain doit être impérativement rediscuté. Rien n’est plus facile que de faire des grandes écoles (sélection + fric), on sait aussi à quoi exactement elles servent : Sortir les élites encadreuses des péquins que vous devez rester.

Accessoirement, pour terminer, on peut peut-être se réjouir de l’humour imprévu de ce monde :
vous savez que les journalistes vont être bientôt tous formés à Sciences-Po.

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On pourra voir utilement aussi :

Subject : A la Une de la presse fils et filles de la république, violences urbaines, Ségolène
 http://ocsena.ouvaton.org/article.p...

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Les Pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA (et pour la démocratie avancée)
 http://ocsena.ouvaton.org
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