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Les ondes indépendantes franciliennes au diapason

Publie le mardi 3 janvier 2006 par Open-Publishing

de Ixchel Delaporte

Radios . Une nouvelle fédération regroupant des fréquences associatives d’Île-de-France vient de se créer.

L’idée était dans l’air depuis longtemps. Mais elle n’avait jamais abouti. Depuis le 19 décembre, c’est chose faite. Une quinzaine de radios associatives se sont regroupées autour de la Fédération des radios associatives d’Île-de-France (FRAdIF). C’est sous l’impulsion de Jean-Michel Sauvage, fondateur de Vivre-FM, radio consacrée à l’intégration sociale, culturelle et professionnelle des personnes handicapées, que quelques radios associatives se sont réunies pour aboutir à un projet commun en l’espace de deux mois. « Au niveau des financements, les radios souffrent d’un contexte politique très peu favorable. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de radios font appel à des fonds de soutien régionaux », explique Jean-Michel Sauvage.

Une des premières actions de la FRAdIF auprès de la région, de ses départements et des pouvoirs publics nationaux consistera à « obtenir la mise en place d’un fonds régional de soutien à l’initiative radiophonique non commerciale ainsi qu’un soutien effectif à la création d’emplois dans les stations associatives franciliennes ». Philippe Vannini est président d’Aligre-FM. Il est également trésorier de la nouvelle fédération. Pour lui, il s’agit de « valoriser une identité et un rôle social et culturel des radios indépendantes sans tomber dans le corporatisme. Se regrouper, insiste-t-il, c’est aussi avoir plus de poids face aux pouvoirs publics ». La plupart des radios associatives sont sur la corde raide. Elles fonctionnent grâce aux subventions de l’État. Mais c’est sans doute cela qui leur offre une précieuse liberté d’expression. « Nos auditeurs nous soutiennent. Ils nous demandent d’avoir un esprit critique et nous poussent à être politiquement incorrects, à la différence des grands médias de masse », assure Philippe Vaninni.

La création de la fédération n’est pas sans lien avec ces médias privés de plus en plus écrasants. Olivier Fiaschi, vice-président de Vivre-FM, explique que « l’Île-de-France est un secteur très convoité par les radios privées. Face aux grands groupes de presse, et face aux émetteurs privés qui pratiquent des tarifs très élevés, il est nécessaire de créer un contrepoids pour défendre le point de vue des radios associatives ». Et d’ajouter : « Il existe dans d’autres régions en France des fédérations de radios associatives régionales qui ont réussi à obtenir des aides publiques. Pourquoi pas en Île-de-France, où il existe une trentaine de radios ? ». Radio-Campus, radio associative locale étudiante, a aussi intégré la fédération. Le directeur du développement, Constant Leloup, estime importante « une mise en commun des ressources et d’expériences radiophoniques fondées sur des valeurs communes ». Et Jean-Michel Sauvage d’acquiescer : « Nous ne souhaitons pas que les radios qui sortent du champ citoyen entrent dans la fédération. Nous veillerons à préserver les dimensions sociale, culturelle, associative, indépendante et non commerciale au sein de cette nouvelle fédération. »

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