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Le Congrès de la LCR peine à définir sa stratégie pour la présidentielle

Publie le samedi 21 janvier 2006 par Open-Publishing

Olivier Besancenot a bien tenté de désamorcer le débat sur l’élection présidentielle de 2007 dès son arrivée au 16e Congrès de la Ligue communiste révolutionnaire, jeudi 19 janvier : le porte-parole et ancien candidat de l’organisation trotskyste a en effet déclaré qu’il est "trop tôt" pour dire si le parti présenterait un candidat. Et la direction sortante, qu’il anime avec Alain Krivine, de proposer une "conférence nationale" du parti, en juin, pour décider définitivement de la question du candidat et de son programme.

Mais d’autres n’entendent pas différer la discussion, d’autant que le parti est divisé : avec 49 % des voix, la position de la direction sortante n’a pas obtenu la majorité lors des congrès locaux, face à quatre autres tendances en partie favorables à une candidature unique à gauche du PS. Pour Christian Picquet, animateur de l’une d’elles, "c’est ce Congrès qui doit décider de la bataille pour la candidature", et il est "impossible de dissocier la perspective politique, sujet primordial du Congrès, de l’échéance électorale à venir".

"Il n’y a pas de structure organisationnelle ni d’interlocuteur" pour faire émerger une candidature unique, et "le non de gauche ne suffit pas pour faire un programme", a expliqué M. Krivine, leader historique de la LCR. Selon lui, le PCF "va faire traîner un peu, mais finira par présenter Marie-George Buffet", sa secrétaire nationale. Ce a quoi M. Picquet a répondu que "la Ligue doit confronter le PCF et l’ensemble des composantes du non au référendum du 29 mai à une offre politique" d’unité. Si le PCF refuse, la LCR "sortira renforcée" car elle aura incarné "de manière cohérente" l’aspiration à l’unité de la gauche anti-libérale.

"L’ESSENTIEL N’EST PAS LE CASTING MAIS LE SCÉNARIO"

A la tribune, d’autres orateurs sont allés dans le même sens. "Nous ne pouvons nous adresser aux millions de travailleurs en étant indifférents à leur volonté de chasser la droite", a déclaré un conseiller municipal de Clermont-Ferrand. La direction "a peur d’une prise de risque", a ajouté un autre délégué, contredit par une oratrice qui a récusé tout "repli frileux". Christian Picquet a souhaité que sorte du congrès "un appel public à des candidatures anti-libérales". Parallèlement, et "pour ne pas être pris de court", le Congrès doit décider de poursuivre la collecte des parrainages" pour une candidature LCR",a-t-il estimé, y voyant une proposition qui "devrait convenir à la direction sortante".

Vendredi, Olivier Besancenot a profité des 5 minutes de paroles à la tribune attribuées à chaque congressiste pour réaffirmer sa position. "A l’heure d’aujourd’hui, les conditions politiques pour des candidatures unitaires ne sont pas réunies. Mais à l’heure d’aujourd’hui ne veut pas dire ad vitam eternam et cela ne veut pas dire que l’on ne va pas mener la bataille" sur ce terrain, a-t-il ajouté. Selon lui, "l’essentiel n’est pas le casting mais le scénario", c’est-à-dire le "contenu" anti-capitaliste d’un rassemblement à gauche. "Il faut garder l’équilibre entre le profil unitaire et le contenu politique", a affirmé M. Besancenot, soulignant que "des divergences traversent les collectifs du 29 mai", crées dans le cadre de la campagne référendaire et sur lesquels s’appuient les partisans de candidature unitaire. Pour Mathieu, militant proche de la tendance de M. Picquet, le porte-parole du parti "clôt le débat, alors qu’il commence".

Le consensus prévaut en revanche pour adopter une motion validant le refus de la LCR de participer au sommet unitaire de la gauche avec le PS, le 8 février. Olivier Besancenot a fait valoir que la Ligue ne pouvait prendre part à un sommet dont l’objet est "un accord de gouvernement" avec le PS. "Vu la confusion qui règne sur cette réunion, nous ne gagnerions rien à y aller", a également estimé Christian Picquet.

Les 250 délégués devaient voter sur la question d’ici à la fin du congrès, samedi soir.

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