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Un terrorisme suspect, des participants incontournables, des camouflages politiques

Publie le mercredi 1er février 2006 par Open-Publishing

Un terrorisme suspect, des participants incontournables, des camouflages politiques

par Fernando Paolella et Oscar Abudara Bini [1], article publié dans le magazine électronique Tribuna de periodistas version originale le 5 septembre 2005

L’argumentation ci-dessous a été présentée officiellement à l’ambassadeur du Liban en Argentine, au ministre des Affaires étrangères Dr. Rafael Bielsa et au représentant des Nations Unies en Argentine, Dra. Maria Costa Pinto. Il a été demandé à ces fonctionnaires d’adresser copie de ce document à leurs gouvernements, aux représentants de pays arabes en Argentine, aux gouvernements d’Israël et des États Unis, et de soutenir notre raisonnement après du bureau des Nations Unies en Argentine.

1 : L’histoire officielle : fondamentalisme musulman ou terrorisme d’État du Premier Monde ? L’histoire officielle, reprise par des milliers de journalistes, veut que l’on rende responsable des attentats terroristes en Argentine (1992 : attentat contre l’ambassade d’Israël ; 1994, attentat au siège de l’Association Mutualiste Israélo Argentine AMIA) le fondamentalisme musulman. Or il y a une autre histoire, censurée par les médias, mais brûlante comme un volcan. Y concourent les recherches françaises (Thierry Meyssan), allemandes (Andreas Von Bulow), britanniques (Alex Jones), étatsuniennes (Stanley Hilton, Ellen Mariani, William Rodriguez, Michael Moore) et argentines (Petrosino, Abudara Bini) : ces enquêtes débouchent sur l’hypothèse que ce soit le gouvernement de Bush qui ait fait exploser les Tours Jumelles, et qu’une conjonction américano israélo-argentine soit responsable des attentats terroristes en Argentine.

Une grande majorité d’Argentins et d’observateurs étrangers accepte l’idée que le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, ainsi que les grands médias et l’establishment juif en Argentine ont caché la réalité. Mais ils sous-estiment généralement la participation argentine dans l’affaire. L’ « autre histoire » est en train de s’écrire, elle compte sur une douzaine de chercheurs, face à ... des milliers de perroquets

Les trois « mauvais élèves » qui ébrèchent l’histoire officielle :
 ? Un juge de la Cour Suprême argentine dénonce une manipulation de la part de marines et du FBI, qui ont forcé l’enquête à se diriger dans une direction prédéterminée par les États Unis.
 ? Un journal juif argentin progressiste a dénoncé l’ingérence du Mossad dans la « négociation » du gouvernement avec le faux accusateur Telleldin.
 ? L’Unité AMIA du ministère de la justice argentin affirme que le juge qui a succédé au juge Galeano démis de l’affaire travaille passionnément pour que ne transpire pas l’ingérence israélienne dans l’enquête sur l’attentat contre l’AMIA, en 1994.

2 : Ingérence et pression des Marines et du FBI : un juge argentin le dénonce publiquement

 ? Les États-Unis interdisent à la justice argentine d’enquêter sur la piste israélienne
 ? Le FBI exerce des pressions ou des menaces sur un juge argentin.
 ? Un juge qui refuse de jouer le rôle de « préservatif » dénonce la pression US et la manipulation des pistes par les fonctionnaires israéliens.

Le 9 mars 2002, la revue Noticias publie un entretien avec le juge Alfredo Bisordi, de la Cour suprême. A propos de la voiture piégée censée avoir été située face aux locaux de l’Ambassade dévastés par l’explosion en 1992, le Dr Bisordi insiste : « on nous dit que le moteur a été mis sous scellés, mais cela s’est fait sans procès-verbal. Qui plus est, le juge affirme qu’aucun parmi les centaines de témoins présents n’a jamais vu la camionnette en question » !
Ceci ressemble bien à une manipulation du décor. Le juge ajoute : « Il fallait suivre la piste voulue par les fonctionnaires de l’Ambassade d’Israël. Le journaliste n’a pas posé la question : pourquoi les fonctionnaires de l’Ambassade ne voulaient-ils pas d’enquête sur la possibilité d’une explosion interne et la supercherie de la voiture piégée ?
Le journaliste indépendant Fernando Paolella et le cinéaste Abudara Bini, dissuadé de faire un film sur ce sujet, ont relayé le courage du magistrat.

C’est un officier israélien a joué le rôle de Salomé, servant sur un plateau la « tête » requise par la mise en scène, l’histoire de la voiture piégée. Il ne s’agit pas d’un troufion, mais d’un certain Ron Gorni, le chef de la sécurité de l’ambassade, selon le juge Bisordi. Or ce fonctionnaire israélien a ensuite refusé de témoigner, et ni le gouvernement ni la cour Suprême n’ont émis de réserves face à l’hypothèse, reposant entièrement sur la parole de ce fonctionnaire israélien, de la présence d’une voiture piégée.

Le juge Bisordi mentionne la présence de marines et de Bérets Verts, que l’on n’a jamais pu identifier. Mais a-t-on convoqué ces représentants des Forces Armées US ?

Le rôle du FBI : aux États-Unis, l’avocat Stanley Hilton, représentant 400 familles de victimes de l’attentat du 11 septembre dit que le FBI a exercé des pressions sur lui pour qu’il laisse tomber l’affaire. En Argentine, le FBI n’exerce pas de pression sur les avocats, mais directement sur le juge Bisordi. Le juge mentionne des agents du FBI qui rôdaient sur les lieux et qui « n’ont rien apporté à l’enquête » ; en revanche, ils lui ont dit : Monsieur le juge, souvenez-vous de l’assassinat de Kennedy, je n’aimerais pas être à votre place ». Le juge Bisordi interpréta ceci comme un avertissement au cas où l’on découvrirait des traces d’une intervention militaire camouflée de la part d’une agence internationale.

3. Preuves de l’ingérence israélienne dans l’attentat contre AMIA :

[le 3 septembre 2004, 22 personnes inculpées depuis 1994 ont été lavés de toute participation à l’attentat ; parmi eux Carlos Telleldin, receleur-revendeur de véhicules, et à qui on reprochait d’avoir vendu une camionnette éventuellement piégée et stationnée devant les locaux endommagés par l’explosion ; à titre de dédommagement, il a reçu de l’État argentin la somme de $400 000, NDT].

 ? Un juge argentin a accepté le faux témoignage de Telleldín. Est-ce parce que le procureur israélien était derrière ?
 ? Le journal Nueva Sión, journal juif progressiste indépendant, révèle la présence d’un faux « procureur » israélien.
 ? Israël a violé le droit international et la cour pénale fédérale argentine en faisant intervenir ce personnage : ceci est dénoncé par le Ministère de la justice argentin. Mais les lettres d’accréditation du personnage, provenant de l’Ambassade d’Israël, sont bien réelles !

Le journaliste Guillermo Lipis affirme que Carlos Telleldin a reçu trois fois et sans témoin, dans sa prison, la visite du faux représentant du procureur général de l’État d’Israël. Or le juge Galeano n’a pas dénoncé cette irrégularité, alors que l’inculpé n’était pas autorisé à recevoir de visites.

 ? Il a fallu attendre dix ans pour que ces faits soient connus, et personne n’a demandé le contenu de ces entretiens. C’est entre février et mai 2005 que l’unité spéciale de l’enquête sur l’attentat contre AMIA a demandé au juge Canicoba Corral les documents par lesquels Eldad Gafner, faux représentant de l’État d’Israël, a été autorisé à rendre visite au détenu Telleldín. Pour le moment ni Israël ni le juge argentin n’ont répondu à la demande de remise de leur documentation sur ces dialogues ou interrogatoires irréguliers, au regard de la loi argentine.

Le récit de Nueva Sión

En mars 1995, le procureur général de l’État d’Israël Dorit Beinish écrit au juge instructeur de la cause, Juan José Galeano, pour qu’un mandataire puisse recevoir le témoignage de Carlos Telledin : or c’est un personnage que la justice argentine avait acheté pour qu’il porte des accusations mensongères.
La demande de Beishit était soutenue par une lettre de créance du chancelier israélien Shimon Peres et une autre de l’ambassadeur israélien en Argentine, Avirán. Savaient-ils qu’Eldad Gafner n’était pas le représentant du procureur ?
Or le Tribunal oral Fédéral Argentin n°3 (TOF 3) a considéré irréguliers ces entretiens, et a rejeté tous les coupables présentés par l’histoire officielle.
En effet :
 ? aucun traité de coopération internationale ne lie Israël à l’Argentine.
 ? la défense de Telleldin n’a pas eu connaissance des entretiens avec un procureur étranger, dans des conditions de totale irrégularité.
 ? On ne dispose d’aucun document sur les questions posées à Telleldin ni sur son témoignage. On ignore à quel titre Telleldin a fait des déclarations, et il est faux que cet entretien cadre avec les « coutumes internationales en matière d’aide mutuelle », car on n’a connaissance d’aucune aide apportée par le visiteur israélien.
Voilà un an que ces entretiens sont l’objet de demandes répétées de la part d’une haute cour, mais le juge Canicoba Corral n’en tient pas le moindre compte, comme si ces entretiens n’avaient jamais eu lieu.

Un second article de Nueva Sión est explicite. Il est signé par Shlomo Slutzky. Il précise qu’Eldad Gafner n’a jamais été l’envoyé du procureur israélien, mais un agent officiel israélien, c’est à dire un officier du Mossad, comme l’a reconnu un représentant du ministère de la justice israélien, en Israël. Eldad Gafner n’a jamais figuré parmi les employés du ministère de la justice israélienne. Ainsi le gouvernement israélien a envoyé un émissaire en contrebande, et s’en lave ensuite les mains. Nulle part on ne trouve de trace d’une autorisation spéciale pour Gafner, qui dédouanerait Shimon Peres, Dorit Beinish et Avirán. Ceci montre la préméditation, par Israël, pour fabriquer à ce personnage une fausse identité de fonctionnaire. Un individu est entré en Argentine avec un passeport officiel et des lettres d’accréditation, mais.... il n’existe pas officiellement en Israël !

Le 17 mai 2005, la commission d’enquête spéciale sur l’attentat d’AMIA réclame au juge Canicoba Corral les documents en question. Rappelons que le juge d’instruction antérieur, Juan José Galeano, a été destitué de l’affaire par ce qu’il faisait commerce de fausses déclarations. Il y a lieu d’envisager qu’il y ait eu négociation ou pression, puisqu’au même moment, la justice argentine achète le témoin pour qu’il porte de fausses accusations, en lui payant $400 000.
Or le prisonnier Telleldin, payé par le juge Galeano pour faire de fausses déclarations, avait rué dans les brancards : il refusa d’abord d’être transféré selon les désirs de Galeano, à son bureau, pour se prêter à l’entretien avec l’émissaire israélien, le 6 avril. C’est après des négociations avec Galeano qu’il s’y est prêté, le 10 avril 1995 ; les notes du secrétaire Velasco font foi de tout cela. L’Unité AMIA rappelle en outre une note du 21 mars 1995, dans laquelle le chancelier argentin Di Tella exprime son soutien aux requêtes étrangères ; quant aux procureurs Mullen et Barbaccia, ils ont fait savoir qu’il ne voyaient pas d’inconvénient à satisfaire aux dites requêtes. Le juge Galeano a été destitué, mais son successeur s’enferre dans les mêmes impasses, aucun résultat ne ressort de l’enquête.
Mais pour la première fois, à partir de la décision du TOF, les enquêteurs argentins, s’appuyant sur les documents judiciaires et les affirmations d’un journal sérieux, parlent de la Piste Israélienne.

4. Elisa Carrió, députée argentine, a enquêté sur les agissements de la Cour Suprême autour de l’attentat contre l’ambassade d’Israël, de 1992. Dans les deux cas (1992 et 1994), les expertises d’ingénieurs font état d’explosions ayant eu lieu à l’intérieur des locaux, et non pas à partir de véhicules piégés stationnés devant. L’entreprise de nettoyage appartenait à Alfredo Yabrán. Mais Elisa Carrio fait comme si tous les éléments convergents sur la piste israélienne n’existaient pas.

[1] Oscar Abudara Bini , drabudarabini@yahoo.com.ar 48226369 AGUERO 1330 4to J, CAPITAL, ARGENTINA. Cinéaste, psychiatre et psychanalyste, il poursuit en justice Munir Menem, frère de l’ex-président Carlos Menem, responsable de la « connexion syrienne » en Argentine (connu et dénoncé dans la presse pour trafic d’armes et enrichissement illicite) pour complicité dans les attentats commis à Buenos Aires en 1992 (ambassade d’Israël) et 1994 (siège de l’AMIA), tuant 92 personnes. Le documentaire qu’il a réalisé sur ces attentats fait l’objet de la censure en Argentine.