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Les chaînes de télévision interdites de rediffusions...

Publie le vendredi 11 juillet 2003 par Open-Publishing

in : http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3208--327338-,00.html


Les chaînes de télévision interdites de rediffusions pendant le
conflit
LE MONDE | 10.07.03 | 13h33
Les chaînes de télévisions se croyaient relativement épargnées par
les conséquences de la grève des intermittents du spectacle. Il n’en
n’est rien. Après que l’émission présentée par Michel Drucker, sur
France 2, pour célébrer le centenaire du Tour de France, puis que la
finale du jeu de télé-réalité "Nice People", sur TF1 ont été
relativement chahutées par des manifestations d’intermittents en
grève, les chaînes pensaient en avoir terminé avec le conflit.

Notamment parce qu’en été, les chaînes programment moins d’émissions
en direct qui sont autant d’occasions pour les intermittents de faire
connaître leur conflit aux téléspectateurs.
Mercredi 9 juillet, à la mi-journée, les télévisions hertziennes ont
été rappelées à l’ordre par le syndicat des artistes-interprètes. Ce
dernier a précisé que la convention collective des artistes-
interprètes fait interdiction aux chaînes de rediffuser des fictions
françaises (séries ou téléfilm) coproduites par les télévisions,
pendant la grève. Mercredi, en fin d’après-midi, les premières
déprogrammations sont intervenues. TF1, la première, a "arrêté la
rediffusion quotidienne de la série "Sous le soleil"". A la place, la
Une propose un second épisode de la série américaine Beverly Hills.
En début de soirée, France 2 était touchée à son tour. La chaîne
publique a été contrainte de retirer "la rediffusion d’un épisode de
"L’Instit" pour le remplacer par une fiction inédite de la série "La
Kiné"".

Pour expliquer ces brusques changements de programmes aux
téléspectateurs, les chaînes font désormais défiler ce texte à
l’écran : "Les artistes-interprètes étant en grève depuis le 8
juillet -TF1, France 2, France 3, France 5, M6, Arte, ou Canal+- vous
précise que l’émission que vous allez voir a été tournée en...", à
une date antérieure au 8 juillet, début de la grève des
intermittents. Comme le conflit menace de durer, les chaînes
"redoutent une catastrophe".

En clair, les télévisions craignent un alourdissement de leurs coûts
de grille. La réglementation sur les quotas de diffusion de fiction
française et européenne leur impose, sous peine de sanctions du
Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), de programmer un nombre
minimum de séries françaises ou européennes. Habituellement, les
rediffusions estivales de fictions permettent aux chaînes de
respecter leurs quotas.

Mercredi, les chaînes ont demandé au CSA une suspension de
l’application de la réglementation sur les quotas de diffusion
pendant la durée du conflit. Une mesure qui pourrait permettre aux
télévisions de faire des économies en ne programmant pas d’épisodes
inédits prévus pour la saison à la place des rediffusions de l’été.
Du côté des radios, le service public est le plus touché. France-
Inter, partenaire de nombreux festivals, a dû revoir en urgence sa
programmation. Après l’annulation des Francofolies, l’émission
"Pollen" de Jean-Louis Foulquier est maintenue mais doit revoir son
programme. De même, l’annulation des deux premières soirées du
Festival de Radio-France et Montpellier a modifié le déroulement de
l’émission "Carrefour de Lodéon".

Guy Dutheil

• ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 11.07.03