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La gauche italienne se rassemble sur un programme de gouvernement

Publie le dimanche 12 février 2006 par Open-Publishing
10 commentaires

de Jean-Jacques Bozonnet

Certains parlent du "miracle de saint Romano". Le programme de la gauche italienne, que Romano Prodi a dévoilé samedi 11 février à Rome, jour de l’ouverture de la campagne officielle pour les élections législatives des 9 et 10 avril, relève en effet du prodige. L’ancien président de la Commission européenne, chef de file de l’opposition de centre-gauche, a réussi l’exploit de rassembler sur un document unique les nombreuses formations, souvent très divisées, de l’Unione. Du retrait immédiat des troupes italiennes en Irak aux mesures en faveur du Mezzogiorno, les régions pauvres du sud, les différents leaders ont finalement donné leur accord, dans la soirée du 9 février, à l’issue d’un sommet mouvementé.

Fausto Bertinotti, le dirigeant du Parti de la refondation communiste, a estimé qu’il s’agissait d’"un programme réussi au-delà des prévisions les plus optimistes".

A l’autre bout de l’éventail, le démocrate chrétien Clemente Mastella, leader du petit parti centriste UDEur, s’est déclaré "d’accord à 99 %" avec un texte qui doit beaucoup à "l’habile et intelligente médiation de Prodi". Les Verts saluent "un programme sérieux avec des choix forts sur l’énergie". A la manière d’une navette qui perd quelques tuiles lors de son entrée dans l’atmosphère sans que la suite du vol s’en trouve affectée, la coalition a enregistré, au moment de la signature, le retrait (sans doute provisoire) de deux minuscules formations. Le Mouvement des républicains européens, dont le rôle fondateur de la coalition n’aurait pas été assez reconnu. Et le mouvement radical de l’ancienne commissaire européenne Emma Bonino, à propos du pacs et du financement des écoles privées.

"Deux divergences sur plus de 200 pages, c’est peu", a relativisé M. Prodi, décidé à obtenir "un accord total" dans les prochaines semaines. Bien que sensible, en raison de l’influence de l’Eglise catholique sur l’électorat, une question de société comme le pacs n’est pas l’essentiel d’un programme dont les priorités sont d’ordre économique et social. Selon l’hebdomadaire L’Espresso, qui en révélait les grandes lignes, vendredi 10 février, le texte est "d’inspiration radicalement alternative au centre droit qui a gouverné ces cinq dernières années". "Nous avons produit un document qui est un projet de gouvernement, non pas une simple liste de slogans électoraux", s’est félicité M. Prodi.

La baisse du coût du travail pour relancer la compétitivité économique, demandée avec insistance par le patronat italien, est l’une des mesures préconisées : dès la première année, un gouvernement Prodi baisserait de 5 % la fiscalité sur le travail qui pèse sur les employeurs et les salariés. Romano Prodi compte aussi s’attaquer à la précarité de l’emploi et aux bas revenus. "La mobilité pendant le temps de la formation est très utile, mais la précarité qui dure dix ans est un délit, a-t-il affirmé jeudi sur RAI 1. Un jeune ne peut pas rester dix ans dans la naphtaline avec des contrats de trois mois séparés par des périodes de chômage. Il faut inciter à embaucher. Pour cela, le coût du travail à durée indéterminée ne peut plus continuer à être supérieur à celui du travail temporaire."

Silvio Berlusconi a aussitôt expliqué que la promesse de réduire la fiscalité sur le travail était impossible à tenir car elle coûterait 20 milliards d’euros. Au moins est-ce une critique sur le fond, car jusque-là la campagne électorale a surtout été marquée par des échanges d’injures et des procès d’intention. Après avoir monopolisé le petit écran, M. Berlusconi devra se plier, à compter du 11 février, à la loi qui répartit le temps d’antenne entre les partis pendant la campagne. Au cours de ces dernières semaines d’intense propagande, le retard du centre droit sur la gauche en matière d’intentions de votes serait passé d’une dizaine de points à moins de 5 %. Moins à l’aise que son rival devant les caméras, Romano Prodi mise sur le sérieux de son programme pour maintenir ou accroître l’écart d’ici aux élections.

La droite raille une "union de façade", s’attendant à une reprise rapide des divisions. Le parti de Fausto Bertinotti, qui avait causé la chute du premier gouvernement Prodi en 1998, est particulièrement observé. Tout en critiquant "un déficit de démocratie" dans l’élaboration du programme, Refondation communiste estime toutefois qu’il "correspond au virage politique, économique et social que nous avions réclamé avant la rupture en 1998".

http://www.lemonde.fr/web/article/0...

Messages

  • .../....La baisse du coût du travail pour relancer la compétitivité économique, demandée avec insistance par le patronat italien, est l’une des mesures préconisées : dès la première année, un gouvernement Prodi baisserait de 5 % la fiscalité sur le travail qui pèse sur les employeurs et les salariés.../...

    C’est vrai ça, le travail ça coûte trop cher !
    Ben voyons...

    Bon tout celà c’est du vent, comme le reste, quand on a aucune maîtrise sur la monaie, quand on est dans un cadre européen anti-social et anti-democratique.

    Prodi nous promet un dumping social et fiscal pour doper les entreprises italiennes, ce faisant, il se situe parfaitement dans la spirale TCIste qui pulverise la prospérité des populations européennes au profit de quelques groupes financiers et industriels géants qui vont continuer de faire monter les enchères entre états européens pour se payer à moindre coût des producteurs.

    Rien, aucune politique ne peut se mener sans traîter en son coeur la question européenne et la necessité de droits sociaux à minimas dans toute l’Europe, droits alignés sur les états les plus généreux. Rien ne peut se faire si les politiques continuent d’être menées sur le mieux-disant fiscal en faveur des patrons. Juste une concurence qui va ruiner les états et en amener certains à des banqueroutes à l’Argentine....avec des tentations fascistes à la clé.

    Rien ne peut se faire si les forntières sont les passoires que l’on sait pour exfiltrer des capitaux ailleurs alors que les salariés et les classes populaires n’ont pas, elles, le choix de l’ailleurs.... Ne rien toucher à celà, c’est condamner à faire peser les moyens de l’état sur les seuls travailleurs, sur les seuls couches sociales populaires...

    Je ne vois pas, dans le prodisme, autre chose que de se débarasser de Berlusconi.... C’est une oeuvre de salut public mais ça ne suffit pas. Car lui, ou ses petits frères, reviendront pointer le nez dans la gamelle une fois le prodisme épuisé comme le fut le Jospinisme en France...

    Copas

    • LA GAUCHE DU NON SE RASSEMBLERA T ELLE SUR UN PROGRAMME DE GOUVERNEMENT ?

      NOUS AVONS TELLEMENT AVANCE DANS LA VRAIE GAUCHE , QU’IL ME PARAIT TOTALEMENT INCONGRU DE VOULOIR DONNER DES LECONS A NOS AMIS ITALIENS !
      ALORS CHER COPAS , LAISSONS LES ITALIENS PRENDRE LEURS RESPONSABILITES FACE A LEUR PEUPLE (CE N’EST PAS RIEN DE CHASSER BERLUSCONI ), ET ASSUMONS LES NOTRES FACE AU NOTRE .
      claude de toulouse .

      POUR LE RESTE RETABLIR LES FRONTIERES AU SEIN DE L’EUROPE ET REVENIR SOIXANTE ANS EN ARRIERE , ME PARAIT , TU M’EXCUSERAS , UNE IDEE ABRACADABRANTESQUE COMME DIRAIT L’AUTRE !

    • Claude,

      Etant à cheval sur 3 pays je me fous completement des frontières, et je ne prends pas les logiques de Prodi pour l’expression des interets des travailleurs italiens.

      Notre combat se déroule contre les mêmes "énemis", je le rappelle là.

      Dans la bataille sur le TCE c’est bien contre Prodi, contre Blair, contre Sarko et toute la panoplie des grands interets financiers européens qu’on a combattu, et c’est pour celà que jamais les médias n’avaient été aussi injurieux.

      Il ne s’agit nullement de revenir à des frontières à l’interieur de l’Europe, ce n’est pas du tout ce que j’ai dit.

      Tant qu’on en restera, au contraire, à des logiques nationales (comme tu m’enjoins finalement à le faire malgrés le couplet contre les forntières), on sera perdants.

      La bourgeoisie, et ses servants, elle, a depuis lontemps un combat à une autre échelle. Nous devons faire de même.

      J’appuierai donc les gens en Italie, qui se battent pour une unité des travailleurs européens et une indépendance politique vis à vis des Prodis, des Jospins, des Hollandes, des Blairs, etc, tous représentants de politiques à gauche qui ont coûté si cher en chômage, en précarité, en bas salaires à tous les travailleurs.

      Les discours bourgeois sont strictement les mêmes dans tous les états européens, tu écoutes ce qu’ils disent en Autriche contre les retraites et tu crois écouter du Raffarin, tu écoutes les logiques social-democrates allemandes sur un contrat précaire de deux ans et tu as du Villepin jusqu’à dans les tics....

      Sur les baisses de charge pour les entreprises c’est un copier-collé de ce qu’on entends depuis des années en France et ailleurs.

      Mes amis italiens (probablement ceux de Bellaciao le font sans dire "ça concerne le peuple français") se mellent du combat contre nos énemis communs en France et j’approuve... Mes amis français le font par rapport au combat commun contre le monstrueux attelage droite-gauche en Allemagne, et j’approuve....

      Les solutions prodistes sont des attaques contre les travailleurs français, les villepineries sont des attaques contre les travailleurs italiens.... Mêmes politiques, mêmes combats....

      L’Europe construite actuellement favorise la mobilité des interets bourgeois et pousse chaque classe ouvrière dans ses frontières à s’aligner sur leurs états.
      La soumission au prodisme n’est pas differente.

      Ce n’est pas mon choix.

      Copas

    • Mon choix se rapporte grosso-modo dans toutes les batailles menées en Europe contre les dumpings fiscaux et sociaux, et rien qu’en extraits (réducteurs) de cette bataille, ça serait evidemment d’empecher les dumpings fiscaux qui permettent aux grands groupes financiers de déplacer leurs résultats réels vers les états où ils sont moins imposés et de produire là où il y a moins-disant social.

      Une autre logique serait d’aller vers des droits sociaux européens s’alignant sur ce qu’il y a de meilleur en Europe, d’aboutir aux mêmes fiscalités sur les entreprises ....

      ....et de supprimer évidemment l’independance de la BCE pour la mettre sous controle démocratique...

      Sans remises en cause de ces situations de concurrence destructrices l’unité de l’Europe se fait sur un champ de ruines, avec des travailleurs massivement précarisés à l’echelle continentale qui se jettent les uns contre les autres, pendant que les états suicident leurs moyens de fonctionner en faisant toujours plus de cadeaux fiscaux aux bourgeois et aux entreprises.

      Cette situation jette des peuples contre d’autres (hum... les travailleurs polonais ?) dans une concurence qui écartele et brise l’idéal européen (pour sa partie positive...) mais également conduit à d’énormes secousses jettant des travailleurs de certaines origines contre d’autres d’autres origines. Bref, les concurences construites sur la destruction et l’abandon des droits sociaux sont un des carburants aux secousses racistes qu’on voit ici ou là jetant des gens des couches populaires contre d’autres ...

      Mais je ne fais qu’extraire ici un aspect particulier... Je n’ai pas la pretention d’avoir réponses à tout.

      Sans remise en cause de ce qui divise en Europe, et donc sans remise en cause des differentes variantes du soutien à une Union taillée sur l’inégalité et la division, je ne vois pas de politique de gauche réelle possible.

      Ca fait un moment , et je pense que nous sommes très nombreux à le penser, que je pense que la question européenne est extremement importante, que, dans la réalité, l’ensemble des états-nations sont vidés de l’essentiel de leurs pouvoirs, sauf les pouvoirs régressifs dont ils font un usage intense et explosif.

      Il appartient à la gauche de construire une Union Européenne solidaire, ouverte, sociale, démocratique, écologique, l’essentile des politiques nationales de gauche ne peuvent se faire qu’en articulant les combats locaux aux combats à l’échelle européenne. Cette construction ne peut se faire sans détruire, combattre l’orientation actuelle de l’UE qui a failli et est incapable de construire une Europe acceptable.

      Copas

    • Je remarque une chose : les reculs de nos droits sociaux se font au nom de l’efficacité économique et se trouvent renforcés par la législation et la règlementation européenne ; d’ailleurs on trouve toujours un état exemplaire dans cette voie, comme souvent la Grande Bretagne (pas toujours) pour nous donner l’"exemple" à suivre. Nous tous, salariés, chômeurs, retraités Français, quand il s’agit de nos acquis, écornés certes, mais encpore vivants,nous sommes des archaîques, recroquevillés que dis-je arqueboutés sur nos "privilèges". Pour nos luttes, selon-vous,devons-nous partir d’une moyenne européenne ou de la réalité nationale ? Pour moi la réponse n’est pas dans la moyenne européenne parce que tout simplement l’Europe n’est pas dans mon imaginaire, ni dans mon idéal, ni dans ma culture. Vous ne me ferez pas bouger sur une entité au nom de laquelle on détruit depuis presque 30 ans nos acquis dont beaucoup nous viennent du Conseil National de la Résistance. De plus, savoir que la présidence de l’Europe est assurée par un état dont le gouvernement est une coalition Droite-Extrême droite néo-fasciste, cela n’a rien d’encourageant. Pour moi la situation italienne n’a pas valeur d’exemple surtout quand je vois que la ville de Turin ("centre-gauche") organisatrice des JO d’hiver, nous a montré une cérémonie où j’ai vu très rapidement à la télé surgir sur un écran géant le salut fasciste, pardon romain, pardon une prestation de serment olympique, puis le chef élu certes, de la Ligue du Nord, la famille Fiat (et la Ferrari plus tard) et enfin l’héritier du trône ; Victor Emmanuel le quatrième je crois).Je passe sur la bénédiction du pape et sur la déclamation d’un comédien pérorant sur la mission de l’Occident (au moins d’après la traduction du journaliste pleurant sur la disparition du "très regretté, je dis bien très regretté Enzo Ferrari") . La Gauche Trinoise, et son maire ne maîtrisent pas les jeux, me dira-t-on, mais il paraît pourtant que la facture sera salée pour la ville.L’Italie de Berlusconi n’est pas encore la France et j’espère pas encore l’Europe.On ne peut se mobiliser massivement que sur le plan national pour être efficaces, même si je participe sans illusions aux manifestations européennes, ne serait-ce que par solidarité internationale. JdesPyrénées

    • Il ne s’agit pas de nier des identités nationales mais de comprendre que les autres, eux, ont dimensions européennes, coordonnent leurs politiques anti-sociales, anti-démocratiques, jettent les populations les unes contre les autres (non pas par plaisir mais pour abaisser le coût du travail), s’engagent dans une mise à disposition entière des états au service de leurs interets ....

      Leur boulimie même les rends incapables de construire l’Europe, les poussent dans une spirale destructive...
      Ils sont totalement incapables de construire une Europe soldaire, sociale, démocratique, et même une Europe tout court est un projet relativement difficile à mener tant ils sont bons à rien.
      Seul leur pouvoir de nuisance est avéré...

      Face à celà, il n’y a pas à tortiller, c’est bien d’une réponse continentale qu’il faut, il appartient à la gauche de construire une autre Europe ouverte, pas un bunker, mais une Europe qui part de la protection, la prospérité de ses populations, de l’extension de la démocratie et des libertés, qui casse les frontières diviseuses ...

      Ce défi ne s’accomode pas de l’Europe telle qu’elle fonctionne actuellement, ni de ses règles de fonctionnement. Les batailles politiques nationales ne peuvent exister qu’au travers de ces enjeux, sinon elles ne fonctionneront que pour obtenir la nomination ou l’election de gens déposeurs de chrysantèmes, de pantins impuissants, de gesticulateurs hypocrites racontant ici bas des contes de fées et là haut menant une politique implacable et cruelle. Ce qui est le cas des politiques menées par TOUS les gouvernements de gauche en Europe depuis 20 ans...

      Ces politiques destructives sont menées avec obstination dans tous les pays et quand ça "coince" on revient à la charge pour imposer plus tard le bébé (DAVSI, Bolkenstein, TCE, etc).... Même le parlement européen quand il n’obeit pas comme il faut est contourné et on lui remets la soupe qu’il n’a pas voulu avaler 6 mois après, jusqu’à ce qu’il avale la cigue.

      Face à celà, il est possible de se coordonner et les réponses doivent viser l’échelon européen...

      Copas

    • Le problème pour moi n’est pas l’identité nationale, nous avons un héritage politique encore vivant dont les idéaux souvent bafoués se sont maintenus, ont traversé le monde, ont inspiré les libérateurs comme Garibaldi, qui fut un court moment certes, élu député de la Gironde ( c’est encore la droite qui l’a chassé) . Le CNR a restauré cet héritage vite remis en cause avec le développement des services publics, qui garantissent l’égalité de tous et partout grâce à la péréquation ( même prix abordable, pour tous, partout sur le territoire) gratuité de l’École promaire et des collèges dès la maternelle) mais grignotés parce que nous n’avons pas été capables de les faire progresser nationalement. L’Europe c’est mieux que rien ? Peut-être, mais ce n’est pas avec la CES que nous allons faire tomber la directive BOLKESTEIN, qui propose de son côté des amendements qui sont déjà contournés Quant aux politiques, la GE est minoritaire, les PS auraient trouvé un compromis avec une partie de la Droite (réalisme européen) pour adoucir les articles sur le pays d’origine.En Italie la coalition de Gauche et centriste ( je dirais droite modérée) opposée à Berlusconi, elle continue sur le dogme de la réduction du "coût du travail". Du réalisme, faut-il que je passe au fatalisme ? Jdes Pyrénées

    • Tu aurais pu rajouter la Commune de Paris pour des élus n’ayant pas de nationalité française... Et de bien nombreux au delà du Niçois Garibaldi.... Et Ho Chi Minh travaillant en France, tu pourrais rajouter la récente grêve européenne des dockers, les initiatives qui se sont succédées des altermondialistes, les luttes contre la circulaire Bolkenstein...

      Quand je parle de bataille européenne ce n’est pas pour aller pointer dans un parlement européen croupion sans pouvoir...On peut y aller mais c’est presque de l’anecdote étant donné que le pouvoir n’est pas là...

      La bataille coordonnée des liberaux necessite une réponse à une échelle supérieure. Cette réponse se fera en multipliant des initiatives à une autre échelle que l’échelle nationale chaque fois que celà est possible.
      Chaque avancée dans un autre état européen doit servir d’exemple et de revendication pour les autres, pour les travailleurs.
      Ce sont des batailles syndicales mais ce sont également des batailles politiques dans lesquelles il faut sans cesse integrer la dimension européenne à nos batailles...

      Quand je lis les programmes politiques des uns et des autres, depuis un moment, je les regarde en m’interrogeant si celles-ci sont de dimensions seulement française ou de dimension européenne, voir + encore ?
      Egalement si ces revendications sont nefastes et discriminatoires (demander par exemple qu’une production d’un autre état soit rapatriée, donc vouloir mettre des travailleurs d’un pays au chomage au profit de "nos" travailleurs, c’est inadmissible) il faut les enlever...

      S’arrêter au tracé fictif d’une frontière diviseuse n’est pas bon.

      Egalement, il existe ici de très nombreux travailleurs venant d’autres états, des fois en dehors de l’Europe, il s’agira d’exprimer le plus souvent notre solidarité (comme la CGT et d’autres l’ont fait plusieurs fois à propos, par exemple, de Polonais sur-exploités sur des chantiers, de travailleurs agricoles du Magreb et d’Indochine sur-exploités et traîtés comme des chiens)...

      Nous devons également ne pas nous satisfaire des frontières qu’essayent de nous imposer des états caporalistes (qui par ailleurs pronent l’ouverture totale pour la circulation des capitaux...), étriqués...

      Il n’est pas admissible par exemple d’aboutir à une Europe ouverte aux Lithuaniens quand par ailleurs on lève des murs de la honte avec le Magreb alors que nous avons des liens du coeur, de la chair, de l’exprit et de proximité avec les rives sud de la méditerranée, avec des millions de personnes immigrées ou descendantes de cette région vivant en Europe....

      La Méditerranée, qui est une frontière et un gouffre pour nos xenophobes européanistes ne correspond pas du tout à celà pour les populations réelles d’Europe du Sud, malgrés les tensions que cherchent à provoquer les uns et les autres ces derniers temps...

      La Méditerranée, bien au contraire, c’est une table commune avec une jolie nappe bleue dessus, un festin, où les convives se réunissent, partagent, s’aiment et chantent autour ...

      Il regne à Marseille, par exemple, comme une puissante odeur de liberté et de vie quand on déhambule dans la ville , un dynamisme dont seule la vision étriquée des possédants bride le potentiel, un dynamisme dû à la presence forte d’une culture méditerraneenne fondées sur l’échange depuis des milliers d’années.
      Ces liens puissants (Alger et Marseille sont une même porte qui s’ouvre et se ferme, un miroir où chacun se regarde comme dans un miroir) imposent une vision d’extension de l’Europe qui réunisse celà aussi.

      Etre méditerraneen nous indique celà comme une évidence... Même si on souhaite ardemment découvrir à quoi ressemblent des baltes il nous semble invraissemblable que ceux avec qui on vit depuis très longtemps, qui ont mélangé leurs vies aux notres, soient eux exclus.

      Et pourtant, l’UE se construit réellement ainsi, en excluant une partie de ceux qui sont sa chair et en integrant ceux qui sont au déhors de notre vie. Un peu comme si un jour on venait et jetait à la porte une fiancée et qu’on nous en mettait dans les bras une autre.... Saisissant non ?

      On ne peut se taire, on ne peut laisser faire...

      Se battre pour une Europe ouverte c’est également ne pas accepter les limites imposées par le capital.
      Un grand nombre de choses se déroulent maintenant à grande echelle et se battre chacun dans ses prés carrés, ses basses-cours, ne permet pas de répondre aux défis de ceux qui se coordonent eux à une autre échelle.

      Copas

    • Alors là, je suis d’accord avec toi, j’oubliais aussi la Convention où on trouvait aussi des étrangers élus. Je revendique une Europe où en plus de la Turquie, nous aurons tous les pays du Maghreb, et ceux de l’Afrique équatoriale, voire même toute l’Afrique.Je le dis avec mon coeur de communiste, le partage des richesses c’est pour tout le monde face aux prédateurs du Capitalisme.JdesP