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Monsieur le Curé est-il un hors-la-loi ?

Publie le dimanche 12 février 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

Je reprends ici un texte qui m’a fait sourire et qui parle de la gloutonerie liberticide des majors de la musique et de leurs serviteurs gouvernementaux...

Si Donnedieu, ministre de la culture veut bien lire ce qui suit et réflechir en se souvenant qu’il existe des choses plus importantes et qui passent avant les interets de 3 ou 4 industriels paranoiaques de la musique il aura aider au progrès humain...


 http://www.pile.be/article.php3?id_...
Le curé est un hors-la-loi !
De l’usage des DRM dans les offices religieux.

" Plusieurs articles lus ce weekend me posent la même question : Monsieur le Curé est-il un hors la loi ?

Avant de poursuivre la lecture de ce billet, allez lire 3 articles :

 Hardware FR sur la norme Haute Définition Vidéo lien
 Standblog sur la loi DADVSI en France lien
 Internet Actu qui revoit le point de vue des vendeurs de CD lien

Quelles que soient vos convictions, l’image que je cite en parlant de Monsieur le Curé est facilement perceptible et ne pose aucun autre débat philosophique ou religieux. C’est un exemple absurde de la société de l’information telle que l’avenir nous la prépare si nous ne réagisson pas !

Imaginons qu’un curé de paroisse s’empare de la Bible pour nous lire un texte des Evangiles, n’est-il pas en train de faire vivre un des derniers bastions de liberté culturelle dans nos sociétés occidentales ?

En effet, la lecture d’un livre ou de toute oeuvre culturelle est soumise à des droits d’auteurs. Toute publication est soumise à un enregistrement et qui dit enregistrement dit acquittement de certains droits.

Dans un très beau livre que j’ai acquis récemment (Le Zen des CSS de Dave Shea et Molly Holzschlag aux éditions Eyrolles), on peut lire en deuxième page : "Le code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressément la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayant droits. Or cette pratique s’est généralisée notamment dans les établissements d’enseignement, provoquant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des oeuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée".

A la rentrée littéraire, on constate l’arrivée de 700 à 800 bouquins nouveaux. Chaque mois voit la liste des livres s’allonger de quantité de nouveaux livres.

L’argument invoqué plus haut est un leurre, les "Agatha Christie" se vendent toujours aussi bien et "Le Code Da Vinci" également.

Ce qui se passe c’est simplement que les lecteurs souhaitent donner la priorité à ce qui est durable. Un manuel scolaire, outre le fait d’être souvent rébarbatif n’est d’usage que pendant quelques semaines, voire quelques mois tout au plus.

Son achat est-il donc justifié ?

La notion de prêt de livres est alors à l’honneur et l’usage de la photocopieuse ou non ne fera pas monter ou descendre la popularité d’un titre puisque la quantité d’exemplaires achetée est limitée et les éditeurs le savent bien.

Au Moyen-Âge, les moines copistes dupliquaient les oeuvres des philosophes et des écrivains de l’époque.

La grande diffusion de l’oeuvre était la fierté de son auteur. La reconnaissance de la nécessité de la diffusion était une évidence, peu importait le moyen de la diffusion.

Dans une époque barbare comme la nôtre, la diffusion des oeuvres est soumise à des contraintes bassement financières et les auteurs sont rémunérés (parfois anticipativement) suivant leur renommée et l’objectif de vente (et donc de diffusion) de l’oeuvre.

La raison d’être de certains auteurs n’est plus l’oeuvre en soi mais l’argent et l’aura égoïste qu’elle peut générer. Il n’est plus question de diffuser une idée mais de rapporter de l’argent.

C’est un choix, on ne peut pas tous être des génies de la littérature doublés de mécènes envers la race humaine.

Est-ce que Zola, Hugo, Vernes sont nés la plume à la main ? Non ! Ils ont écris leurs oeuvres en dehors du temps qu’ils consacraient aux tâches quotidiennes.

Cela ne les a pas empêché de vivre de leur plume par la suite en étant souvent pré-payés par leur éditeur.

L’éditeur est dans ce cas le preneur de risque.

Ah ah ! On y vient ...

L’éditeur va donc mettre en place une stratégie de récupération du risque au travers du marketing.

Jusqu’où cette stratégie peut-elle aller ?

Si Monsieur le Curé souhaitait lire un passage du "Prophète" de Khalil Gibran pour nous édifier d’un texte et d’une pensée que devrait-il faire à l’heure actuelle pour rester en règle avec les Droits d’Auteurs ainsi appelés pour ne pas avoir à dire : gains des éditeurs et diffuseurs ?

Avant sa messe, Monsieur le Curé devrait annoncer à la SABAM qu’il compte lire un extrait de texte protégé par les droits d’auteurs.

Il devrait dès lors s’acquitter des frais liés.

L’entrée de l’église devrait être payante pour que Monsieur le Curé puisse justifier que le nombre de personnes ayant entendu l’extrait ne soit pas supérieur à celui déclaré à la SABAM.

Si l’entrée est payante, c’est aussi pour percevoir de l’argent à redistribuer aux auteurs parce que quoiqu’il arrive, il y a de la fraude, des fraudeurs et des pirates. Disons que c’est assimilable à la taxe sur les CD et DVD vierges.

La Commune devrait à son tour autoriser Monsieur le Curé à organiser un rassemblement publique. Prévenir Monsieur le Maire, 20 jours à l’avance.

Les billets d’entrées seraient soumis à la réglementation en vigueur et soumis à la taxe.

Dans l’idée actuelle qui se met lentement en place par les diffuseurs d’oeuvres culturelles, chaque participant à la messe devrait comprendre que dans le prix du billet d’entrée est compris le payement des droits d’auteurs.

Toute contrefaçon, falsification des billets serait soumise à des poursuites judiciaires.

Toute écoute illégale en dehors de l’église (par une fenêtre ouverte) serait passible de poursuites judiciaires.

Une fouille des spectateurs (car une messe pourrait être assimilée à un spectacle) devrait avoir lieu pour prémunir les "diffuseurs" d’un éventuel piratage de l’oeuvre au moyen d’un appareil d’enregistrement sonore, visuel ou les deux.

Pour éviter toute copie illégale, le micro, les câbles, l’amplificateur et les enceintes seraient certifiées "sécurisées" grâce à des procédés informatiques.

Les spectateurs devraient jurer ne pas répéter le message verbalement, ne pas le diffuser, ne pas le retenir pour une durée supérieure à 24 heures, ne pas s’en inspirer en tout ou en partie.

Idéalement, chaque participant devrait posséder le livre de Khalil Gibran ainsi que la preuve d’achat contrôlée à l’entrée.

La preuve d’achat devrait être biométriquement approuvée, car dois-je le rappeler, le prêt d’une oeuvre à des tiers est assimilable à un détournement de licence.

Si le document original est, à vos yeux, précieux, vous n’avez pas le droit d’en faire une photocopie car la duplication d’une oeuvre culturelle même à des fins personnelles et privées est en passe d’être interdite.

Voilà où nous mène la logique des constructeurs, des diffuseurs, des éditeurs.

Bientôt, le soleil levant sera assimilable à un brevet.

Alors, puisque la Bible a été traduite, revue et corrigée avant une nouvelle impresssion, est-elle soumise aux droits d’auteurs comme un concerto de Mozart interprété par X ou Y l’est lui aussi ?

Monsieur le Curé est-il un hors la loi ?

La diffusion des idées à mené l’homme à revoir son point de vue sur lui-même, sur son univers, son passé et son devenir.

La gloutonnerie des "intermédiaires" aurait eu raison d’une géniale idée comme la relativité d’Einstein, de la diffusion du Coran. Le livre de Poche aurait-il existé ?

Tous les moyens d’expressions et de diffusion sont menacés par l’appât du gain. Où sont les créateurs qui s’opposent à cette main-mise des "intermédiaires" ?

Notre mission d’humain, disait hier Albert Jacquard à la radio, est de faire découvrir aux jeunes tout ce dont nous avons été capables de créer et de concevoir.

Etonnament, c’est la Révolution Française qui a mis sur pied lapolémique des droits d’auteurs.

Comme quoi ..."

Messages

  • Bonjour,

    En principe, il est sympa de contacter l’auteur pour lui signaler la recopie intégrale de son article ….
    Quand on râle sur les Droits d’auteur, il est de bon ton de garder à l’esprit un peu de correction.

    Le Pile (http://www.pile.be)

    • Voyons, Copas !
      Sont-ce des manières ?
       ;)

      Brunz(y)
      (qui vous apprécie en toutes circonstances, meme celles "d’emprunt" !)

    • Zcuzes ,

      Je pensais que ça ne ferai pas de mal (m’étant également trouvé dans l’exacte situation d’être recopié integralement, mais celà ne m’avait pas gèné) étant donné que cette opinion était présentée comme relevant clairement de quelqu’un avec citation du site....

      Maintenant, OK, j’en tiendrai compte (Bellaciao n’y est pour rien...)...

      Et mes excuses, je ne vous citerai plus (même en extraits).

      Copas

    • Bonjour,
      Il n’y a pas de mal à citer, lier et recopier un article.
      Le propos n’est pas là.

      Il y eu un temps un truc bizarre appelé la Netiquette qui disait entre-autres que lorsque l’on citait, il était de bon ton de contacter la personne pour lui signaler la citation (et surtout son contexte d’emploi).
      Je dois être "vieux jeu". :)

      Le principe du "trackball" existe sur la plupart des blogs et est clairement destiné à lier intégralement un article.
      Juste un petit mot pour dire "Pssst, j’ai trouvé ton article sympa et je le cite sur tel site". Voilà qui fait plaisir.
      Plaisir d’autant plus simple que les moyens existent.

      Voilà, sans plus et sans griefs, car il n’y a pas de mal.

      Bonne continuation,

      Le Pile