Liberté de la presse : L’humour et le blasphème (pas zaz)

1° De la pratique de l’humour politique

En France comme dans beaucoup d’autres pays du même bois, vous disposez d’une plage de liberté considérable pour tout ce qui touche à l’espace politique et public (droit à l’info, à l’investigation, à la critique, droit à se moquer et rire.) L’humour politique, la satire politique, dont on veut parler ici, connaissent peu de contraintes. C’est comme un équilibre qui se serait établi grâce à la sagesse tardive ou ancienne des hommes entre "le" Pouvoir et un contre-pouvoir.

"On peut tout dire en France : que François Mitterrand pique dans les vestiaires, que le pape couche avec mère Teresa, tout le monde se marre. " (Guy Bedos)

Ainsi pouvons-nous sereinement "caricaturer" Douste-Blazy, nommé du coup "Doux-Bazile" et Philippe de Villiers "l’agité du bocage".

Il est d’usage que les "victimes"impliquées , les succubes si vous voulez, ne vous fassent pas de procès, pas de duel, ne vous portent pas du poing dans la poire ou du genou dans les garnitures. Ils le pourraient en dépit de la loi, matériellement, moralement, ludiquement, ils ne le font pas. C’est que la coutume dans ce domaine est une autre Raison, et que chacun, malgré qu’il en ait, ne tient pas à passer pour un trou de cuvette dépourvu de tout esprit.

Nous sommes tous sans doute plus ou moins au fond en connivence sur ce plan, ceux qui rient jaunes des dents, ceux qui rient dézippés jusqu’au fond.

La presse pose qu’il s’agit là de "sa" liberté sacrée et qu’elle serait absolue. Nous disons oui, mais avec, dans les faits, quelques règles dites ou non-dites, qu’on sait elles-mêmes évolutives.

2° Fonction de l’humour

L’humour a deux fonctions au moins : l’une est une manière originale d’ouvrir à la Vérité, elle est zététique. L’autre est de n’ouvrir à rien d’autre qu’à elle même, elle est purement ludique.
Il y en a sans doute une troisième qui est teigneuse, et qui ne souhaite ni vraiment se marrer ni vraiment apprendre. Sans le dire, intimement , on croit bien qu’on peut les reconnaître aisément.

En politique donc, nous avons théoriquement "tous" les droits, et pourtant nous ne disons pas tout, nous écartons ce qui est ressenti comme attentatoire à la vérité, attentatoire à la personne, attentatoire à nous-même parce que ce serait trop mauvais. et qu’on s’abaisserait soi-même.

3° Le blasphème d’humour

Maintenant, que penser de la revendication entendue ces jours-ci d’un droit à tout, y compris au blasphème, qui serait un dû à l’humour en général et à l’humour de presse en particulier ?

– 1° D’abord ce "droit" si l’on peut dire existe assez dans la pratique
– 2° d’autant que le blasphème invoqué n’est toujours qu’un demi-blasphème d’humour que le temps a concédé, voire consacré.
– 3° Que serait-ce qu’un blasphème authentique ? posons le problème pour en avoir pleinement l’idée et la mesure.

Journalistes, grands reporters, vous seriez, soyons-en sûrs, soumis à l’épreuve d’un vrai blasphème, le jour où de manière inattendue et en plus argumentée, quelqu’un s’en prendrait - pas porprement- à ceux des vôtres, morts dans l’exercice lointain de leur métier. Ne prononçons pas la formule du blasphème, nous ne sommes pas blasphémateurs, vous savez également dans l’instant que vous ne l’êtes pas non plus.

Conclusion : L’humour, quels que soient ses droits, n’exclut pas à l’occasion l’intelligence et le sentiment.

" D’ailleurs, les journalistes ne sont pas forcément mauvais : Il y a un de très bien dans notre immeuble, c’est lui qui monte les commissions de la vieille dame du 4ème"

L’humour n’est plus l’Humour s’il a perdu sa dignité d’humour.

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Les plus courageux parmi vous pourrons aller voir utilement :

Subject : "Caricatures" : La liberté de la presse et ses hypothétiques contradictions
– http://ocsena.ouvaton.org/article.p...

Subject : Caricatures et liberté de la Presse (flash zaz)
– http://ocsena.ouvaton.org/article.p...

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Les Pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA (et pour la démocratie avancée)
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