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Le piège tendu au PCF

Publie le mardi 28 février 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

Forts de leur victoire au dernier congrès du Parti Socialiste, les éléments les plus droitiers du PS veulent désormais convaincre la direction du PCF d’entrer dans un futur gouvernement de gauche, dans lequel le PS sera majoritaire. Dans cette perspective, ils veulent d’ores et déjà impliquer le PCF dans des discussions au sujet d’un « programme de gouvernement ».

Pour François Hollande, associer la direction du PCF à ce futur gouvernement est un enjeu de la plus haute importance. La présence de ministres communistes servirait de caution à sa politique, et priverait le PCF de la possibilité de servir de point de ralliement aux mouvements sociaux qui, comme ce fut le cas sous le gouvernement Jospin, ne manqueront pas de contester les orientations pro-capitalistes de la direction actuelle du PS.

Le comportement de la direction du PCF face à cette démarche aura un impact majeur sur l’avenir du parti. Si elle devait tomber dans le piège tendu par Hollande, les conséquences en seraient particulièrement graves pour le PCF, tant sur le plan de sa vie interne qu’en ce qui concerne sa base sociale et électorale. Tous les communistes ont intérêt à prendre pleinement conscience de cet enjeu, avant qu’il ne soit trop tard.

Programme et stratégie

En 2007, après cinq ans de régression sociale, l’électorat se mobilisera massivement autour des partis de gauche les plus importants, de façon à infliger une défaite cinglante à la droite. A notre avis, il est fort possible que le PCF améliore sensiblement ses résultats électoraux par rapport à 2002. Mais compte tenu du rapport de force entre le PS et le PCF à ce stade, le prochain gouvernement sera inévitablement dominé par le Parti Socialiste.

Quelle sera la politique d’un tel gouvernent socialiste ? Au vu du programme et des idées de la direction actuelle du PS, ce sera un prolongement de la politique menée par le gouvernement Jospin entre 1997 et 2002. Autrement dit, une politique qui, sur toutes les questions fondamentales, sera axée sur la défense des intérêts de la classe capitaliste.

Comme nous l’avons expliqué ailleurs, nous ne sommes pas d’accord avec les différents groupements, au sein du PCF, qui par sectarisme anti-socialiste refusent d’avance et par principe toute alliance électorale et toute participation gouvernementale avec le PS. Le PCF est une composante minoritaire de la gauche française, et doit tenir compte du fait que des millions de travailleurs vont soutenir le PS et le porter au pouvoir. Pour que sa démarche soit bien comprise, le PCF doit expliquer les limites du programme réformiste du PS et son incapacité à résoudre les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs, les jeunes et les retraités. Le PCF devrait utiliser la question de la participation gouvernementale comme un moyen d’exposer la différence entre le réformisme et le socialisme révolutionnaire. En présentant à l’électorat et à la base militante du PS un programme de rupture avec le système capitaliste, le PCF tracerait, aux yeux de tous, une ligne de démarcation claire entre les deux partis. De cette façon, la non-participation du PCF au gouvernement apparaîtrait plus clairement aux travailleurs comme la conséquence du refus, de la part des dirigeants du PS, de mettre en œuvre un programme vraiment socialiste.

Le PCF dispose de nombreux textes programmatiques, y compris ceux qui seront présentés au prochain congrès du parti. Ces textes présentent un nombre considérable de mesures très positives en ce qui concerne l’emploi, les salaires, les droits des travailleurs - y compris le droit de vote des étrangers à toutes les élections - le logement, la santé, les retraites, etc. La direction du parti qualifie ces propositions d’« anti-capitalistes », et c’est parfaitement juste en ce sens que les capitalistes se battraient bec et ongles pour empêcher leur mise en oeuvre. Mais justement, le programme actuel du parti ne prévoit pratiquement aucune mesure susceptible de contrecarrer cette résistance patronale. Or, c’est ce point qui devrait constituer la clé de voûte d’un programme qui se veut réellement « anti-capitaliste ».

Dans la fuite des capitaux, le chantage à l’emploi et à l’investissement, les capitalistes possèdent une arme puissante pour mettre les gouvernements à genoux. Ainsi, ils ont rapidement contraint le gouvernement Mauroy, formé en 1981 et auquel participait le PCF, à abandonner ses projets de réforme sociale. Dès 1982, le gouvernement a annoncé une « pause » dans la mise en oeuvre de son programme - avant de l’abandonner définitivement en 1983. Quant au gouvernement Jospin, dont le programme était d’emblée nettement moins ambitieux que celui de Mauroy, il a fini par mettre en œuvre une politique de privatisation massive. Des actifs publics évalués à plus de 31 milliards d’euros ont été transférés au secteur capitaliste, en contradiction complète avec les engagements électoraux des dirigeants socialistes et les décisions des congrès du PS.

De tels retournements dans la politique des gouvernements de gauche, sans ou avec la participation des communistes, sont prévisibles et même inévitables, dans la mesure où ceux qui les dirigent s’interdisent de remettre en cause les fondements du système et se contentent de réformes superficielles. Tant que les programmes respectifs du PS et le PCF, indépendamment des aspects secondaires qui les distinguent, ne dépassent pas les limites étriquées du réformisme, aucun gouvernement de gauche ne pourra résoudre la crise sociale et économique provoquée par le capitalisme.

La question de la propriété

La classe capitaliste proprement dite n’est pas très nombreuse. Il s’agit tout au plus d’une dizaine de milliers d’individus. Le pouvoir extraordinaire de cette petite minorité provient du fait qu’elle possède les banques, l’industrie, la grande distribution et les terres. Le problème, il est là. Et c’est justement ce problème qu’il faut résoudre en priorité. Il ne s’agit pas d’une question abstraite. Elle sera posée dès le premier jour du prochain gouvernement de gauche, que les communistes y participent ou non. Le pouvoir que confère à la minorité capitaliste la propriété privée des banques et des moyens de production a toujours été et sera toujours dressé contre des gouvernements de gauche afin de les intimider et les soumettre à sa volonté. Et tant que les partis de gauche au pouvoir n’oseront pas franchir les limites du système de profit en mobilisant la jeunesse et les travailleurs pour mettre fin au capitalisme, ils se condamneront à en devenir les captifs, voire les esclaves.

Face au désastre social et économique provoqué par le capitalisme, il est nécessaire de rompre non pas avec la « logique » du capitalisme - comme si le système capitaliste pourrait fonctionner suivant une autre « logique » ! - mais avec le système lui-même. Le programme du PCF doit s’attaquer au cœur du capitalisme. Il faudrait mener une campagne vigoureuse pour faire comprendre la nécessité impérative de briser l’emprise des capitalistes sur l’industrie, le secteur bancaire, les assurances, l’agro-alimentaire et la grande distribution - c’est-à-dire de nationaliser cette infrastructure économique et de la placer sous le contrôle démocratique des salariés. Une campagne de ce genre aurait un impact important sur la conscience politique des millions de personnes qui sont aujourd’hui touchées de plein fouet par la politique de la droite et du patronat, et contribuerait à créer un rapport de force aussi favorable que possible, dans la société, lorsque le moment sera venu de combattre les dérives droitières du PS au pouvoir.

Un programme de nationalisations digne de ce nom n’a rien à voir avec les nationalisations de 1981-82. Le mode de gestion et les priorités des entreprises nationalisées sous le gouvernement Mauroy s’apparentaient à ceux du secteur capitaliste. D’ailleurs, le poids économique du secteur nationalisé ne représentait qu’une fraction de l’ensemble de l’appareil productif et financier. Les capitalistes contrôlaient encore la majorité des moyens de production, ce qui revenait à soumettre le mode de fonctionnement du secteur nationalisé à celui du secteur privé dans le cadre du marché capitaliste. Dans une société socialiste, non seulement l’essentiel des moyens de production est nationalisé, et appartiennent donc à Etat, mais en outre l’Etat lui-même est fermement sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs représentants directs, à tous les niveaux. Dans ces conditions, l’économie n’est plus à la merci de la loi du profit et des forces aveugles du marché capitaliste, mais fait l’objet, au contraire, d’une planification consciente et démocratique dans l’intérêt de la société dans son ensemble.

Le PS face à la crise du capitalisme

Le capitalisme français perd des parts de marché à l’échelle internationale, et même sur le marché intérieur. Son déclin en tant que puissance économique s’exprime par une baisse correspondante de son poids dans le domaine diplomatique et militaire. Compte tenu des sombres perspectives qui se dessinent pour l’économie nationale, les capitalistes exigeront d’un gouvernement de gauche une réduction draconienne des dépenses publiques, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé, et une réduction massive de l’emploi dans la fonction publique. Si le gouvernement résistait à ces pressions et prenait des mesures allant à l’encontre de la rentabilité capitaliste, il subirait une offensive implacable de la part du patronat, des grands actionnaires et des banques, pour lui faire comprendre - dans le langage du chômage, de la baisse des investissements, des délocalisations et des fermetures - que ses ambitions sociales ne sont pas « réalistes ».

D’emblée, le prochain gouvernement de gauche se trouvera donc confronté à un dilemme incontournable. Soit il appellera les travailleurs à la mobilisation pour prendre des mesures décisives contre les capitalistes, soit il plaidera le « réalisme », c’est-à-dire l’acceptation de la réalité capitaliste, et conformera sa politique aux exigences de la Bourse, à la manière du gouvernement Jospin.

Dans ces conditions, la participation du PCF au gouvernement ne serait ni dans l’intérêt du parti, ni dans celui des travailleurs et des jeunes de ce pays. Dans la pratique, la politique de l’aile droite du PS ne sera pas très différente de celle du gouvernement actuel. C’est pour cette raison que ses engagements dans le domaine social et économique sont aussi faibles. Mais Hollande et consorts craignent que, du fait de l’extrême gravité de la situation sociale, leur capitulation, qu’ils appellent « modération », ne provoque une vive réaction de la part des jeunes et des travailleurs - et ne crée, au passage, une opposition sérieuse à leur politique au sein même du PS. C’est précisément pour mieux prévenir la contestation de sa politique que la direction socialiste veut que le PCF participe au gouvernement.

Soutien critique

Les lecteurs réguliers de La Riposte connaissent sa position sur les postures ultra-gauchistes des formations comme la LCR, LO ou le PT. En 2002, ces organisations défendaient l’idée que le PS et le PCF ne valaient pas mieux que la droite, et qu’il ne fallait donc pas voter pour eux. Cette attitude est totalement inacceptable, car elle ne fait que favoriser la droite. Il est vrai que le programme du PS - comme, à notre avis, celui du PCF - n’offre pas d’alternative sérieuse au capitalisme. Mais ce problème ne peut être résolu que par une lutte politique, c’est-à-dire par une explication patiente et fraternelle du programme et des principes du socialisme, et par l’expérience collective du mouvement socialiste et communiste. L’abstention au profit de la droite et les ultimatums - « si vous n’acceptez pas nos idées, ne comptez pas sur notre soutien » - ne règlent rien.

Indépendamment de la politique du PCF et du PS, La Riposte les soutiendra partout et toujours contre la droite. Par ailleurs, face à la droite, des accords de soutien et de désistement réciproque entre le PCF et le PS sont absolument corrects d’un point de vue stratégique. L’union fait la force. Quant à la démarche prétendument « unitaire » prônée par la LCR, c’est en réalité une stratégie de division, car elle cherche à « unir » une partie de la gauche contre une autre, à savoir le PS. Cette position sectaire ne peut que profiter à la droite et au Front National. Le fait de conclure un accord stratégique entre le PCF et le PS n’implique nullement que le PCF renonce à défendre son propre programme.

Cependant, il en est autrement en ce qui concerne la participation gouvernementale. Un gouvernement ne peut pas mener deux politiques, l’une répondant aux exigences des capitalistes et l’autre aux aspirations de la masse de la population. Par conséquent, si le PCF devait accepter de participer au gouvernement, il se mettrait dans une situation extrêmement compromettante. Il ne serait que la cinquième roue d’un carrosse conduit par l’aile droite du PS. Aux yeux de la masse des jeunes, des travailleurs et des retraités, il serait pleinement associé à la politique qui serait mise en oeuvre. Autrement dit, le PCF se retrouverait dans le même piège qui l’a mené à la débâcle en 2002. Si, entre 1997 et 2002 le PCF avait eu les mains libres, il aurait pu soutenir les mesures du gouvernement Jospin qui allaient dans le bon sens, tout en luttant énergiquement contre toutes celles qui allaient dans le sens contraire, comme par exemple les privatisations, ou encore, dans le domaine de la politique extérieure, la participation aux agressions impérialistes contre la Serbie et l’Afghanistan. De cette manière, en 2002, son électorat ne l’aurait pas sanctionné au profit de l’extrême gauche ou par l’abstention.

En 2007, compte tenu du caractère extrêmement timide du programme défendu par la direction actuelle du PS, le PCF devrait éviter le piège qui lui est tendu, rester en dehors du gouvernement et adopter une attitude de « soutien critique » vis-à-vis du groupe parlementaire socialiste et du gouvernement. Quand ceux-ci feront un pas en avant, ils pourront compter sur le soutien des communistes, mais pas quand ils reculent ou capitulent devant la pression des capitalistes et de la droite. Cette approche ouvrirait de grandes possibilités au PCF, qui deviendrait le point focal de l’opposition de gauche par rapport à la politique de la droite du PS représentée par Hollande, Royal, Strauss-Kahn, Fabius et consorts. Le PCF contribuerait aussi, par cette démarche indépendante, à la cristallisation et au renforcement des oppositions de gauche au sein du PS.

L’adoption de cette approche serait un pas en avant, mais elle ne règlerait pas tout. La question fondamentale du programme du parti reste intacte. En se limitant à des mesures superficielles qui ne menacent pas la propriété capitaliste de l’économie, le programme actuel du PCF nuit à son action et sa crédibilité, puisqu’il l’empêche de se distinguer nettement du réformisme insipide des dirigeants du PS.

Le PCF porte une lourde responsabilité envers les travailleurs et la jeunesse de France. La misère et la précarité se généralisent. Les acquis sociaux et les droits des travailleurs sont détruits les uns après les autres. Face la régression sociale permanente qu’impose le capitalisme, il revient au PCF de présenter une stratégie et un programme audacieux, qui appellent les travailleurs à l’action pour refonder la société sur des bases nouvelles. Cette nouvelle société est impossible sans mettre fin à la propriété capitaliste de l’économie, à la domination des banques et de la Bourse, au pouvoir de cette classe de multi-millionnaires qui, au nom de ses intérêts égoïstes, est en train de mettre à sac des pans entiers de l’infrastructure sociale et économique du pays. C’est pour cette raison que, plus que jamais, les travailleurs ont besoin du PCF, et que le PCF, à son tour, a besoin d’un programme pleinement en accord avec son nom - un programme communiste.

Pascal Plantevin (PCF Toulon)
Greg Oxley (PCF Paris 10)
Jérôme Métellus (PCF Paris 18)
Hubert Prevaud (PCF Toulouse)
Christophe Cambefort (PCF Toulouse)
Bruno Ameslant (PCF Montmorency)

Messages

  • EN REPONSE A MES CAMARADES DE PARTI .

    "Quant à la démarche prétendument « unitaire » prônée par la LCR, c’est en réalité une stratégie de division, car elle cherche à « unir » une partie de la gauche contre une autre, à savoir le PS. "

    chers camarades , j’ai lu avec une grande attention votre texte , les mesures que le parti prone sont veritablement des mesures de rupture avec la politique liberale .Ce qui me gene (grave ) c’est que vous continuez à penser que le parti socialiste est dans sa majorité un parti de gauche !
    Il suffit de lire madame royale qui semble ( aujourd’hui ) avoir la confiance des militants socialistes , pour savoir qu’il n’en est rien .
    Aujourd’hui le parti communiste se trouve etre beaucoup plus pres de la LCR que du parti socialiste , les debats preparatoires aux assemblées de sections puis de federations avant le congrés , montre bien que la ligne de fracture au sein du parti , se situe à ce niveau , certains pour eviter des problemes internes pronent l’autonomie communiste , cela n’evitera rien , soit le parti aidera a accoucher d’un rassemblement de gauche antiliberal , qui de ce fait excluera la majorité actuelle du PS , soit il deviendra un deuxieme MRG , et continuera d’avoir quelques elus , mais il ne jouerait plus dans ce cadre là aucun role historique au profit de notre peuple .

    claude de toulouse ,
    militant du PCF .

    • Encore une fois d’accord avec Claude, mais depuis Robert HUE, j’ai beaucoup de doutes quant à la détermination de notre direction quand il s’agira d’échapper au chant des sirènes. Bon peut-être que je me trompe et je fais encore confiance. Quoiqu’il en soit, nous devons tenir le coup et accepter de rester minoritaires pour un temps que j’espère court, mais surtout honnêtes et constants.Nous avons besoin d’avoir et d’inspirer confiance pour bâtir. JdesP

    • Claude,

      Je pense comme toi que les interrogations se situent là et que le PS vise effectivement à attirer le PC dans une nouvelle logique gouvernementale dont il est improbable qu’elle soit bonne pour la majorité sociale de ce pays.

      A défaut d’une alliance gouvernementale rien que la neutralisation du PC serait bonne pour le PS, afin de conserver une influence majoritaire sur les électeurs de gauche allant aux urnes. Même un cours relativement "sectaire" du PC leur irait, l’essentiel étant que ne se crée pas un pôle de gauche puissant, novateur et alternatif, avec le PC comme axe, comme force donnant chair et corps, et dans lequel les courants d’extreme gauche apporteraient leurs vigueurs .

      Pour les amis qui écrient là, au delà du ton "radical", on voit un grand bla-bla dont la conclusion concrete est finalement l’alliance avec le PS.

      Si le PS était un parti populaire, sur lequel la majorité sociale du pays puisse influer sérieusement, une alliance gouvernementale avec le PS serait peut-être envisageable....

      Mais là, non, impossible, une folie...

      Reste à reconstruire une gauche alternative, populaire, sur les contenus et puisant ses forces dans les interets de la majorité sociale .

      Il n’y a pas d’autre choix en reserve que de se tourner sur la gauche pour unifier ce qui peut l’être et reconstruire (du PC, à la minorité noniste des verts, de la LCR aux altermondialistes, des libertaires aux LOistes, et le grand nombre d’inorganisés interessés...).

      Et pour répondre à un certain type de raisonnements, je dirai que c’est en se tournant vers des contenus favorables à la majorité sociale française ou européenne, en cherchant une alternative au capitalisme (ce que le PS ne veut absolument pas) qu’on trouvera les forces dont je parle et que se posera la question de leur unification.

      J’imagine, en cas de recherche de la construction d’un tel mouvement, les hurlements qu’on essuierait, de la part de la droite comme du PS, des télés aux radios, des journeaux de connivences aux hebdos bien-pensants....

      Mais, ma foi....
      On verra...

      En tout cas, génuflexer devant le PS après de grands cris et force semaphores des bras, grands mouvements virils de menton, amene là où nous avons été amenés, c’est à dire d’une politique libérale et reactionnaire de gauche vers une politique encore plus réactionnaire de droite, à laquelle succedera les mêmes desastres voir bien pire encore.

      La survie même des espérances mises dans une alternative réelle au capitalisme se joue dans la capacité de constituer un puissant pôle de gauche qui ne dépende pas du bon vouloir du PS et en soit clairement independant.

      Copas

    • Je dirais même plus COPAS, à ceux qui en doutent encore, à quoi servirait-il d’attendre plus longtemps ? Autant commencer maintenant, le 21 avril ne vous a-t-il pas suffit ? Tenir le discours anti-libéral si c’est pour s’accopiner avec le PS ! C’est suicidaire, tant pis pour 2007, il est urgent de rassembler enfin pour un réél espoir alternatif. Le rapport de force ne se reconstruira que dans la confiance, et le PS a perdu la nôtre.

    • Bonjour camarade, camarades de la Riposte et les autres. Je suis aussi membre du PCF, à Paris.
      Je suis en quasi-totalité d’accord avec le post de la riposte. Mon seul point de désaccord serait que je ne me fais aucune illusion sur ce que serait une nouvelle gauche plurielle, aussi la question d’une éventuelle alliance avec le PS ne se pose même pas pour moi. Très vite au pouvoir, avec une présence de ministres communistes ou même seulement un soutien sans participation du PCF, l’écart serait rapidement insoutenable et démoralisant entre la visée qui est la notre et l’exercice du pouvoir simplement réformiste, même radical au départ, du capitalisme.

      Aussi j’embraye sur ce que tu dis Claude :

      "les mesures que le parti prone sont veritablement des mesures de rupture avec la politique liberale ."

      Certes et les camarades de la riposte le disent avant toi ! Simplement, ce n’est pas suffisant et là je suis d’accord avec eux. La situation est même pire qu’en 1981 car le PC a internalisé complètement, à travers son programme, la "rupture progressive", qui a été durant tout le XXème siècle la définition même de la social-démocratie en opposition au bolchevisme. La reculée en ce qui nous concerne est grave et touche à notre identité même et à nos principes marxistes.

      Et donc la rénovation complète, pour notre parti, de notre pensée, de nos propositions à soumettre, au niveau de l’économie politique et de la politique économique est plus urgente chaque jour qui passe.
      Pour être le pendant indispensable à l’autre grand chantier du PCF, la démocratie participative, la VIeme république, qui lui est solidement établi et commence à tenir la route.

      Jean-Michel.

  • Il me semble que le PS n’est pas si uni que cela en ce moment sur son soutien au grand capital... Difficile de mettre la mère royale dans le même sac qu’Emmanuelli, Mélenchon et Fabius. Même si j’ai peu confiance en eux trois, il n’ont pas méprisé le peuple le 29 mai, ce qui était un vrai risque politique pour eux tant le PS était tourné vers la droite avec Hollande et son copain Strauss-Kahn. Et ils ont porté de vrais arguments de gauche qu’ils continuent à porter : cela leur vaut le mépris de tous ces journalistes à la solde des patrons. La manoeuvre des capitalistes dans les médias pour faire croire que madame Royale est populaire (bizarre mot quand on parle du PS) chez les camarades socalistes est fausse. Les militants de base ont été marqués profondément par le non du 29 mai ; en plus, la plupart ont voté non dans l’urne malgré les pressions des élus qui comptent pour 50% du PS. Royale, soutien ardent de Claude Allègre et de Blair dans le démantèlement de l’école publique et de l’Etat sous Jospin, est bien loin des préoccupations des militants socialos qui restent encore en majorité de gauche. Fabius est pas top, mais il peut réellement travailler avec nous si on le serre de près.