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Radios associatives en danger de mort

Publie le vendredi 3 mars 2006 par Open-Publishing
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ATTENTION !
RADIOS ASSOCIATIVES
EN DANGER DE MORT !

Appel à la création d’un Collectif national contre le projet de décret du fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER) et pour la défense de la liberté d’expression

L’Etat s’apprête, en toute discrétion, à porter un coup fatal à nombre de nos radios associatives non commerciales.

Alors que nous allons célébrer le 100ème anniversaire de la Radio en France et le 25ème anniversaire de la légalisation des radios associatives non commerciales, le Ministre de la Culture et de la Communication, par l’entremise de ses services (DDM/Direction des Médias), vient de rédiger un projet de décret tout simplement liberticide.

Et, dans le même temps, plusieurs membres de la commission des finances du Sénat viennent, lors d’une récente audience, de lui prêter leur concours, en demandant la vérification de l’audience effective et en suggèrant de diriger les stations non commerciales vers davantage de publicité !

Assignation à résidence

Il ne s’agit rien moins que de conditionner l’octroi d’une part substantielle de la subvention annuelle de fonctionnement -dite subvention FSER : Fonds de soutien à l’expression radiophonique- à l’acceptation, par les soins des Pouvoirs Publics, de projets éditoriaux présentés par les radios associatives.

Le financement, fondé autrefois sur des critères objectifs, laisse donc,aujourd’hui, entrer la possibilité de l’arbitraire. En effet, nul critère d’attribution n’est, ici, défini. En outre, il est probable que beaucoup moins de radios seront susceptibles d’accéder au FSER, du fait des divers interdits posés par le texte. Quand on sait, par ailleurs, que le versement, à certaines radios, de la subvention du FSER a plus de six mois de retard, on comprend que, dans ce décret, tout semble mis en place pour faire taire les radios associatives.

Il y a là une atteinte manifeste à la liberté éditoriale et, plus largement, à la liberté d’expression, principe inaliénable de toute démocratie digne de ce nom. Drôle de conception du « soutien à l’expression radiophonique »...

De la même façon, le projet de décret entend faire diminuer le niveau de subventionnement. En outre, le ministère s’accorde la capacité d’exercer un contrôle au sein même des radios associatives, par l’envoi d’experts mandatés par ses soins, afin de vérifier la bonne réalisation des projets éditoriaux préalablement validés, sous peine de remboursements des sommes allouées !

Enfin, l’administration centrale se donne dix mois pour traiter les demandes, son silence, à ce terme, valant... refus ! Evolution singulière de la pratique administrative...

Alors que la presse écrite d’information et d’opinion bénéficie d’une diversité d’aides sans aucun critère sélectif ni contrôle éditorial (quelle rédaction pourrait d’ailleurs, aujourd’hui, l’accepter ?), le ministre de la communication entend « assigner à résidence symbolique » un média libre (depuis la fin des années 70) exerçant une mission d’intérêt général.

Il est d’ailleurs significatif que le projet de décret ne fasse même pas référence à l’article 29 (5ème alinéa) de la loi du 30 septembre 1986 modifiée, article qui reconnaît l’accomplissement, par ces radios, d’une « mission de communication sociale de proximité ».

Pourtant, ainsi que le déclarait Dominique Baudis, Président du CSA, « les radios associatives ont une place à part entière dans notre paysage radiophonique et une mission essentielle à remplir notamment dans le processus de décentralisation engagé en France. Ces radios, au service du public, doivent donc continuer de participer au développement de la création radiophonique, à l’animation et à la communication sociale, à l’élaboration de projets de proximité porteurs de promesses pour l’avenir. Elles ont contribué à forger le succès de la radio en France, il est donc légitime qu’elles prennent part directement aux évolutions de la radio et qu’elles soient des acteurs de la radio du futur. »

Appel à front uni

C’est la première fois que l’Etat s’immisce ainsi dans le contenu éditorial des radios libres. Il s’agit là d’une intolérable dérive qui , si nous la laissions passer, pourrait inaugurer toute une série de mesures liberticides, à la fois vis-à-vis des radios associatives et de la presse en général, mais aussi de toutes les associations et du secteur culturel dans son ensemble. Le Ministre de la Communication, qui a encore, ces derniers temps, affirmé son attachement à la liberté d’expression, s’illustre, désormais, par des pratiques à l’envers de son discours. Voilà qui crée les conditions d’une réelle crise de confiance, bien au-delà de nos radios associatives...

En fait, force est de constater que, depuis 2004, de lourdes incertitudes pèsent sur le fonds et affectent la vie quotidienne des radios associatives, en menaçant leur avenir. Certaines révisent leurs projets à la baisse et réduisent leur personnel, au détriment de la "défense et illustration" des initiatives des acteurs sociaux, culturels et économiques de leur bassin d’émission. Et au grand désarroi des collectivités, toutes convaincues de l’immense apport des opérateurs de catégorie A dans le développement territorial.

C’est donc à la mobilisation générale et à la constitution d’un vaste front uni que nous appelons aujourd’hui.
Ce collectif se doit de regrouper l’ensemble des organisations radiophoniques associatives, nationales et régionales, ainsi que toutes les forces vives de la Nation : médias, associations, artistes, acteurs culturels et sociaux, démocrates et auditeurs de nos stations,
Pour que vivent nos radios libres, sans lesquelles la vie démocratique serait, en bonne part, muette.

Collectif Radios libres en danger, FRAdIF (Fédération des Radios Associatives d’Ile de France)

Signez notre présent appel, sous forme de pétition, sur notre site...
 http://radiosendanger.info

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